lun.

31

déc.

2018

SOMMAIRE DU BLOG

PHILOSOPHIE


EVENEMENTS

MUSIQUE


CREATION

PHOTOGRAPHIE



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ven.

06

avril

2018

DEVENIR SOI

Photographie : Pixabay

 

FEMME AU MONDE sur Facebook : 

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dim.

01

avril

2018

SE LANCER

Photographie Pixabay

 

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dim.

01

avril

2018

EXPRESSION

 

Photographie Pixabay

 

 

 

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jeu.

09

mars

2017

CHATS PITRES


"Chats pitres" est une série d'histoires courtes, que j'ai commencé à écrire en 2015, mettant en scène deux chats, Zoé et Marion la cool, ainsi que leurs « maîtres » Paul et Lucie.

Les conversations entre Marion et Zoé évoquent leur vie quotidienne de chats et invitent à une réflexion sur la vie en général.

CHATS PITRES 1 : "QUESTIONS EXISTENTIELLES"

Zoé : Marion, c'est terrible. Le temps passe. Et on ne peut rien y faire, c'est

inéluctable !

Marion : euh... ouais...

Zoé : le temps passe, personne n'y peut rien. Ce qu'on a vécu ne reviendra plus. C'est fini, passé, terminé. Ce qui a été n'est plus.

Marion : euh... ouais...

Zoé : ne sera plus jamais, à jamais. Tout va disparaître avec nous. On est, cela existe. On n'est plus, cela n'existe plus.

Marion : euh... ouais ouais...

Zoé : c'est tout ce que cela t'inspire ?

Marion : …........ euh.... ouais............................ Et les croquettes, elles n'ont plus elles n'existeront plus ?

Zoé : !!!!!!!!!!!!!!!!!

Anne Hodique

 



Photo : cocoparisienne / Pixabay

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jeu.

09

mars

2017

QUE SAVONS-NOUS ?


« Comment se fait-il que nous ayons tant d’informations et que nous sachions si peu de choses ? »

 
Noam Chomsky 

 

 

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jeu.

25

août

2016

LA CURIOSITE EST-ELLE UN DEFAUT ?

 

La curiosité ne date pas d'hier...

 

 

Commençons avec une petit note d'humour :

Jardin d'Eden, un matin de printemps éternel...

Selon leur habitude, Adam et sa compagne Eve se promènent au coeur d'un parc magnifique. Ils ont repéré depuis longtemps un pommier dans le jardin privatif de leur voisin (et créateur). Il paraît que ses pommes sont exceptionnelles.

Adam : « je suis curieux de savourer leur goût »,

Eve : « moi aussi, je me demande bien ce qu'elles ont de si particulier »,

Adam : « ma chérie, allons en décrocher une. Regarde la belle rouge là bas... »,

 

Nous connaissons cette histoire (un peu remaniée pour l'occasion ;-) ) ... La pomme était en réalité une « patate chaude » !

 

Et donc je comprends que l'une des causes de nos soucis existentiels est due... à la curiosité ! ;-)

 

 

France, un midi d'été...

45°c au soleil, pas un gramme de vent. Me voici piégée sur l'autoroute dans un « magnifique » embouteillage qui n'en finit pas de durer. Le temps passe et les minutes (10, 20, 30, 40...) menacent de se transformer en heure.

Ma climatisation est en panne et je n'ai pas prévu d'eau. Bref, tout va bien ! ;-)

 

50 minutes plus tard, tout se débloque. Enfin la libération ! Nous recommençons à rouler. J'aperçois alors ce que je suppose être la cause de nos soucis : de l'autre côté de l'autoroute, un énorme camion en panne est immobilisé. Il bloque l'autre voie, pas la notre !

 

Et donc je comprends que l'une des causes de notre longue attente en plein soleil est due... à la curiosité !

 

 

Angleterre, un après-midi d'automne...

Depuis de nombreuses semaines, Isaac se demande quelle force est à l’origine du maintien de la lune dans son orbite autour de la terre. Pas un jour sans questionnement et sans recherche.

 

Jusqu'à cet épisode qu'a rapporté son ami William Stukeley en évoquant une de leur rencontre :

« Après souper, le temps clément nous incita à prendre le thé au jardin, à l'ombre de quelques pommiers. Entre autres sujets de conversation, il me dit qu'il se trouvait dans une situation analogue lorsque lui était venue l'idée de la gravitation. Celle-ci avait été suggérée par la chute d'une pomme un jour que, d'une humeur contemplative, il était assis dans son jardin. ».

En effet, selon la légende, c'est en recevant ce fruit sur la tête qu'Isaac Newton a déduit sa loi sur la Gravitation Universelle.

 

Et donc je comprends que parmi les causes de cette découverte, à la base de la physique moderne, nous retrouvons une pomme (encore une ;-) ) et... la curiosité !

 

 

Planète Terre, un soir d'hiver...

Il arrête ses activités plus tôt que d'habitude parce qu'aujourd'hui est un jour particulier, un jour qu'il attend depuis plusieurs semaines : il a rendez-vous avec Elle. Sa joie et sa nervosité montent d'heure en heure.

 

La même scène se déroule à quelques kilomètres... Elle se fait belle, avec un soin tout particulier, parce qu'aujourd'hui est un jour spécial, un jour dont elle rêve depuis plusieurs semaines : elle a rendez-vous avec Lui. Son enthousiasme et sa fébrilité montent à l'approche de la rencontre.

 

Ils vont enfin se voir en tête à tête, se parler, s'écouter, laisser la magie opérer.

 

Et donc je comprends que l'une des causes de cette attirance, de ce souhait d'être en lien, à l'origine de notre présence sur terre, est due... à la curiosité !

 

 

 

La curiosité ne date pas d'hier, ni d'avant-hier. Elle traverse les époques et les saisons tout comme les êtres qu'elle anime.

Alors, à la question « la curiosité est-elle un défaut ? », je propose :

 

- une conclusion : l'être humain ne fait pas qu'exister, il façonne lui-même sa vie à tout moment. Nous pouvons tous penser, comme Jean-Paul Sartre, que "chaque homme doit inventer son chemin" et avoir la certitude que nous sommes en constante évolution, que nous avons la possibilité, à chaque instant, de rendre notre vie plus enrichissante. Quelque soit notre statut, nous sommes tous à notre manière explorateurs du sens de notre action et de notre vie.

 

- une autre question : « que faisons-nous de notre curiosité ? "

 

Anne Hodique

25 août 2016

 

 

RESSOURCES :

Référence à Newton : https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_Newton

Photo de la pomme : source inconnue

 

 

 

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jeu.

21

juil.

2016

UN JOUR, J'IRAI VIVRE EN...

 

« Un jour j'irai vivre en théorie parce qu'en théorie tout se passe bien ».

 

Cette citation de Marc Levy m'a inspiré une nouvelle réflexion...

 

Quitter le théâtre d'une réalité difficile pour rejoindre le théâtre de la théorie, où tout se déroule exactement comme nous le souhaitons, est parfois inspirant.

 

In fine, ces théâtres là ne sont parfois qu'une question de « point de vue » ! Et quand les grecs anciens donnent le leur, on apprend que théorie et théâtre ont la même racine "thea" qui signifie "action de regarder, vue, contemplation" (Larousse). 

 

Il arrive que les actes et les idées se rencontrent... Alors se laisser transporter... Dans un autre espace-temps où le rêve devient projet et le projet réalité.

 

Un autre lieu, au plus proche de nous, pour vivre le mariage du virtuel et de la concrétisation, ce que nous pourrions baptiser « l'imaginaction »,

 

Pour pouvoir dire « aujourd'hui je vis en « imaginaction » parce qu'en « imaginaction » tout se passe comme je le rêve et tel que je le mets en place ».

 

Etre ainsi metteur en scène et acteur au coeur du théâtre de sa vie.

 

 

Anne Hodique

21 juillet 2016

 

 

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jeu.

14

juil.

2016

PAROLES DE GANDHI

"Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde"

« L'hymne de la haine ne profite pas à l'humanité »

 

 

 

 

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mar.

14

juin

2016

PAS SI LOIN

 
Rome... une scène de la vie quotidienne :
- "je passe vous prendre. Où habitez-vous ?"
- "pas très loin... C'est au numéro 4667"

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

14

juin

2016

LA PERFECTION

 

 

- Je cherche l'être parfait.

 

- Depuis longtemps ?

 

- Quelque temps oui ! Pour l'instant je ne l'ai pas trouvé hélas.

 

- Où l'as-tu cherché ?

 

- Oh, un peu partout...

 

- Mais encore ?

 

- Dans les endroits parfaits.

 

- Les endroits parfaits ? Tu veux dire « vraiment parfaits » ?

 

- Oui dans ces endroits là.

 

- (Silence) Pourquoi n'as-tu pas trouvé l'être parfait dans les endroits parfaits alors qu'il est sensé s'y trouver ?

 

- Je me le demande encore !

 

- As-tu fait des recherches dans les endroits imparfaits ?

 

- Bien sur que non ! Un être parfait ne peut être dans un endroit imparfait ! Et puis je n'y tiens pas, je n'aime que la perfection.

 

- S'il ne se trouve pas dans les endroits parfaits, il doit forcément être dans les endroits imparfaits.

 

- Qu'irait-il y faire ? C'est une idée bizarre !

 

- Ce qui est encore plus bizarre, c'est que tu ne le trouves pas dans les endroits parfaits..

Dis moi, si les endroits imparfaits existent, et donc si l'imperfection existe, on peut supposer que les êtres imparfaits existent aussi.

 

- (Silence) Je te l'ai déjà dit, je n'aime et ne recherche que la perfection.

 

- Oui mais tu ne la trouves pas !

Que dirais-tu de partir à la recherche d'un être qui serait un mélange de parfait et de non parfait ? Tu ne serais pas complètement perdant(e) puisqu'il aurait une part de perfection en lui. Et tu aurais plus de chance de le trouver dans les endroits parfaits et imparfaits !

 

- (Silence) Je préfère rester seul(e) dans ce cas !

 

- Non tu ne seras pas seul(e) je te rassure. Vous serez deux : toi et ta vision du monde !

 

 

Un petit texte imparfait,

écrit par Anne Hodique, joyeusement imparfaite

Juin 2016

 

 

 

 

 

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lun.

18

avril

2016

LIBRE DE COURIR

Merci à tous les précurseurs, à tous les courageux et les courageuses qui, par leurs foulées et leur sueur, ont permis d'ouvrir le chemin d'une forme de liberté.

 

 

 

 

 

 

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dim.

17

avril

2016

ANIMA-ANIMUS

 

Selon la tradition taoïste, au début des temps, l'énergie primordiale s'est manifestée sous la forme de deux forces à la fois complémentaires et opposées : l'énergie « Yin » (le féminin) et l'énergie « Yang » (le masculin). Ainsi, chaque homme (même très viril) porte en lui une part de féminin et chaque femme (même très féminine) porte en elle une part de masculin.

 

Ce principe de la dualité a été repris par Carl Gustav Jung avec « animus-anima » : en chaque homme vit l'anima (sa part féminine inconsciente) et en chaque femme, l'animus (sa part masculine inconsciente).

Il s'agit alors pour tout être humain d'équilibrer en lui ces deux forces changeantes.

 

Ainsi, faire se manifester en elle l'énergie yang (symbolisant le feu, l'action, la concrétisation, la chaleur, la croissance, l'ardeur, l'énergie) est très important pour une femme.

 

Lorsque le yin et le yang sont réunis, ce sont l'instinct et la culture, la nature humaine et « animale », qui, par le pouvoir des deux, se manifestent.

 

Victor Frankl évoque aussi l'importance d'équilibrer trois dimensions en nous-mêmes : physique, psychique et spirituelle (approche holistique) ou le corps, l'intellect et la spiritualité.

 

En revanche, trop d'énergie yang rend excessif et trop conquérant, voire tyrannique. C'est de cela dont il est question avec la création "Anima-Animus" :

 

Cette image "Anima-Animus" est extraite de la série "Femmes au Monde" que je crée depuis quelques années et que je poursuis actuellement.

D'une manière générale, cette série d'images exprime le Féminin dans tous ses aspects, qui se met au monde et se relie à lui, un Féminin qui crée et co-crée.

C'est une ode à la création et à la Vie.

 

Plus spécifiquement, "Anima-Animus" renvoie à une image de féminin dont la part masculine, trop dominante, étouffe en elle la part féminine.

 

La femme sur cette image est une femme conquérante, contrôlante, dominatrice (trop yang), qui a pris le pouvoir sur sa partie yin, plus douce, créative, affectueuse, réceptive, instinctive, intuitive, sensible et féminine.

 

Le centaure en arrière plan, témoin impuissant de cette scène, rappelle l'importance d'équilibrer sa nature instinctive et animale (le cheval) et sa nature humaine et spirituelle (le corps de l'homme, l'arc et la flèche).

 

 

Anne Hodique

 

 

Source :

http://test.psychologies.com/etes-vous-yin-ou-yang/resultat/exces-de-yang-virilite-dominante

 

 

 

 

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ven.

15

avril

2016

VITA

Vita est une image dans laquelle se rejoignent plusieurs symboles universels : le féminin, la mère et l'oeuf.

Tout co-existe au sein de cet espace temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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mer.

23

mars

2016

BRUXELLES, MA BELLE...

C'était il y a 30 ans... C'était hier...
Nous étions une petite bande de copains Lillois en vadrouille à Bruxelles... Je me souviens de nos fous rires dans les rues pavées de la ville, des belles façades flamandes. Nous avions bu des bières (beaucoup ;-) ) et mangé des frites avec plein de mayonnaise. Et aussi des gaufres.
Je me souviens de la gentillesse des Bruxellois. Et puis, et puis...
 
Ben mi chui triste asteur !

 

 

 

 

 

 

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sam.

12

mars

2016

DECIDER DE DEVENIR UN AMOUREUX DE SA VIE

En repensant à une interview de Arouna Lipschitz par Lilou Macé (réalisée en 2010) sur la "voie de l'amoureux" , je me suis dit que ses principes pourraient aussi s'appliquer pour nous-même.

 

Décider de devenir un amoureux de sa vie est un choix philosophique (pas facile bien évidemment puisque la vie n'est pas "un long fleuve tranquille") qui permet de grandir dans sa capacité à recevoir et à partager :

1) Faire son possible pour être amoureux de sa vie (mise en place d'actions concrètes).
2) Guérir de la nostalgie du "paradis perdu", c'est à dire renoncer à la perfection et faire de son mieux pour construire sa vie.
3) Décider d'être dans le présent (qui est un futur en devenir).
4) Rechercher le bien être (dans le respect de soi-même et des autres).
5) Cultiver son envie d'avoir envie.
6) Apprendre à réussir ses échecs car l'échec est une opportunité pour avancer, pour apprendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

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sam.

30

janv.

2016

SOCRATE

 

5 siècles avant J.-C., en Grèce... Socrate et sa mère... une histoire de miroir : 

- le fils homme "sage" // sage-femme sa mère Phénarète (prénom signifiant « qui fait apparaître la vertu »).

- accoucheur des hommes et des esprits // accoucheuse des femmes et des corps (par la maïeutique qui vient de "Maïa" signifiant « petite mère »).

 

Qui était ce philosophe ? Il n'a laissé aucun écrit et n'est connu que grâce à des témoignages d'autres philosophes et disciples (Platon, Aristote, Xénophon, etc.).

Qui était cet homme, paradoxal, qui avait l'art de faire accoucher les autres d'eux-mêmes par la maïeutique philosophique (l'art du questionnement qui permet à l'individu de plonger en lui-même pour trouver les ressources et ses propres solutions) parce qu'il pensait que l'Etre humain porte en lui la connaissance de sa nature profonde ?

 

Socrate est souvent considéré (à tort ou à raison) comme l'un des pères du coaching.

 

Voici une émission passionnante sur une ébauche de portrait de Socrate. Il y est question de l'accouchement cérébral (la maïeutique), mais aussi de l'allégorie de la caverne de Platon, d'une métaphore (avec Tintin), de l'hétéronomie (vivre selon des règles imposées) / autonomie (vivre selon sa propre nature), de Socrate lui-même et de ses convictions (jusqu'au-boutiste, jusqu'à en mourir).

 

A travers le philosophe Socrate, il y a la mère et la "maïa"-eutique !

 

 

« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien »

« Connais-toi toi-même »

Socrate

 

Juste une remarque (importante) : s'il est question de professeurs et d'enseignement dans cette émission, je rappelle que le coach n'est ni enseignant, ni thérapeute, ni conseiller.

 

Anne Hodique

29 janvier 2016

 

Source : Wikipedia

 

 

 

 

 

 

 

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ven.

29

janv.

2016

PRENDRE SOIN DE L'AUTRE

Comment prendre soin de l'autre... Voici une très belle réflexion (autour de l'amour) proposée par deux philosophes, Guillaume Le Blanc et Fabienne Brugère

 

 

 

 

 

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mar.

19

janv.

2016

CORPS ET MENTAL

Une intervention tout à fait exceptionnelle de Amy Cuddy : comment notre posture corporelle influence notre vie, à quel point corps et mental sont liés.
Amy Cuddy nous offre aussi un très beau témoignage de courage et de persévérance.

"Faites le assez jusqu'à le devenir et l'intérioriser"

"De minuscules torsions peuvent conduire à de grands changements"

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

19

janv.

2016

LES CONTRAIRES

"Dans la démarche systémique, les contraires ne s'excluent pas, ils cohabitent et s'additionnent, exactement comme en physique deux forces de directions opposées se combinent pour donner une force nécessairement différente qui les inclut toutes deux"

                                                                                    François Balta/Jean-Louis Muller

 

 

 

 

 

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mar.

19

janv.

2016

LA COURSE A PIED

 

 "La course à pied vient de nulle part... Elle est un état de vie, une puissance de mobilité qui est sans pourquoi. Il ne suffit pas de marcher plus vite pour courir.

 

Dans la marche, les deux pieds restent au sol, ils s'alimentent l'un l'autre d'une pesanteur irrémédiable. Pas après pas, il y va d'une exploration méthodique du sol.

 

Le coureur, au contraire, prend congé de cette loi d'attraction. Il existe un bref instant où il ne pose plus les pieds sur le sol. Dans quel espace-temps se situe alors sa course ? Une brève lueur d'apesanteur, une extraction hors de la condition terrestre, une parenthèse dans la vie ici-bas.

 

 

... on court avec soi, mais aussi après soi, hors de soi, dans des paysages qui
deviennent des invitations à la mobilité..."  
Guillaume Le blanc

 

 

 

 

 

 

 

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sam.

16

janv.

2016

QUAND LA SUBLIMATION DEVIENT UN CHOIX DE VIE... "MENS SANA IN CORPORE SANO"

 

 

 

 

 

 

 

Y a-t-il des liens entre la citation « un esprit sain dans un corps sain ("mens sana in corpore sano ») et la sublimation ?

 

Voici quelques pistes via plusieurs sources (dont j'ai extrait certains passages) :

 

 

 

 

 

 

 

 

La sublimation

 

Le terme "sublimation" est lié dans le latin médiéval à la sociologie des honneurs et à l'alchimie : elle désigne d'un côté l'augmentation que confère l'acquisition d'une dignité et, de l'autre, l'excoctio ou la percoctio alchimique. Il s'agit donc dans les deux cas d'un travail proprement humain qui consiste à dépasser une nature bornée, soit par l'accomplissement du "grand oeuvre", soit par l'acquisition d'une dignité.

 

La sublimation consiste en la transformation des pulsions internes (la pulsion peut être considérée à la fois comme une charge énergétique, une tendance dynamique et une poussée activant la motricité) en des sentiments élevés, en de hautes valeurs morales ou esthétiques : on parle de sublimation des instincts.

 

Freud définit la sublimation pour la première fois en 1905 pour rendre compte d'un type particulier d'activité humaine (la création littéraire, artistique et intellectuelle) tirant sa force de la pulsion de vie et/ou agressive en tant qu'elle investit des objets socialement valorisés.

 

Il s'agit d'une dérivation de but de l'énergie intérieure dans une création. Le désir animal n’en reste pas moins un guide du fait de l’élan prodigieux qui le porte vers l’expression.

 

À la fonction cathartique (c'est à dire libératrice et purificatrice) de l'acte de création s'ajoute un bénéfice narcissique (qui peut-être compris comme le fondement de la confiance en soi).


La sublimation peut trouver un champ d'expression dans d'innombrables domaines :

  • le bricolage,

  • la pratique d'un sport,

  • le militantisme politique,

  • l'exercice d'une profession,

  • le travail artistique

  • la recherche scientifique

  • etc...


Classiquement, la sublimation est considérée comme un dynamisme puisqu'on la classe parmi les destins pulsionnels.

 

 

Mens sana in corpore sano

 

Cette citation de Juvénal, poète satirique latin de la fin du 1er siècle après J-C, signifie « un esprit sain dans un corps sain ».

 

Cependant, ces cinq mots ont été détournés de leur sens premier. En effet, le poète voulait dire que l’homme, s’il est vraiment sage, ne doit demander que la santé de l’âme avec celle du corps.
La citation complète est « orandum est, ut sit mens sana in corpore sano » qui veut dire « il faut prier afin d’obtenir un esprit sain dans un corps sain ».

 

Signifiant alors que l'on ne peut séparer l'un et l'autre, ce qui était une révolution à l'époque.

 

A présent, on l'utilise pour engager à cultiver aussi bien sa force morale que sa force physique, c'est à dire les études ou le travail que le sport.

 


Ma conclusion

 

Y a-t-il des liens entre la citation « mens sana in corpore sano » (dans sa version moderne) et la sublimation ?

 

Il semble que oui puisque les analogies résident dans :

  • leur souhait d'accomplissement et d'élévation,

  • le champ d'expression de ce souhait à travers le sport, les études, le travail, etc,

  • les bénéfices personnels (notamment la confiance en soi).

 

Et pour aller plus loin...

 

Faire le choix volontaire de cultiver dans son quotidien cet « esprit sain dans un corps sain", cela signifie :

  • choisir en pleine conscience de « sublimer » son existence,

  • c'est à dire décider de prendre en main de façon dynamique son « destin pulsionnel »,

  • et donc aller vers une forme de libération et la confiance en soi.

 

Ainsi, quand la sublimation devient un choix de vie, avec ce "guide" intérieur "mens sana in corpore sano", apparaît assurément un chemin qui aboutit au bien être et peut être au bonheur.

 

Bon week-end et à bientôt,

 

Anne Hodique

16/01/2016

 

 

Sources :

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sublimation/75051

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sublimation_%28psychanalyse%29

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mens_sana_in_corpore_sano

https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2002-2-page-57.htm

http://www.micropsychanalyse.net/articles/sublimation_agressivite.php?lang=1

« Traité de sublimation » par Sophie de Mijolla-Mellor aux PUF

 

 

 

 

 

 

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ven.

08

janv.

2016

OMBRE ET LUMIERE

 

 

 

 

 

 

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jeu.

07

janv.

2016

UN CERTAIN REGARD

 

Photographies : © Anne Hodique

Tous droits réservés

 

 

 

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mer.

06

janv.

2016

FEMMES AU MONDE

"Femmes au Monde" est une série d'images que je crée depuis quelques années.


D'une manière générale, elles expriment le Féminin dans tous ses aspects, qui se met au monde et se relie à lui, un Féminin qui crée et co-crée.

 

 

 

 

 

 

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mar.

05

janv.

2016

VIRTUAL

Virtual est une exploration, une plongée dans le monde du virtuel. Ces créations n'existent pas dans la réalité et pourtant cela est, sous nos yeux.

 

Chaque image évoque une atmosphère que j'ai nommée selon mon ressenti.

 

 

 

 

 

 

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dim.

03

janv.

2016

BONNE ANNEE 2016 A TOUTES ET A TOUS

 

 

 

 

 

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ven.

13

nov.

2015

PARIS

J'étais à PARIS il y a deux jours au Théâtre du Châtelet pour une journée consacrée à la méditation, avec Mathieu Ricard, Christophe André. Nous avons parlé de paix...

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

03

nov.

2015

SALON SOLUTIONS RESSOURCES HUMAINES

 

J'ai le grand plaisir de participer au SALON SOLUTIONS RH qui se déroulera à LYON les 23 et 24 novembre prochains.

 

Nous serons plusieurs coachs présents sur le "COACHING CORNER" de l'EMCC France/l'Association Européenne de Coaching dont je fais partie.

 

L'occasion idéale pour vous d'expérimenter ou revivre durant 45 mn la puissance d'un coaching professionnel.

 

Un espace détente dit « Le salon » vous accueillera également.  

 

Je vous communiquerai bientôt un plan du salon avec notre positionnement.

 

Horaires d’ouverture au public : le 23 novembre de 14h à 19h30, le 24 novembre de 8h30 à 17h30.

 

Venez nous rendre visite !

 

http://salon-srh.com/

 

 

 

 

 

 

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dim.

25

oct.

2015

L'ENTREPRISE ET LA METAPHORE

Article n° 3 : la métaphore musicale dans L'entreprise (suite du 12 septembre 2015)

 

 

Nous avons vu dans les articles précédents consacrés aux images dans l'entreprise, les métaphores sportives, humaines et animales, ainsi que l'importance du temps.

Il sera question de « la métaphore de l'orchestre » dans la publication d'aujourd'hui.

 

« La métaphore artistique apparaît comme un véhicule de choix pour jeter

un nouveau regard sur le monde de la gestion et des organisations »

Julie Jodoin et Laurent Lapierre

 

 

LA RATIONALITE IMAGINATIVE DE LA METAPHORE ET L'ENTREPRISE

 

 

Face aux exigences et à la complexité de la mondialisation, la pensée « esthétique » entre de plus en plus dans les entreprises avec les facteurs « créatifs, artistiques, imaginatifs, symphoniques et mythiques ». Ce changement dans les modes de pensée se manifeste dans le langage : le vocabulaire managérial s'est enrichi avec les mots « créativité, flexibilité, improvisation, innovation et narration ».  

« À une époque où la créativité et l’innovation s’avèrent des avantages concurrentiels majeurs, on considère le modèle artiste comme un modèle inspirant pour la gestion ».

 

 

« La musique commence là où la parole est impuissante à exprimer »

Claude Debussy

 

La musique... Création, représentation, mode de communication, forme d'expression individuelle, source de rassemblement collectif, symbole d'une communauté... Elle est tout cela à la fois et plus encore... Guérisseuse, source de plaisir, euphorisante, inspirante... Elle est « l'un des dons les plus mystérieux qui caractérise l'homme » (Darwin)... tous les hommes puisqu'elle est de toutes les époques et de toutes les cultures.

La musique est universelle et il n'est pas de jours et de nuits sans elle. Elle imprègne de nombreux instants de notre vie entière, souvent pour notre plus grand bonheur.

 

Dans un article de Futura Sciences, on peut lire que «... La musique serait une forme d’entraînement à la sociabilité, utile à l’espèce, car elle garantit la possibilité de trouver chez les autres soutien et aide en cas de besoin. La musique garantirait la cohésion du groupe en créant un sentiment d’identité ».

 

Puisque la musique est tout cela et que nous en faisons l'expérience dans de nombreux aspects de notre existence, rien d'étonnant à la retrouver au coeur de l'entreprise et à son service.

 

Dans certaines entreprises, la musique commence là où la vision du dirigeant ou du manager veut se traduire autrement que par la parole.

Amadieu y fait référence quand il explique que la représentation symbolique de« l'orchestre symphonique » est utilisée pour stimuler les salariés et attirer les clients.

 

Pour créer la métaphore de l'orchestre en lien avec l'entreprise, certaines caractéristiques du domaine source « orchestre » sont appliquées au domaine cible « entreprise ».

Les critères suivants sont souvent retenus et les analogies évidentes : Chef d'orchestre ou Homme orchestre / Chef d'entreprise, Musiciens / Equipes, Partitions / Processus, Tempo / Vision, Sons / Produits et Services, Public / Clients.

 

 

DE L'ENTREPRISE A L'ORCHESTRE

 

 

« Parmi les métaphores que les arts ont inspirées au monde des affaires, celle du chef d’orchestre est certainement celle qui a eu le plus d’écho

auprès des dirigeants d’entreprise ».

« Le chef d’orchestre présente un grand intérêt pour l’univers organisationnel parce qu’il constitue une image (une métaphore) de direction et de leadership fort évocatrice »

Julie Jodoin et Laurent Lapierre

 

Une équipe (orchestre) a besoin d'un dirigeant qui donne sa vision (tempo) pour bien appliquer le processus (jouer la partition) et « créer » ainsi les meilleurs produits/services (sons) afin de les proposer aux clients (public). C'est lui qui donne l'impulsion (le « la ») pour qu'il y ait le moins d'erreurs/incidents/retards (fausses notes) possibles.

 

« Combien de fois avons-nous entendu l’expression « homme orchestre » ou encore une référence à la nécessité « d’orchestrer » les choses ? Cette expression familière a pénétré l’imaginaire populaire mais aussi celui des organisations ».

 

Le dirigeant « homme orchestre » a tendance à tout gérer lui-même (surtout en début d'activité). Il connaît bien son entreprise, jusque dans les moindres détails, mais combien « d'instruments » peut-il jouer en même temps ? Et jusque quand ? Pour quel résultat in fine ?

« Engager l’entreprise sur le chemin de la pérennité et de la compétitivité nous impose en temps que dirigeants d’accepter de ne pas tout savoir et d’accepter que nos équipes en sachent souvent plus que nous. Si au début de notre activité, le réflexe est évident d’endosser le costume de l’entrepreneur homme orchestre (...), il est urgent de vite s’en défaire ».


A l'opposé, le dirigeant « chef d'orchestre » a une vision globale et détaillée.

L'analogie entre le chef d'orchestre et le dirigeant ne date pas d'hier puisque Len Sayles l'évoquait déjà en 1964, ainsi que Kirkpatrick en 1975, Bennis et Nanus en 1985 et Smith en 1998.

 

Il est celui « qui coordonne, qui donne du sens à l’action et donne le tempo. Le Chef met en œuvre l’organisation, il met en place les processus (la partition) et les ressources (les musiciens). Le reste du travail consiste à animer l’ensemble, à donner les impulsions nécessaires ».

 

Le dirigeant « chef d'orchestre » sait qu'il a ses limites. Il assume de ne pas être un sur-homme et donc de ne pas tout connaître et tout maîtriser. Il sait aussi que ses collaborateurs, qu'il a choisis et en qui il a confiance, sont là pour l'épauler et donc lui faire économiser ce temps si précieux dont il a besoin pour diriger.

 

« Le chef d'orchestre a vocation à faire jouer tous les musiciens ensemble de manière cohérente et harmonieuse pour transcender l'interprétation de l'œuvre. Même s'il n'est pas capable de jouer de chacun des instruments au niveau de ses musiciens, il en connaît les caractéristiques, sait ce qu'il est possible d'en tirer et comment ils participent chacun au projet commun. Ensuite, il coordonne l'interprétation en choisissant et imposant le rythme, les équilibres, les intonations, les effets et certainement des tas d'autres choses. Il travaille avec le support d'une partition, le canevas de l'œuvre. Et il ne fait que ça. Il dirige et ne joue d'aucun instrument ».

 

« L’art de diriger consiste à savoir abandonner la baguette pour ne pas gêner l’orchestre»

Herbert von Karajan

 

 

DE L'ORCHESTRE A L'ENTREPRISE

 

 

« Le chef est au cœur de la logique artistique mais, en même temps, son statut lui confère une responsabilité de direction : le chef d’orchestre est aussi une figure de dirigeant »

Julie Jodoin et Laurent Lapierre

 

 

Le monde de l'art intervient de plus en plus en entreprise avec pour objectifs d'apaiser les tensions, aider à résoudre les problèmes, remettre de la cohésion dans les équipes.

 

« Pour Michel Podolak, chef d'orchestre, certains principes fondamentaux du fonctionnement de l’orchestre peuvent éclairer la pratique des entreprises : une partition claire et assumée par le chef, une exigence inconditionnelle d’écoute et de respect, une anticipation permanente… ».

 

Et lorsque les chefs d'orchestre interviennent en entreprise pour donner un nouvel élan aux équipes, ils ne parlent pas musique mais « direction », ils évoquent « la mise en musique de l'entreprise au travers de la répétition d'orchestre ».

 

Lorsque les chefs d'orchestre passent la porte de l'entreprise, ils proposent des séminaires, conférences et ateliers.

 

« En 2006, « Artistes en Mouvement » naît pour proposer aux entreprises d’aller plus loin dans la démarche en faisant appel, en plus de Michel Podolak, à des musiciens , orchestres, chanteurs, plasticiens, comédiens… ». Depuis, il multiplie les rencontres avec toutes sortes de sociétés de différents domaines avec pour leitmotiv d'instaurer une collaboration entre l'univers musical et l'entreprise. Persuadé aussi que les entreprises, par leurs méthodes, ont beaucoup à apporter aux artistes.

 

« Depuis 2009, Mélanie Levy-Thiébaut anime des conférences et Séminaires pour « l’Association du progrès du management (APM) », le « Sommet du dirigeant et France dirigeant ». Mais elle est intervenue aussi pour « Leadership au féminin et Rencontres au féminin »… ». 

 

Parmi les grands thèmes abordés, on retrouve : « de la vision du chef d’orchestre à la vision de l’entrepreneur » , « l’orchestre comme si c’était vos équipes », « les caprices des instruments, les humeurs des hommes ».

 

 

L'ORCHESTRE DE JAZZ

 

 

Voici l'intégralité d'un article paru en 1999 sur le site de l'express, et toujours d'actualité :

 

« Quand je prononce le mot créativité, on me répond souvent brainstorming ou innovation. Or ce n'est ni l'un ni l'autre, mais ce qui passe entre les deux. " Pour décrire cet entre-deux, John Kao, lui-même musicien de jazz, file la métaphore du " boeuf " et en a tiré un livre : Organiser la créativité : l'esprit du jazz (1). Pourquoi s'intéresser à ce phénomène ? " Parce que les technologies de l'information accélérant la diffusion des innovations, le succès d'une entreprise se mesurera de plus en plus à sa capacité à se régénérer rapidement ", justifie John Kao, qui fut, jusqu'il y a deux ans, professeur de créativité à Harvard.  

L'enjeu n'est pas seulement de comprendre comment les idées deviennent des produits à succès mais aussi d'" industrialiser " le processus, de sorte que l'entreprise en soit imprégnée dans toutes ses fibres. A la manière d'un 3M qui, depuis l'invention inopinée du Post-it, a cherché à reproduire les conditions d'émergence et de développement des idées de ses collaborateurs. 

Pourquoi prendre pour modèle l'orchestre de jazz ? " Parce que le rôle de l'entreprise sera de plus en plus celui d'un imprésario chargé de réunir les talents et de financer leurs projets ; et celui du manager, de manager ces talents comme un chef de band, davantage là pour définir le répertoire joué et la couleur que pour écrire la partition dans les détails ", répond John Kao, qui fut aussi producteur de cinéma (Sexe, mensonges et vidéo).  

A vos instruments ! Et que la musique soit bonne ! ».  

 

 

 

LES LIMITES DE LA METAPHORE DE L'ORCHESTRE

 

 

« Tisser des liens entre l’entreprise et l’orchestre est une tâche louable à condition

de commencer par respecterl’identité propre à chaque entité »

Rémi Huppert

 

Aussi séduisante qu'elle puisse paraître, la métaphore de l'orchestre a ses limites (comme toutes les métaphores) et ne fait pas l'unanimité.

 

Henry Mintzberg la trouve dépassée : « Un chef d’orchestre peut facilement être remplacé car l’exercice de sa fonction, de nature essentiellement reproductive, est hautement programmé dans la partition alors qu’un patron d’entreprise doit sans cesse créer, innover, prendre des risques face à des situations nouvelles et souvent sans règles claires. »

 

Pour Michel Podolak, une entreprise n'est pas exactement un orchestre, notamment dans son rapport au temps et à l'émotion.

L'orchestre ressent une énorme pression durant le temps de l'action, « chacun doit donner le meilleur dans l'instant ». Une fausse note lors de l'interprétation est immédiate et perçue par tous (public, chef, autres musiciens). « De ce point de vue, les règles du jeu de l’orchestre se rapprochent peut-être davantage de celles d’une équipe de sport...».

Tandis que l'entreprise se projette à un horizon plutôt annuel. « Dans l’entreprise, les réalisations se construisent sur un plus long terme, certaines erreurs peuvent être tolérées et lissées dans les résultats annuels. De fait, le management et la sanction y prennent des formes qui ne conviendraient pas pour l’orchestre ».

 

Quant à l'émotion, si certains chefs d'orchestre l'utilisent pour diriger leurs musiciens, nous savons qu'elle n'est pas toujours le moteur principal en entreprise puisqu'elle est souvent (à tort) niée ou traitée avec défiance.

 

 

CONCLUSION

 

 

Quand l'univers symphonique s'invite en entreprise, à travers les pensées, le langage et les actions, il le fait explicitement ainsi que par la métaphore.

 

« La musique est inexpressive non pas parce qu’elle n’exprime rien,

mais parce qu’elle n’exprime pas tel ou tel paysage privilégié, tel

ou tel décor à l’exclusion de tous les autres : elle implique d’innombrables possibilités d’interprétation entre lesquelles elle nous laisse choisir » Vladimir Jankélévitch

 

 

La musique est métaphorique (cf la publication du 30 juin) et la métaphore est comme la musique puisqu'elle aussi propose de nombreuses « possibilités d'interprétation entre lesquelles elle nous laisse choisir ».

 

«Et si le chef d'orchestre était la métaphore sublimée du langage de l'entreprise ?

Je rebondis sur cette question et propose la réflexion suivante :

Et si l'orchestre dans son ensemble pouvait être la métaphore sublimée du langage de l'entreprise ?

Au-delà de cela, « en quoi la musique peut-elle aider à « adoucir les moeurs » de l'entreprise ?

 

« Toscanini avait la capacité de pousser l’orchestre jusqu’au bout de lui-même dans des expressions qui n’étaient pas prévisibles. ». Sans être des « Toscanini », les chefs d'entreprise peuvent devenir des tuteurs de sens et se demander « en quoi la création et l'art peuvent redonner du sens à l'action des hommes et des femmes au coeur de mon entreprise ? ».

 

L'univers musical « permet aux individus de communiquer entre eux, certains y voyant même un moyen riche, bien qu’ineffable, de se relier aux autres... ».

Faire entrer la musique dans l'entreprise, peut garantir « la cohésion du groupe en créant un sentiment d’identité » et aussi ouvrir la porte à l'intelligence émotionnelle.

 

 

« La partition de l’entreprise peut être écrite au moins sur un sujet : l’objectif commun.

Que l’on soit chercheur, scientifique, commercial ou fonction support,

la finalité de l’activité est partagée. « Pourquoi sommes-nous tous là ? »

« Ce ne sont pas les bénéfices annuels qui font rêver les salariés,

mais le plaisir de participer à une aventure commune,

de réaliser quelque chose dont ils sont fiers »

Michel Podolak

 

 

Je vous souhaite une belle semaine harmonieuse et musicale,

 

Anne Hodique

25 octobre 2015

 

 

SOURCES

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique

http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/medecine-aime-t-on-musique-929/page/2/

http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/medecine-aime-t-on-musique-929/page/8/

http://www.advanseez.com/blog/fr/2015/05/31/entrepreneur-homme-orchestre-ou-chef-dorchestre/

http://ingenieurcadre.com/2015/05/etes-vous-homme-orchestre-ou-plutot-chef-dorchestre/

http://ge-pe-se.blogspot.fr/2009/05/chef-dentreprise-chef-dorchestre.html

http://neumann.hec.ca/aimac2005/PDF_Text/JodoinJ_LapierreL%28mel%29.pdf

www.ecole.org/telechargement?cr=CR130410.pdf&type=2

http://www.orchestringmanagement.fr/

http://www.melanielevythiebaut.com/p_entreprise.html

http://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212538885/Intro_Huppert.pdf

http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/l-orchestre-de-jazz-metaphore-de-la-creativite-dans-l-entreprise_1408202.html

http://www.troisiemevoie.com/olivier_pauvarel/2010/06/m%C3%A9taphore-du-chef-dorchestre-les-limites.html

https://passagedecap.wordpress.com/2014/05/04/diriger-comme-un-chef-dorchestre/

 

 

 

 

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dim.

04

oct.

2015

LE PASSAGE A L'ACTION

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« Fais de ta vie un rêve et de ce rêve une réalité » Antoine de Saint-Exupery



Après mes publications sur « le sens » (cf. les 3, 9 et 16 mai 2015), j'ai décidé de consacrer une série d'articles au « passage à l'action ».

Parce que «rien n’arrête une idée dont le temps est venu » (Victor Hugo), rien n'arrête l'idée du passage à l'action lorsque son temps est venu...



Nous l'avons Notre projet qui fait sens... Il est là, tout pimpant, dans notre tête :-)

Nous y avons réfléchi, réfléchi et re-réfléchi... parfois très longuement... C'est celui là et pas un autre ! Et cette idée nous met en joie, nous connecte avec cette puissance vitale qu'est la joie.


C'est le meilleur début...avant le passage à l'action. Autrement dit, en rêver c'est bien, et le faire c'est mieux ! :-)


« Où va votre concentration va votre énergie» Anthony Robbins




LES AVANTAGES DU PASSAGE A L'ACTION



« L’action est ce qui crée toutes les grandes réussites.

L’action est ce qui donne des résultats » Anthony Robbins



Pourquoi passer à l'action ?


Tout simplement parce qu'entreprendre, se mettre en mouvement, apporte la santé, la motivation et le dynamisme.


« L'activité vaut mieux que l'inhibition de l'action » écrit Henri Laborit.


Les avantages du passage à l'action pour un objectif qui nous tient à coeur sont nombreux et fortement mobilisateurs : une meilleure estime de soi, un intérêt pour le monde qui nous entoure, une envie d'entreprendre, un accroissement de la réactivité, l'épanouissement de la conscience personnelle et collective.

 

Lorsque nous nous mettons en action sur un projet clair qui fait sens, il peut se produire aussi ce que l'on appelle "l'expérience optimale" ou "flow" (flux dans la traduction française).

Csikszentmihalyi, un chercheur en psychologie, en a listé les caractéristiques :


 - l’expérience optimale se produit généralement quand la personne s’engage dans une activité qui constitue un certain défi en raison de la difficulté à la réaliser. Cela stimule l’individu et l’incite à se dépasser.
- l’individu est très concentré sur ce qu’il fait car l’expérience est enrichissante en elle-même. Il n’est pas distrait par d’autres choses.

- la préoccupation de soi disparaît, mais, paradoxalement, le sens du soi se trouve renforcé à la suite de l’expérience optimale. Par exemple, quand un alpiniste fait une ascension difficile, il est totalement absorbé par cette action, mais est ensuite très satisfait de ce qu’il a réussi.
- la perception de la durée est altérée ; l’individu ne voit pas le temps passer.



Autant d'impacts positifs à tous les niveaux personnels et professionnels. Il s'agit d'un véritable cercle vertueux : nous en bénéficions, notre entourage proche aussi (famille, amis), ainsi que les autres cercles qui nous entourent (professionnel, associatif, etc.).



AU SECOURS !



Nous avons compris que nous sommes en grande partie créateur/créatrice de notre vie. Chouette !


Nous avons réfléchi, cherché, exploré et nous avons fini par trouver la direction à prendre, l'objectif à atteindre. Maintenant, nous savons ce qui fait sens pour nous ! Formidable !


Nous avons une idée des avantages du passage à l'action. Merveilleux !


Nous en avons envie, une grosse envie. Cela bouillonne dans notre esprit. Parfait !

Ressentir la joie et l'excitation est le meilleur début avant le premier pas du passage à l'action.


Donc, tout semble aller pour le mieux, les pensées sont au beau fixe et le tapis rouge va bientôt se dérouler. Jusqu'à ce que...


Tout à coup, blocage !!! Un coup de frein ! ... Quelque chose nous empêche d'avancer !


Au mieux, nous ne savons pas par où commencer. Au pire, nous avons la peur au ventre. Et au pire du pire, nous ne savons pas par où commencer et nous avons la peur au ventre !!!


Conséquence : les jours, les semaines, les mois, les années passent... Le rêve est resté à son stade initial, c'est à dire un rêve ! Peut être même a t-il rejoint les autres beaux rêves rangés dans l'armoire réservée aux projets en attente.


Au mieux, la simple évocation de notre rêve embellit notre quotidien. Au pire, son souvenir nous laisse un goût d'inachevé et de frustration (plus ou moins importante).

C'est logique : nous sommes frustrés par l'écart entre notre situation actuelle et notre situation rêvée. Si l'on y regarde de plus près, il s'agit d'un écart entre A et B, un chemin avec un début (A) et une destination (B).

 

Il est normal de se poser des questions, de se sentir perdu et même d'avoir peur face à ce passage vers l'inconnu. Nous connaissons tous cet état intérieur qui nous laisse dans l'indécision et qui nous empêche d'avancer.

 

Nous savons tous que la peur du changement est parfois bloquante, voire totalement paralysante.

 

 


LE CHANGEMENT


« Il n’y a pas de croissance sans transformation,

il n’y a pas de transformation sans mort et nouvelle naissance

(mourir et ressusciter, mourir et se réveiller dans une autre condition).

Car l’Homme n’est pas, l’Homme est à faire »

François Varillon



Observons la nature, observons la vie : tout change, en permanence ! Le printemps laisse la place à l'été, qui s'efface à l'arrivée de l'automne puis de l'hiver. Tout se transforme et l'être humain lui-même n'y échappe pas. C'est ainsi...


Le philosophe du mouvement Héraclite tente de nous ouvrir les yeux sur la réalité du changement : « tout coule... On ne se baigne jamais 2 fois dans le même fleuve. Si l'on y retourne, non seulement l'on n'est déjà plus le même mais l'eau de naguère est déjà loin : c'est donc un nouveau fleuve, une autre eau que nous expérimentons ».


Le bouddhisme fait de même lorsqu'il enseigne que« il n'y a de constant que le changement ».



Ainsi, les systèmes vivants, humains ou sociaux sont régis par 2 tendances fondamentales :

la stabilité dynamique (ou changement 1), qui consiste à « faire plus de la même chose » et l'évolution (ou changement 2), qui affecte et modifie le système.

Cette notion de changement émane de Gregory Bateson.



Changement 1 : la stabilité dynamique (ou homéostasie)

Les ajustements ou autocorrections maintiennent dans la stabilité.


Par exemple : vous n'aimez plus votre corps avec vos kilos en trop. Cela influence de plus en plus vos relations avec les autres (conjoint, amis, collègues). Vous avez donc décidé de perdre ces kilos qui vous gênent tant. Pour cela, vous avez remplacé votre consommation quotidienne de sucreries par des biscuits sucrés de régime pensant que l'inscription 0 % sur le paquet garantit les kilos en moins.

Dans le cas présent votre stabilité ne génère pas le changement souhaité. Vous aboutissez toujours à la même chose : votre poids actuel. Votre frustration demeure et votre manque de confiance en vous aussi.


« Quand ces changements ne suffisent plus, le système entre en crise et c'est là que peut se produire un changement de type 2 ».



Changement 2 : l'évolution

Ici, nous changeons complètement de registre. Il n'est plus question d'adaptation mais de vrai changement.

Dans le changement 2, les règles sont modifiées. Nous changeons notre vision du monde et vivons une véritable transformation.


« Au lieu de changer d'entreprise dans la même fonction, la personne change de métier par exemple. Mais pour cela, elle a dû changer certaines de ses croyances, transformer des règles qui régissaient sa vie, sortir du pilotage automatique et se poser les vraies questions : elle a dû reconstruire une réalité nouvelle ».


Pour reprendre l'exemple de la perte de poids, alors que vous hésitiez depuis longtemps, vous avez finalement pris la décision de rencontrer un nutritionniste qui a défini un programme personnalisé. Vos nouvelles habitudes alimentaires (moins de sucre et de sel, plus de légumes, de fruits...) génèrent le changement souhaité. Et pour mettre toutes les chances de votre côté, vous avez commencé à pratiquer un sport. Vous commencez à vous réconcilier avec vous-même et  ressentez à nouveau de la joie à être en relation.



Paul Watzlawick utilise la métaphore très évocatrice de la conduite automobile pour parler du changement :

Dans le changement 1, vous voulez aller plus vite mais tout en restant en première. Forcément, face à une côte abrupte, vous pouvez finir par caler !

Dans le changement 2, vous changez de vitesse et donc vous passez à un niveau supérieur de puissance.


 

Le processus de changement peut aussi être vu comme un cycle constitué de 4 phases (roue de Hudson) : un lancement, une désynchronisation, un désengagement puis un renouveau. Notre vie serait ainsi une succession de cycles (pas toujours linéaires).


- Phase 1 : énergie haute et positive, joie, dynamisme, envie, mille idées à la minute,
- Phase 2 : énergie haute et négative, agacement, insatisfaction,
- Phase 3 : énergie basse et négative, envie de rien, fatigue, mélancolie, déprime,
- Phase 4 : énergie basse et positive, confiance retrouvée, sérénité.


 

Changer suppose de passer dans le déséquilibre pour à nouveau entrer dans l'équilibre. Vivre ce déséquilibre ne nous enchante pas plus que cela et nous préférons parfois rester dans notre « zone de confort » que nous connaissons bien. Cependant, cette prison dorée (ou pas) ne permet pas notre plein épanouissement.


Les blocages auxquels nous nous heurtons sont le plus souvent créés par la rigidité de nos constructions mentales, par notre façon de voir le monde.


« C'est parce que le changement existe que l'on peut changer ! ». Prendre appui sur nos ressources intérieures et extérieures est une aide dans ce processus.



Nietzsche, dans son oeuvre, déclare : « tu dois devenir qui tu es », c’est-à-dire : « tu dois aller au bout de la direction que tu t’es choisie ». Oui mais... il y a la peur !


Le prochain article abordera cette notion de peur que nous ressentons tous et qui fait barrage à notre envie d'avancer et de nous épanouir.


"Grâce à l'impermanence, tout est possible. La vie elle-même est possible.

Si un grain de blé n'était pas impermanent, il ne pourrait se transformer en tige de blé.

Et si la tige de blé n'était pas impermanente, elle ne pourrait jamais produire

l'épi de blé que nous mangeons." Thich Nhat Hanh, moine zen vietnamien




Belle semaine à toutes et à tous,

Anne Hodique

4 octobre 2015

 


SOURCES

 

Françoise Kourilsky : « Du désir au plaisir de changer » - Editions Dunod – Paris 2014

Norbert Macia, Président de l’A.P.D.E.A et fondateur de Réseau Coaching

L'expérience optimale

Les concepts cles du bouddhisme 

Hudson  






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sam.

12

sept.

2015

L'ENTREPRISE ET LA METAPHORE

Article n° 2 : le temps, l'entreprise et la métaphore dans notre culture

(suite du 1er septembre 2015)

 

 

« Quand on vit grâce aux métaphores « le travail est une ressource »

et « le temps est une ressource », comme c'est le cas dans notre culture,

on tend à ne pas les percevoir comme des métaphores » (Lakoff et Johnson)

 

 

Le Temps, élément fondamental dans nos vies, est l'un des principaux acteurs de l'entreprise.

 

L'historien anglais Edward P. Thompson, dans son oeuvre « Temps, travail et capitalisme industriel », montre le lien étroit entre temps et travail dans le processus d'industrialisation de nos sociétés.

 

Nous avons tous en mémoire l'Organisation Scientifique du Travail aux Etats-Unis à la fin du XIXe/début du XXe siècle et sa division horizontale (parcellisation et spécialisation des tâches) ou « travail à la chaîne », prônée entre autre par F.W. Taylor.

« Mon système se fonde sur l'étude scrupuleuse et scientifique des temps, qui est de loin l'élément le plus important de l'organisation scientifique du travail » (Taylor, 1907).

 

L'objectif de cette « discipline temporelle du travail » étant d'augmenter la productivité, le « temps-horloge » (premier outil de gestion, bien avant les logiciels spécialisés) se devait d'être contrôlé, exploité, mesuré.

« La révolution industrielle est ainsi corrélative d'une nouvelle conception du temps dans laquelle celui-ci doit être maîtrisé, exploité. De l'organisation du travail à la planification des loisirs, de l'exploitation de l'espace à la conception du quotidien, ce sont toutes les structures de la société capitaliste moderne qui naissent des rouages du temps mesuré ».

 

Le courant du XXe siècle a ensuite vu l'apparition d'autres théories des organisations : « le mouvement des relations humaines », « les théories de la contingence », « les théories constructivistes ».

« La conception de l'organisation au XXe siècle a évolué d'un système fermé, rationnel, relativement prévisible vers une approche plus contingente et constructiviste dans laquelle il faut évoluer à travers un environnement complexe et incertain qui influe sur l'organisation du travail ». 

 

Les années passent... Le Temps demeure central dans les activités liées au travail. Sa bonne gestion est devenue fondamentale pour gagner en productivité et en efficacité afin de faire face aux nouveaux enjeux économiques et à la complexité de l'environnement.

Pour optimiser leurs ressources humaines, incluant le facteur « temps », les entreprises ont à leur disposition pléthore de logiciels spécifiques, sites internet, articles, conférences, formations, etc.

 

 

Qu'en est-il de la métaphore ?

 

« Dans l'entreprise, ainsi que dans la société en général, le temps est de plus

en plus assimilé à une ressource rare, dont l'utilisation a un coût élevé»

Giovanni Gasparini

 

 

Lakoff et Johnson, dans leur ouvrage « les métaphores dans la vie quotidienne », démontrent la nature métaphorique des concepts qui structurent nos activités. Il y est notamment question des métaphores structurales (cf définition dans ma publication du 30 juin) relatives au temps et au travail : « le travail est une ressource », « le temps, c'est de l'argent », « le temps est une ressource » (plutôt limitée), « le temps est une marchandise » (précieuse).

 

Cette façon de concevoir le temps et le travail est spécifique à notre culture (certaines cultures ont un rapport au temps différent du notre). « Ces pratiques sont relativement nouvelles dans l'histoire de la race humaine (…). Elles sont apparues dans les sociétés modernes industrialisées et elles structurent très profondément nos activités quotidiennes fondamentales ».

 

Par curiosité, voyons comment se constituent ces métaphores...

 

 

Les métaphores « le temps est une ressource » et « le travail est une ressource » 

 

Ces métaphores « sont culturellement fondées sur notre expérience des ressources matérielles, c'est à dire essentiellement des matières premières et des sources d'énergie »

 

Les caractéristiques de « la ressource » (domaine source) sont ici appliquées au temps et au travail (domaine cible).

Qu'est-ce qu'une ressource matérielle ?  : « un type de substance, peut être quantifiée assez précisément, peut recevoir une valeur par unité, concourt à un but donné, s'épuise progressivement à mesure qu'elle est consommée ».

 

Les deux métaphores structurales « le temps est une ressource » et « le travail est une ressource » font appel à la métaphore ontologique « de substance » (cf définition dans ma publication du 30 juin) : « l'activité est une substance » et « le temps est une substance ».

Ce qui permet de « quantifier le travail et le temps, c'est-à-dire de les mesurer, de concevoir qu'ils « s'épuisent » progressivement et de leur attribuer des valeurs monétaires ; elles permettent aussi de percevoir le temps et le travail comme des choses qui peuvent être «utilisées » à des fins variées ».

 

 

Les métaphores « le temps c'est de l'argent », « le temps est une ressource limitée », « le temps est une marchandise précieuse » 

 

« Que l’on en soit conscient ou pas, il y a lieu de supposer que time et money

sont intimement liés dans l’esprit de tout locuteur anglophone.

Cette métaphore représente bien plus qu’un simple effet de style littéraire ;

ce sont les concepts qui sont liés, pas seulement les mots »

Alex Boulton

 

Benjamin Franklin considérait le temps comme une marchandise en l'assimilant à de l'argent « souviens-toi que le temps c'est de l'argent » disait-il. Ce que Thompson appelle « l'équation terme à terme entre temps et argent ».

 

Dans notre culture, le temps est une marchandise qui a de la valeur, une ressource limitée en quantité. Il est souvent question de salaire horaire, budget annuel, etc.

« Du fait que nous agissons comme si le temps était une denrée précieuse et une ressource limitée, comme si même c'était de l'argent, nous concevons le temps de cette manière. Ainsi, nous comprenons et vivons le temps comme quelque chose qui peut être dépensé, perdu, calculé, bien ou mal investi, épargné ou gaspillé ».

 

C'est la raison pour laquelle nous retrouvons les expressions suivantes dans notre langage habituel personnel et professionnel :

« tu me fais perdre mon temps », « comment gérez-vous votre budget temps ? », « réparer ce pneu crevé m'a coûté une heure », « je n'ai pas de temps à perdre », « tu dois économiser ton temps », « son temps ne lui appartient plus », « cela vaut-il la peine que tu y consacres du temps ? », « je vais gagner du temps », etc.

 

Ces trois métaphores forment un système cohérent dans la culture occidentale moderne.

 

Néanmoins, considérer le travail de cette façon (c'est à dire en ne prenant pas en compte celui qui l'effectue, ainsi que la signification et le sens qu'il lui donne) masque et déprécie d'autres conceptions possibles : l'idée que le travail peut être un jeu et qu'il peut être porteur de sens.

 

Thompson rappelle que « toute croissance économique s'accompagne toujours d'une profonde transformation culturelle ».

C'est certainement la raison pour laquelle de plus en plus d'acteurs de l'entreprise recherchent l'équilibre entre leurs temps de vie professionnelle, personnelle et associative.

 

Une enquête Viavoice parue dans l'Express le 2 juin 2015, montre que 71% des salariés (90 % pour ceux qui passent beaucoup de temps dans les transports) disent manquer de temps pour parvenir à concilier tous les aspects de leur vie : travail, transport, tâches ménagères, famille, amis, loisirs.

 

Sachant qu'un meilleur équilibre participe d'un meilleur moral des individus et des bons résultats d'une entreprise, certains proposent une autre conception du rapport temps/travail : souplesse des horaires, prise en compte des contraintes familiales, télétravail, etc.

 

 

 

En conclusion...

 

Si l'on part du principe que « notre système conceptuel ordinaire, qui nous sert à penser et à agir, est de nature fondamentalement métaphorique », et puisque la première richesse de l'entreprise est l'ensemble des hommes et des femmes qui y travaillent, il appartient à chacun (et notamment aux leaders) de créer une ou des métaphores nouvelles qui seront porteuses de « richesse », d'épanouissement et de sens pour l'entreprise et ses acteurs... des métaphores holistiques tenant compte de la globalité de l'individu, c'est à dire « de ses dimensions physique, mentale, émotionnelle, familiale, sociale, culturelle, spirituelle » ou transpersonnelle.

 

 

A suivre...

Anne Hodique

12 septembre 2015

 

 

PS Anecdote : alors que j'écrivais cet article sur « le temps » (qui m'a pris un certain temps ;-) ), j'ai fait une fausse manip informatique (laquelle ?). Mon article s'est transformé en une longue série de caractères indéchiffrables... Impossible à récupérer !!!

Passé le moment de grande déception (je vous laisse imaginer la scène...;-) ), j'ai donc réécrit l'ensemble. Ce qui m'a encore pris un temps certain ;-)

De plus, j'attendais un appel qui n'arrivait pas et qui bloquait l'avancement d'un autre projet professionnel.

Ces deux événements contigüs m'ont rappelé, chacun à leur manière, l'importance du temps dans ma vie... et de la respiration ;-) .

Ah ce temps... ce temps...

 

 

SOURCES

Geroge Lakoff et Mark Johnson « les métaphores dans la vie quotidienne » - Les Editions de Minuit - 1980

Patrick Amar et Pierre Engel « Le coaching » - Editions PUF - 2015

http://asp.revues.org/2588?lang=en

http://www.fr.adp.com/assets/vfs/Family-25/docs/La-gestion-des-ressources-humaines-pour-les-PME.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_de_temps

http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=63&idMot=63

http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/travail-ou-vie-privee-sept-salaries-sur-dix-menent-une-course-contre-le-temps_1685435.html

Jean-François Chanlat « L'individu dans l'organisation : les dimensions oubliées » - Les Presses de l'Université - 2007

https://books.google.fr/books?id=INXp9aMxZfsC&pg=PA217&lpg=PA217&dq=la+m%C3%A9taphore+du+temps+dans+l%27entreprise&source=bl&ots=Hv24msrG1k&sig=T-mffJA-W88tnkUxh6jLMdPC1do&hl=fr&sa=X&ved=0CEIQ6AEwBmoVChMIm7q-sMvHxwIVhrsUCh2qvApM#v=onepage&q=la%20m%C3%A9taphore%20du%20temps%20dans%20l%27entreprise&f=false

http://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Holistique

 

 

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mar.

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sept.

2015

L'ENTREPRISE ET LA METAPHORE

Cet article fait suite à mes trois publications du 31 mai, 17 et 30 juin 2015

 

 

« Newton usait de la logique et des métaphores. Darwin se servait des faits et des histoires.

Poincaré s'enchantait des unes et des autres »

Donald N. McCloskey

 

 

« Nombreux sont ceux qui, au XIXe siècle, ont rejeté l'idée d'atome au motif qu'on ne pourrait jamais en voir »... Fort heureusement il n'en est rien des métaphores ! Nous avons pu constater, dans les publications précédentes, la présence et le rôle primordial des métaphores dans notre vie quotidienne, sans que nous en ayons réellement conscience.

Il y a fort à parier que si nous devions signaler à voix haute chacune de nos métaphores, nous deviendrions (très) rapidement tous aphones et sourds ! ;-)

 

Et puisqu'elle est au coeur de nos pensées, de nos actions et de nos émotions, nous la retrouvons également en entreprise.

L'entreprise... « Haut-lieu » de rencontre entre moyens matériels et financiers, énergie et talents, biens et services. Employés et employeurs y consacrent une grande part de leur temps en essayant d'y développer leurs compétences et affirmer leur personnalité.

 

« L’entreprise fait l’objet de représentations symboliques à plusieurs niveaux :

  • celui des dirigeants qui, afin de stimuler les salariés et d’attirer les clients, la comparent parfois à une équipe sportive, à une troupe de combattants, à un orchestre symphonique...,

  • celui des consultants et des formateurs qui, afin d’expliquer le fonctionnement de l’entreprise, l’assimile à un organisme vivant, au cerveau humain, à un ordinateur,

  • celui des théoriciens des organisations qui, afin de construire une représentation robuste de l’entreprise, la présente sous la forme d’un " nœud de contrats ", " d’une arène politique ", d’un " réseau de neurones"…(Amadieu).

 

Dans cette série de publications sur l'entreprise, il sera question du recours aux métaphores sportives, humaines et animales, de l'orchestre, etc.  Il sera aussi question de l'importance des métaphores dans les relations humaines et de leur implication dans le rapport au temps.

 

Bien entendu, nous ferons connaissance avec la nouvelle génération de métaphores originales (plébiscitées par nombre de managers du XXIe siècle), en écho avec l'émergence dans les années 1990 des entreprises qualifiées de « virtual organization » ou « entreprises virtuelles ».

 

Nous verrons comment ces métaphores se mettent au service de l'entreprise et des hommes, comment (et si) elles améliorent « la capacité de perception, de compréhension et d'interprétation des aspects primordiaux de la vie organisationnelle ».

Nous pourrons constater la façon dont elles contribuent à ouvrir le champ des possibles et à d'autres modes de pensée.

 

Juste un petit rappel « théorique » avant d'aller plus loin :

  1. «La métaphore est principalement un moyen de concevoir une chose en termes d'une autre et sa fonction première est la compréhension » (Lakoff et Johnson). « Une métaphore est donc une nouvelle représentation de quelque chose » (David Gordon).

  2. Elle éclaire certains aspects et en occulte d'autres. Ainsi, nous avons surtout tendance à voir les ressemblances. « La métaphore nous incite à voir les ressemblances mais elle ne tient pas compte des différences » (Gareth Morgan).

    Par exemple, avec « cet homme est un lion », nous avons tendance à penser à certaines caractéristiques que l'on prête au lion telles que la force et le courage, en omettant le fait que cet individu peut aussi être démon, ermite ou saint !

  3. Une seule métaphore ne suffit donc pas pour appréhender et comprendre une situation.

    « La métaphore est au centre de notre façon de « lire », comprendre et modeler la vie de l'organisation. Jamais, pourtant, ce point de vue ne sera réduit à la défense d'une perspective unique ».

 

Il est temps à présent « d'entrer » dans l'entreprise... Comme Gareth Morgan, faisons un petit effort « d'imaginisation »...

 

 

QUELQUES IMAGES

 

 

Le sport

 

 

Le sport, « activité facilement appréhendable en tant que fait culturel, véhicule les concepts primordiaux de l’existence : opposition, concurrence, victoire, défaite et même vie et mort.(...)

Le développement du sport (...) l’amène au rang des concepts universels et conduit à la banalisation et à la popularisation de la langue sportive, de sorte que les métaphores puisées dans cette sphère se rapportent à un concept existant dans la conscience publique

c’est-à-dire de sorte qu’un modèle métaphorique soit possible ».

Inna Khmelevskaia

 

 

Le domaine sportif offre une source de symboles attirants au monde de l'entreprise.

 

C'est ce qu'explique Bernard Radon dans un article qu'il a consacré à la métaphore sportive :

« Les athlètes de haut niveau communiquent un foisonnement d'images, de beauté du corps, de sobriété de gestes, de force et de perfection. Tous ces ingrédients sont réunis pour les faire accéder au statut d'icônes universelles et intemporelles. Grâce à eux et avec l'aide des médias, nous sommes envoûtés à l'idée de transférer leurs représentations métaphoriques dans le monde de l'entreprise »

 

En vertu des similitudes entre le modèle sportif et l'entreprise, nous retrouvons donc des métaphores sportives dans le langage des acteurs de l'entreprise, ainsi que dans sa structure même :

 

- L'entreprise, pour vivre, a besoin d'hommes d'action. Or, le sportif échange plus d'énergie et d'informations que n'importe qui d'autre et surtout, il agit !

 

- Face à la complexité systémique interne et externe, elle a aussi besoin que ces hommes d'action gardent leur sang-froid à la manière de la solidité mentale du sportif.

En effet, le sport « se propose de canaliser ces tensions, particulièrement exacerbées avec le développement du monde industriel, en leur conférant une forme symbolique, quasi rituelle, en les encadrant par des règles et des règlements » (Lejeune).

 

- Les membres de l'entreprise et les sportifs évoluent au sein d'un cadre avec une définition des rôles, des règles et des objectifs précis. L'effort de chacun est mis au service du groupe pour atteindre les objectifs, c'est ce qu'on appelle « l'esprit d'équipe ».

 

- L'entraîneur sportif est à l'équipe ce que le manager est pour l'entreprise. « Tous deux ont la même mission, c'est-à-dire gagner des challenges, mais chacun a son aire de jeux ».

 

Ainsi, le sport inspire à l'entreprise des valeurs telles que le courage, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, la persévérance et la compétition.

Il devient « outil de management » pour favoriser le développement d'une culture d'entreprise forte.

 

Pour reprendre deux expressions sportives employées au sein de certaines entreprises, si « une équipe se construit dans le mouvement » et si en plus elle le fait dans la bonne humeur, alors elle a toutes les chances d'incarner « une équipe qui rit est une équipe qui gagne ».

 

Sauf que... Là où les sportifs s'adonnent à leur activité par passion et par quête de dépassement de soi, certains salariés visent surtout à satisfaire un besoin de sécurité (cf  la pyramide de Maslow). L'équipe ne rit pas toujours et ne partage pas systématiquement, faute de motivation, les rêves de « dream team » de son dirigeant. Difficile dans ce cas de « mobiliser une équipe vers un but » bien précis.

 

Et sauf que... La complexité et la taille de certaines entreprises rend difficilement assimilable « l'imagerie sportive » pour laquelle « l'esprit club » rappelle les valeurs familiales.

«  On peut donc penser que plus l’entreprise est grande, et plus le sentiment d’implication au sein d’un collectif soudé est faible. Ce raisonnement nous mène à penser que la retranscription du management du sport sur le management entrepreneurial n’est en fait efficace que si l’entreprise est sainement structurée, avec des valeurs appuyées et clairement exprimées. Il est indispensable pour un employé de pouvoir s’y adosser et de savoir à quelle famille il appartient ».  

 

Néanmoins, même s'il est parfois critiqué parce que trop « simplificateur et réductionniste », ce modèle de management basé sur le sport reste rassurant, clair et porteur de sens pour tous les collaborateurs, surtout dans un contexte complexe, opaque et stressant.

 

 

 

Les animaux et les êtres humains

 

« Qui veut vendre un chameau en vante les pattes »

Proverbe arabe


«... Au cours de nos recherches, nous avons constaté que la métaphore est employée systématiquement dans le discours du marketing et joue un rôle essentiel dans la construction de la réalité économique propre au domaine du marketing... ». C'est ce qu'affirme Raluca Gabriela BURCEA, chargée de cours à l'université de Bucarest, dans un article paru en 2013.

 

Le discours du marketing fait souvent appel à la métaphore ontologique d'entité qui personnifie le produit (cf ma publication du 30 juin). Par la métaphorisation, le produit et la marque sont ainsi conçus dans les termes d'un être humain.

Les spécialistes du marketing parlent de « familles de produits », « générations de produits », « cycle de vie d’un produit », « conception », « naissance », « jeunesse », « maturité », « croissance », « vieillesse » ou « mort », « adoption », « identité de la marque », « personnalité de la marque », « fidélité à (l'égard de) la marque », « stature de la marque », etc.

 

 

9 octobre 1890, dans un parc proche de Paris... Clément Ader vient d'effectuer un premier vol expérimental avec Eole. Pour la première fois, un homme a décollé du sol à bord d'une machine plus lourde que l'air. Sur une photographie prise à cette époque, que voit-on ? Un « engin » motorisé avec des ailes qui ressemble à s'y méprendre à... une chauve-souris !

Et pour cause ! Clément Ader a conçu Eole (qu'il a aussi baptisé « avion », du latin avis = oiseau) en observant le vol de roussettes.

« Le vol des oiseaux et des insectes m'a toujours préoccupé… J'avais essayé tous les genres d'ailes d'oiseaux, de chauve-souris et d'insectes, disposées en ailes battantes, ou ailes fixes avec hélice… Je découvris l'importante courbe universelle du vol ou de sustentation. » (Clément Ader).

Les relations d'affaires ne seraient pas ce qu'elles sont sans l'aviation et donc sans... les oiseaux, les insectes, les chauve-souris ! ;-)

 

Les animaux occupent également une place très importante dans la stratégie liée aux marques. C'est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises, informées sur la portée métaphorique des animaux, utilisent cette symbolique dans leur communication.

«Leur familiarité et leur capacité à évoquer des concepts communément partagés par les consommateurs, font d’eux un incontournable» (Christophe Pradère).

 

Nous les retrouvons dans les logos et les campagnes publicitaires menées pour convaincre les consommateurs. Quelques exemples : le rapace (domination, force, prestige) et l'écureuil (stockage, épargne) pour le secteur bancaire, l'aigle (nature, liberté, puissance) pour les marques de vêtements,

les félins comme le puma et le jaguar (rapidité, agilité) pour les marques sportives et les voitures, le cheval (liberté, rapidité, pouvoir) pour les transports et les déménageurs, l’éléphant (puissance, stabilité, mémoire, intelligence), etc.


Les animaux ont beaucoup à enseigner aux humains, aussi bien dans la sphère privée que professionnelle.

En 2010, paraissait un livre best-seller, fruit de 5 ans de recherche, 290 études et 3500 organisations analysées. Dans « Animal Firm », Marco Schreurs et Simon van der Veer démontraient les réelles capacités d'organisation dont font preuve les animaux et apportaient la preuve que le management devrait s'en inspirer pour gagner en efficacité.

 

« Le résultat ? 35 caractéristiques de «High Performance Organisations» (HPO) déclinées en 5 aspects, chacun associé à une catégorie d’animal :

  1. la qualité du management,

  2. la vision à long terme,

  3. l’ouverture d’esprit et l’envie d’agir,

  4. la volonté de s’améliorer et de se renouveler sans cesse

  5. la qualité des collaborateurs

Traduit dans le monde animal, cela donne ceci :

  • les oies qui volent en « V » couvrent une distance de 71 % supérieure à celle qu’elles parcourent en solo,

  • les animaux de la savane aussi différents que les zèbres, les gnous, les girafes et les autruches forment une vraie équipe pour survivre dans la savane,

  • les corneilles sont des modèles d’innovation quand il s’agit de trouver une solution à un problème nouveau,

  • les hyènes africaines partagent leur savoir avec les plus jeunes et placent l’intérêt collectif devant l’intérêt individuel,

  • les fourmis s'échangent efficacement les informations et tirent les leçons de leurs erreurs ».

 

Sans oublier l'éléphant dont le comportement exemplaire et les qualités de manager sont particulièrement inspirants pour tout dirigeant souhaitant construire des relations de confiance.

 

 

Fourmilière, horde de loups, noeud de vipères, vol des oies sauvages... Toutes ces espèces, avec leurs codes de vie sociale, offrent des analogies avec les modalités et problématiques de fonctionnements sociaux en entreprise.

 

 

Et puis, il y a les histoires métaphoriques...

 

Pour illustrer la présence des animaux dans nos expressions courantes, voici « une réunion pas comme les autres » :

Le Responsable Bureau d'Etude pense arriver comme un chien dans un jeu de quille dans la réunion. Le PDG n'est pas encore là. Tous se regardent en chiens de faïence, on entendrait presque une mouche voler !

Au bout de quelques longues minutes, la Directrice Commerciale prend la parole « inutile de ménager la chèvre et le chou pour le dossier Z. De toute façon, il n'y a vraiment pas de quoi fouetter un chat ».

Le PDG entre alors dans la pièce et, comme à son habitude, lance à l'assemblée « revenons à nos moutons ». Il s'assoit et poursuit... « Il est grand temps de prendre le taureau par les cornes pour mener à bien le dossier Z. Quelque chose m'a mis la puce à l'oreille et j'aimerais avoir votre avis ».

Il s'ensuit de nombreux échanges entre les participants.

Trente minutes plus tard, le PDG intervient « nous avons bien avancé sur cette question. C'est beaucoup plus clair à présent. Bon ! Je saute du coq à l'âne... Où en est-on avec le dossier Y ?... ».

 

 

Un article « atypique », publié en 1974 (et toujours d'actualité) par William Oncken, spécialiste américain du management, évoquait « la problématique de la gestion du temps en lien avec la délégation » :

« Un singe sur mes épaules :

Le singe représente tout «projet», «action», «dossier», «décision», «problème».C’est un charmant animal qui a pour particularité de sauter d’une épaule à l’autre pour se blottir dans les bras du plus accueillant des décisionnaires, pas forcément le bon et rarement volontaire. L’analogie du singe désormais perché sur l’épaule du manager illustre le transfert de l’initiative du subordonné vers son supérieur. Le singe n’aurait pourtant jamais dû quitter l’épaule de son propriétaire légitime.

Celui qui n’y prend pas garde se trouve vite à la tête d’une ménagerie affamée qui lui rend la vie impossible. Malgré les efforts que peut réaliser un manager pour développer l’initiative et l’autonomie de ses collaborateurs, il demeurera toujours confronté à la gestion des singes lorsqu’une personne viendra lui soumettre son problème. De cette manière, il se décharge de sa responsabilité en attendant votre initiative. Dans le feu de l’action bien des singes sont au rendez-vous. Pour aider les managers à ne pas se laisser dominer par ces primates bien blottis sur leurs épaules, William Oncken a recensé sept étapes pour gérer efficacement les problèmes de management, sept règles de conduite pour traiter avec efficacité les singes sur notre épaule... ».

 

 

Les consultants ont aussi des histoires à raconter :

« Les aveugles et l'éléphant

 Quand le consultant arrive dans une entreprise, les collaborateurs sont parfois étonnés de constater qu’il attache de l’importance à la vision de chacun. Il fait parler tout le monde, écoute, prend des notes… c’est louche… Voici donc une métaphore de consultant qui va détendre tout le monde : Les aveugles et l’éléphant.

Quatre hommes aveugles croisent un éléphant.

Le premier saisit une patte et en conclut qu’il s’agit d’un arbre.
– Le second attrape la queue et pense que c’est un fouet.
– Le troisième touche la trompe et affirme que c’est un tuyau.
– Le quatrième tapote son flanc et décrète que c’est un mur.

L’homme sage qui observe la scène leur dit :  » Vous avez tous raison, chacun de vous en est d’ailleurs convaincu. Si vous devez donner la définition de ce qu’est un éléphant, vous donnerez votre point de vue… mais ce ne sera qu’une facette de la vérité. »

La vérité est parfois très difficile à saisir mais elle n’est pas relative. La vérité existe bel et bien, nous devons simplement déterminer quelle pièce du puzzle nous avons dans la main et se rappeler que nous n’avons pas le puzzle complet. Ces quatre hommes aveugles tombent dans une erreur en tirant des conclusions sans avoir suffisamment d’informations à leur disposition.  Pour s’approcher de la vérité, il faut une certaine ouverture d’esprit et remettre en question ses principes, ses présomptions et ses croyances. Prendre du recul, adopter un autre angle, collecter un maximum d’informations, les croiser… Voilà pourquoi le consultant qui est le plus aveugle de tous car il n’a pas croisé l’éléphant, doit pour prendre le rôle du sage, écouter tout le monde... ».

(Philippe Rousselle)

 

 

« Je me sers des animaux pour instruire les hommes » écrivait Jean de la Fontaine... Quatre siècles plus tard, les hommes au sein des entreprises se servent du pouvoir agissant de la métaphore animalière avec l'espoir que leur société « se taillera la part du lion » dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

 

 

Dans le prochain article, nous découvrirons d'autres « images de l'organisation »...

Bonne semaine à toutes et à tous,

 

Anne Hodique

1er septembre 2015

 

 

SOURCES

 

George Lakoff et Mark Johnson « les métaphores dans la vie quotidienne » - Les Editions de Minuit - 1980

Gareth Morgan « Images de l'organisation » - Deboeck Université - 1999

LEJEUNE D., 2001, Histoire du sport (xix e-xx e siècle), Paris, Christian (Vivre l’histoire), 219 p. 

 

http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=VSE_181_0008

http://www.bilan.ch/entreprises/strategie-et-management-0/le-mythe-de-la-metaphore-sportive-dans-lentreprise-1

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_Ader

http://www.volodalen.com/15psychologie/psychologie70.htm

http://mots.revues.org/1031

https://hrstats.wordpress.com/2012/06/20/florilege-de-metaphores-sportives/

http://agora.qc.ca/documents/sport--

http://www.4tempsdumanagement.com/2-21-Le-modele-sportif-est-il-transferable-au-management-des-equipes-d-entreprise_a771.html

http://livre.fnac.com/a3476476/Nicolas-Dugay-Boostez-votre-equipe-avec-les-metaphores-du-sport

https://metaphoresdeconsultants.wordpress.com/

http://www.revue-signes.info/document.php?id=3158

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01164496/document

http://fr.slideshare.net/Vanhooteghem/les-mtaphores-animales

http://www.brunodufour.com/les-metaphores-sont-l-art-du-contourenement-dans-la-rhetorique/

http://www.references.be/carriere/evoluer/5-animaux-qui-ont-beaucoup-a-apprendre-aux-managers

http://www.influencia.net/fr/actualites/in,tendances,animal-est-il-meilleur-ami-marque,3735.html

http://www.marketing-etudiant.fr/blog/logos-animaux-les-meilleurs-amis-des-entreprises.php

http://www.jobat.be/fr/articles/votre-entreprise-ressemble-t-elle-a-un-combat-de-coqs/

 

 

 

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mar.

30

juin

2015

LA METAPHORE DANS LA VIE QUOTIDIENNE ET EN COACHING

Article n° 3 : la rationalité imaginative (suite du 17 juin 2015)

 

 

La métaphore en tant qu'accès à une autre vérité (au-delà de).

La métaphore en tant que pont vers une autre réalité (entre).

La métaphore en tant qu'aide à la compréhension d'une réalité (à côté de, avec).

 

 

« La métaphore est pour la plupart d'entre nous un procédé de l'imagination poétique et de l'ornement rhétorique, elle concerne les usages extra-ordinaires plutôt qu'ordinaires du langage. De plus la métaphore est perçue comme caractéristique du langage, comme concernant les mots plutôt que la pensée ou l'action. Pour cette raison, la plupart des gens pensent qu'ils peuvent très bien se passer de métaphores.

Nous nous sommes aperçus au contraire que la métaphore est partout présente dans la vie de tous les jours, non seulement dans le langage, mais dans la pensée et l'action (…) la manière dont nous pensons, dont nous avons des expériences et dont nous menons nos activités quotidiennes dépend dans une large mesure de métaphores »...

 

George Lakoff (professeur de linguistique cognitive – université de Berkeley) et Mark Johnson (professeur de philosophie, des arts et des sciences – université de l'Oregon) commencent ainsi le premier chapitre d'un livre étonnant, fruit de leurs explorations en cognitivisme, linguistique et philosophie : « les métaphores dans la vie quotidienne » ; un livre incontournable, à la manière d'un Iceberg, qui permet de comprendre ce qui est à l'oeuvre dans notre langage et dans notre vie en général.

 

La publication d'aujourd'hui va consister, entre autre, à vous faire partager quelques passages « clef » de leurs recherches dont l'axe central repose sur le rôle primordial des métaphores dans la réalité politique, sociale, économique, scientifique, etc...

 

 

 

Au-delà du langage

 

On doit se souvenir ici que nous fonctionnons par analogie. Autrement dit : « la plupart des concepts sont en partie compris en termes d'autres concepts » Lakoff et Johnson.

C'est pourquoi Aristote dans la Rhétorique dit que la sphère humaine est métaphorique.

 

George Lakoff et Mark Johnson confirment ce point de vue et vont plus loin encore quand ils écrivent que la métaphore fait partie de notre vie de tous les jours dans le langage ainsi que dans la pensée et l'action.

Ils ont émis l'hypothèse de la ressemblance entre la linguistique et le système conceptuel de chacun, « Les métaphores dans le langage sont possibles précisément parce qu'il y a des métaphores dans le système conceptuel de chacun».

 

Cette hypothèse s'oppose à la théorie la plus courante : la théorie de la comparaison qui affirme que les métaphores sont des phénomènes de langage, non de pensée ou d'action.

Les nombreuses données qu'ils ont fourni prouvent que la métaphore est un phénomène qui concerne d'abord la pensée et l'action, puis le langage de manière dérivée.

 

En voici quelques illustrations... très surprenantes ;-) 

 

 

La métaphore structurale

 

Un concept peut être métaphorique et structurer partiellement les actes de notre quotidien. Prenons l'exemple des relations humaines et des échanges entre les personnes...

 

Un jour sur la terre , un jour comme les autres... Marie et Paul se retrouvent et décident d'entrer en communication. La conversation s'engage... Chacun prend successivement la parole, écoute l'autre et coopère.

 

Avec le concept de conversation et la métaphore « la conversation, c'est la paix », les mots employés sont relatifs à la paix : « inviter », « partager », « rallier », « mettre en commun », « aimer »...

Nous les retrouvons dans des phrases telles que :« je vous invite à me donner votre opinion », « mettons en commun nos arguments», « partageons nos impressions», «  je me rallie à votre cause », « j'aime vos propos »...

 

La conversation est courtoise et agréable. « Quels que soient les autres objectifs que peuvent se fixer les participants en conversant, les conversations sont d'abord des exemples de relations sociales gouvernées par la politesse ».

 

Jusqu'à ce que cette conversation devienne une controverse et donc une discussion. La différence fondamentale entre une conversation et une discussion réside dans l'impression de se trouver sur une zone de conflit.

 

Avec le concept de discussion et la métaphore « la discussion, c'est la guerre », les mots employés sont relatifs à la guerre : « démolir », « défendre », « stratégie », « indéfendable », « attaquer », « écraser ».

Nous les retrouvons dans des phrases telles que : « vos affirmations sont indéfendables », « ses critiques visaient droit au but », « j'ai démoli son argumentation », « si tu utilises cette stratégie, il va t'écraser », « tu n'es pas d'accord ? Alors défends toi ».

 

La discussion ressemble ainsi à un champ de bataille verbal où les adversaires s'affrontent, s'attaquent et se défendent réellement à « coups » de mots guerriers. Ils peuvent gagner ou perdre.

«  S'il n'y a pas bataille physique, il y a bataille verbale et la structure de la discussion -attaque, défense, contre-attaque, etc – reflète cet état de fait (…) en utilisant tous les moyens verbaux disponibles : l'intimidation, la menace, l'argument d'autorité, l'insulte, l'insinuation blessante, la diversion, le marchandage... ».

 

Fort heureusement, il est possible pour Marie et Paul de quitter les hostilités et retrouver « la conversation, c'est la paix » afin d'expérimenter la douceur de vivre ;-)

 

 

Dans ces exemples, la métaphore « structurale » empreinte la structure du domaine source (la guerre/la paix) pour la reporter sur le domaine cible (la discussion/la conversation). Elle utilise un concept hautement structuré et bien défini pour en structurer un autre.

 

La métaphore d'orientation

 

La métaphore « d'orientation » est une métaphore relative à l'orientation spatiale : haut-bas, dedans-dehors, devant-derrière, dessus-dessous, profond-peu profond, central-périphérique. « Ces orientations découlent du fait que nos corps sont ce qu'ils sont et se comportent comme ils le font dans notre environnement physique. Ces métaphores d'orientation donnent aux concepts une orientation spatiale».

 

Retrouvons Paul et Marie en pleine conversation pacifique sur le bonheur et la tristesse, le conscient et l'inconscient.

 

Dans l'exemple de la métaphore conceptuelle « le bonheur est en haut, la tristesse est en bas », être droit ou debout correspond à un état affectif positif alors qu'être penché est associé à la tristesse.

C'est pourquoi, les mots utilisés correspondent à ce fondement physique : « il a le moral à zéro », « il ne faut pas se laisser abattre »,«je suis aux anges », « ça m'a remonté le moral », « je suis au septième ciel »,

 

Avec la métaphore « le conscient est en haut, l'inconscient est en bas », « le fondement physique est que les humains et la plupart des autres mammifères dorment en position couchée et se lèvent quand ils sont éveillés ».

Nous retrouvons ce fondement dans le langage : « allons, émerge », « il est plongé dans un profond sommeil », « il tombe de fatigue »,...

 

 

Le domaine source spatial « en haut/en bas » sert ici à signifier l'idée de « bonheur/tristesse » ou de « conscient/inconscient » (domaine cible).

 

 

La métaphore ontologique

 

De l'avis de Marie et de Paul, ce type de métaphore est probablement le plus étonnant.

 

En effet, la métaphore « ontologique » fait percevoir les événements, les émotions, les idées ... comme des entités, des substances ou des contenants. Nous pouvons ainsi y faire référence, les catégoriser, en identifier un aspect particulier, voir en elles une cause, agir en tenant compte d'elles, « et peut être même croire que nous les comprenons ». Elles « sont nécessaires ne serait-ce que pour tenter d'analyser rationnellement nos expériences ».

 

  • Identifier nos expériences comme des « entités »

 

C'est le cas par exemple de l'inflation vue comme une entité et ses expressions :

« l'inflation dévore une grande partie de nos revenus », « l'inflation me déprime », « il faut combattre l'inflation », « à l'heure actuelle notre plus grand ennemi est l'inflation »...

 

L'inflation (concept abstrait) est considérée comme un être humain (il y a donc personnification. Ce type de métaphore est très courant) et surtout un adversaire contre lequel nous pouvons agir.

« la métaphore n'est pas tant «l'inflation est une personne » que, ce qui est bien plus spécifique, « l'inflation est un adversaire ».

Grâce à cette métaphore, nous n'avons pas seulement un moyen très précis de concevoir l'inflation, mais nous avons en même temps un moyen d'agir sur elle (…) La métaphore « l'inflation est un adversaire » provoque, mais aussi justifie des mesures politiques et économiques de la part de notre gouvernement... ».

 

Autre démonstration avec la métaphore « les idées sont des personnes » :

« la théorie de la relativité a donné naissance à un grand nombre de conceptions en physique », « il est le père de la biologie moderne », « ces conceptions sont mortes depuis le Moyen Age », « ses idées vivront toujours », « voici une idée qui doit être ressuscitée », « il a insufflé une nouvelle vie à cette théorie ».

 

Dernière illustration, avec la métaphore « l'amour est une personne » :

« ses sentiments me font tomber à la renverse », « son amour m'a touchée ».

 

Dans chacun de ces exemples, nous appréhendons comme humain quelque chose de non humain.

 

 

Comme pour la métaphore d'orientation, le processus à l'oeuvre ici est la convocation d'un domaine source (entité ou substance) pour signifier une idée, un concept appartenant à un domaine cible différent (les événements, les émotions, les idées).

 

  • Identifier nos expériences comme des « substances»

 

Pour illustrer la métaphore de substance, citons le domaine du « transport »... cher à la métaphore !

François Ascher écrit que de nombreuses métaphores «renvoient à une représentation de la chose transportée comme ressemblante ou analogique à celle d’un liquide ».

 

Voici quelques expressions en lien avec la métaphore de substance « la circulation routière est un liquide » :

« La circulation routière s'écoule », « elle est plus ou moins fluide, « il y a des bouchons », « c'est un véritable embouteillage ».

Les anglais disent « traffic jam », « jam » signifiant « confiture » en français... substance savoureuse mais moins liquide ;-)

La circulation routière (concept abstrait) est considérée comme une substance liquide qu'il est donc possible de contenir, réguler, analyser.

 

Autre exemple avec la métaphore « l'amour est un liquide » :

« C'est fluide entre nous », « l'émotion jaillit lorsqu'ils se voient », , « il n'y a aucune vague entre eux », «notre relation coule de source ».

 

  • Identifier nos expériences comme « des contenants »


"Nous sommes des êtres physiques, limités et séparés du reste du monde par la surface de notre peau et nous faisons l'expérience du reste du monde comme étant hors de nous. Chacun de nous est un contenant possédant une surface-limite et une orientation dedans-dehors. Nous projetons cette orientation dedans-dehors sur d'autres objets physiques qui sont aussi limités par des surfaces, et nous les considérons comme des contenants dotés d'un dedans et d'un dehors".

Certaines métaphores considèrent les objets, le champ de vision, les actions, les activités, les événements et les états comme des contenants possédant une surface limite et une orientation dedans-dehors (comme notre propre corps physique).

 

En voici des exemples :

 

La métaphore "les champs visuels sont des contenants": "l'arbre est dans mon champ de vision", "le navire entre dans le champ de vision", "il est maintenant hors de vue".

 

La métaphore "les yeux sont des contenants pour les émotions": "Je pouvais lire la joie dans ses yeux", "son regard était plein de colère", "l'émotion jaillissait de ses yeux".

 

La métaphore "la vie est un contenant" :"j'ai eu une vie bien remplie", "sa vie est bourrée d'activités", "vis pleinement ta vie".

 

 

Les expressions structurées par des concepts métaphoriques

 

Les expressions structurées par des concepts métaphoriques sont employées dans le langage courant sans que nous nous en apercevions, il s'agit pour nous de notre façon normale de communiquer.

 

Voici une liste d'expressions courantes :

 

Pour la métaphore « les théories (et les discussions) sont des bâtiments », les termes employés font référence à l'univers du bâtiment : « l'argumentation est solide », « voici quelques faits pour étayer votre théorie », « son argumentation s'est effondrée », « nous montrerons les fondations de cette théorie ».

 

La métaphore « l'amour est une force physique » (électromagnétique, de gravitation, etc...) : « je pouvais sentir le courant passer entre nous », « je vibrais pour lui», « nous étions portés l'un vers l'autre par une force irrésistible », « sa vie gravite autour d'elle », « l'atmosphère autour d'eux est chargée d'électricité ».

 

La métaphore « la vie est un jeu de hasard » : « j'ai risqué ma chance », « le sort est contre moi », « ce qui est en jeu, c'est l'avenir de notre entreprise », « maintenant je mets cartes sur table ».

 

Difficile dans ces démonstrations de repérer la métaphore. Pour nous, il s'agit simplement de la réalité.

 

 

La rationalité imaginative

 

Laissons la parole à Denis Jamet faisant référence aux travaux de Lakoff et Johnson : « la métaphore est une symbiose entre imagination et entendement car elle nous permet d’appréhender partiellement toutes les réalités qui ne peuvent l’être totalement, que ce soit dans le domaine de la métaphysique, de la poésie, de l’éthique, mais aussi en sciences ; on est alors en droit de parler de « rationalité imaginative ».

 

La science et l'art réunies par la « rationalité imaginative » de la métaphore...

 

  • Dans les discours scientifiques

 

Le recours à la métaphore permet de rendre compréhensible pour «Monsieur et Madame Tout le monde » les concepts scientifiques abstraits.

 

Dans l'exposition Le Silicium au Museum d'Histoire Naturelle, en 1992, on lisait : «...Au crépuscule de sa vie, l'étoile possède une structure en pelure d'oignon ».

Dans le magazine Science et Vie :« la physique quantique est entrée en scène presque sur la pointe des pieds ».

 

La vulgarisation scientifique utilise la métaphore pour la compréhension, éveiller l'intérêt et faire rêver.

 

Au-delà des profanes, les scientifiques reconnaissent que la métaphore est également nécessaire dans la communication entre initiés : « non seulement les métaphores ont un rôle important à jouer dans les progrès scientifiques en permettant de créer un lien analogique entre une potentielle découverte et un autre fait scientifique établi, mais ces métaphores jettent à leur tour un jour nouveau sur les anciennes découvertes en procédant à une re-description du monde existant ».

 

Denis Jamet explique également qu'elle est une phase nécessaire dans les périodes transitoires (« car un concept ne peut parfois exister que lorsqu'il a été nommé par métaphore ») mais non suffisante. La science « a ensuite besoin d’une phase rationnelle, que ne peut lui donner la métaphore, puisqu’elle est tout le contraire ».

 

  • Dans l'art

 

La métaphore ne se cantonne pas au verbal. Avec ses usages étendus à d'autres domaines que le discours, la métaphore est un processus. Elle peut également être caractérisée par l'iconique (la représentation visuelle, le symbole) et le gestuel.

 

Et donc être transposée dans l'Art (peinture, cinéma, sculpture, caricature, musique...) :

 

Au théatre : c'est le cas par exemple du Centre National des Arts Canadien qui propose une formation sur le rôle de la métaphore dans la conception de décors. « Dans une « métaphore visuelle », une personne, un lieu, un objet ou une idée sont évoqués par une image qui induit une comparaison ou une association. Les métaphores visuelles dans la conception de décors peuvent stimuler l’intellect du spectateur de façon telle que celui-ci en retirera une perception plus profonde de l’œuvre qu’on lui présente, étant amené à établir des parallèles et à tirer des conclusions qui l’aideront à apprécier et interpréter le spectacle, et à s’en pénétrer »

 

Dans la musique : « la mise en relation métaphorique peut exister en musique, dans la façon que nous avons de la créer, de la percevoir et de l’analyser ». « La pensée musicale se structure autour d’un traitement métaphorique du fait sonore, aussi bien dans l’écoute que dans l’acte créatif » Giacco.

 

Le compositeur joue avec les tonalités en fonction de ce qu'il veut communiquer (la tonalité majeure donne une sensation de gaieté, la tonalité mineure une sensation de tristesse et de mélancolie - l'inverse à de rares exceptions). Ensuite, l'auditeur « réécrit intérieurement l'histoire musicale » en y ajoutant « sa note » personnelle. « En quelque sorte, l’auditeur retrouve le chemin inverse accompli par le compositeur, qui, par des mécanismes similaires, actualise dans le temps les images ou les schèmes lors de la conception formelle de l’œuvre » Giacco.

 

« Par la porte merveilleuse, Chopin faisait entrer dans un monde où tout est miracle charmant, surprise folle, miracle réalisé. Mais il fallait être initié pour savoir comment on en franchit le seuil ». Franz Liszt

 

 

 

En conclusion, il semble bien, qu'au vu de tous ces exemples, nous prenions notre bain quotidien dans une sorte d'océan métaphorique ! Par chance, nous savons nager ;-) parce que, comme l'écrit Gérard Szymanski, « la métaphore n'est pas une deuxième langue qu'il s'agirait d'apprendre sur le tard au prix de lourds efforts, mais notre langue maternelle, la première que nous ayons parlée ».

 

La prochaine publication sera l'occasion de constater la présence de la métaphore dans l'entreprise.

 

En attendant... bonnes m. . . . . . . .s   ;-)

 

« Les Dieux sont nos métaphores et nos métaphores sont nos pensées » Alain

 

 

Anne Hodique

29 juin 2015

 

 

SOURCES

 

 

 

mer.

17

juin

2015

LA METAPHORE DANS LA VIE QUOTIDIENNE ET EN COACHING

Article n° 2 (suite du 31 mai 2015)

 

 

"La vérité réside dans la possibilité de considérer comme une métaphore ce que l'on avait l'habitude de prendre de façon concrète" Henri Corbin

 

La métaphore... Nous n'en parlons pratiquement jamais (explicitement), nous y pensons (consciemment) encore moins, quelle « drôle » d'idée d'ailleurs de s'intéresser à cela !

 

« Drôle »... elle peut l'être aussi ;-) Mais pas seulement...

La métaphore est présente dans notre façon de penser, d'agir et dans notre rapport au monde. Bien plus que nous ne le supposons.

Nous en avons eu un petit aperçu dans la publication du 31 mai avec les correspondances métaphoriques entre aliments et mots/idées (« dans son article, il y a à boire et à manger », « la proposition est alléchante », « la lecture nourrit l'esprit », etc...).

 

Pour illustrer notre rapport à la métaphore, l'image de l'Iceberg est assez approchante : nous sommes bien souvent comme ces navigateurs des pôles qui croisent des icebergs et ne voient que leur partie émergée.

L'objectif ici n'est évidemment pas de revivre « le naufrage du Titanic » mais plutôt de partir ensemble à la découverte de la beauté cachée de la métaphore, de ses innombrables richesses et de se laisser surprendre par ses ressources insoupçonnées qui peuvent d'ailleurs s'avérer aidantes dans le quotidien et dans le coaching.

 

"Les métaphores contiennent cette énergie inestimable dont nous avons tous besoin pour nous motiver et nous ressourcer" écrit Françoise Kourilsky.

 

 

Premier contact : une figure de style

 

C'est principalement en tant que figure de style que nous la connaissons et que nous la pratiquons par des phrases imagées.

Pour satisfaire notre "cerveau gauche" et sans aller sur le terrain des linguistes (extrêmement vaste), il est nécessaire de la définir à minima :

 

META du grec μετά(meta) : après, au-delà de, avec

PHORE : du grec φορός(phoros) porteur.

 

Selon les dictionnaires Larousse et Universalis, la métaphore est une figure de mots qui consiste à détourner le sens des mots, le procédé par lequel on transporte la signification propre d'un mot à une autre signification qui ne lui convient qu'en vertu d'une analogie, d'une comparaison sous-entendue. Elle modifie le langage ordinaire pour le rendre plus expressif.

 

Pas d'analogie, pas de métaphore !

 

Dans leur ouvrage, « l'Analogie Coeur de la pensée », Douglas Hofstadter et Emmanuel Sander démontrent que l'analogie n'est pas seulement une figure de style. Elle est bien plus que cela : un art vital au quotidien.

 

Pour appréhender l'inconnu, nous retournons vers le connu. Lorsque nous sommes face à une situation inédite, et donc face à une énigme (notre environnement nous en soumet continuellement), nous effectuons une opération naturelle :

  • nous recherchons dans notre mémoire des situations ressemblantes ;

  • ensuite, parmi la diversité de situations ressemblantes, nous choisissons la situation analogue la plus appropriée (il peut y en avoir plusieurs) ;

  • enfin, « munis » de cette situation analogue appropriée, nous pouvons affronter la situation inédite.

Voilà comment, par l'analogie, nous « résolvons les énigmes » qui nous permettent de continuer à vivre.  Cet art n'est pas seulement réservé à une élite, nous connaissons tous ce phénomène mental :

« la mise à profit de connaissances préalables pour aborder un phénomène relevant d'un nouveau domaine » Hofstadter et Sander.

 

C'est pourquoi l'analogie fait battre le coeur de la pensée et donc le coeur de la métaphore.

 

Une comparaison sous-entendue

 

La métaphore est une comparaison dans laquelle ne figure pas de mot/outil de comparaison (comme, tel que, semblable à...), une comparaison qui ne se présente pas comme telle (implicite).

Elle est donc « comme » une comparaison mais sans le « comme ».

 

«  Elle est principalement un moyen de concevoir une chose en termes d'une autre et sa fonction première est la compréhension » Lakoff et Johnson.

 

Sur le plan méthodologique, pour analyser le transfert métaphorique, il est nécessaire de distinguer deux notions essentielles : le domaine « source » et le domaine « cible ».

 

Le domaine « source » (le comparant) fournit les représentations qui sont appliquées de façon globale au domaine « cible » (le comparé) .

 

Démonstration « en image » : dans un passage de la Rhétorique, Aristote cite l'exemple de Homère et Achille : « quand Homère, en effet, dit d'Achille : « il s'élança comme un lion », c'est une comparaison ; mais lorsqu'on dit : « le lion s'élança », c'est une métaphore ; comme l'un et l'autre sont courageux, on a appelé Achille un lion par métaphore... ».

 

Dans la métaphore « le lion s'élança », le comparant est le lion et le comparé est Achille (de façon implicite).

 

 

Quelques usages de la métaphore

 

Sans entrer dans le détail des types de métaphores linguistiques, il est intéressant et amusant de constater que certaines sont passées dans le langage courant. Elles sont d'ailleurs tellement intégrées dans notre quotidien qu'elles passent complètement inaperçues.

 

C'est le cas par exemple de : « forger son caractère », « avoir une main de fer », « regagner son nid », le « pied » d'un meuble, « l'aile » d'un avion, un « bras » de mer, etc...

 

Les domaines et les exemples dans lesquels nous retrouvons la métaphore sont innombrables. Pour en citer quelques uns :

  • en économie (taux de change « flottant », « circulation » monétaire, « liquidité », « la chute » du billet vert) ;

  • sur internet (« surfer » sur le net, « exploration » du cyberespace) ;

  • dans le langage politique (les « acteurs » politiques, le « jeu » politique, « un pas vers » la paix, une idée qui fait « son chemin ») ;

  • dans la publicité (Arpège parfum de «lumière » /Lanvin, Mammouth « écrase » les prix, Twix « deux doigts coupe-faim », « sortez du troupeau » roulez en Polo ;

  • en entreprise

    - avec le registre combatif : « neutralisation » des concurrents, « moral » des troupes, « manoeuvres stratégiques » sur « un champ » concurrentiel, « objectifs » opérationnels,

    - avec le registre médical : les PME « souffrent» de la crise, quels « remèdes » pour les entreprises ?), etc...

 

Au-delà des mots

 

« … Vous connaissez sans doute ces livres en « 3D » fort à la mode il y a quelques années. Ils rassemblent des images plus ou moins figuratives, au dessin répétitif. Lorsqu'on les regarde un moment en cessant d'accomoder la vision, une image stéréoscopique s'impose à nous, un objet apparaît en relief. On ne peut plus ne pas voir, alors qu'il était absolument inaccessible au premier abord... » Gérard Szymanski

 

Aristote dans la Rhétorique dit que la sphère humaine est métaphorique.

 

Pour Nietzsche, la métaphore ne se réduit pas à une simple figure de style, elle est avant tout une opération de l'esprit : l'expression de l'instinct métaphorique, qui est « l'instinct fondamental de l'homme ».

 

George Lakoff et Mark Johnson confirment ces points de vue quand ils écrivent que la métaphore fait partie de notre vie de tous les jours dans le langage ainsi que dans la pensée et l'action.

 

Pourquoi ces penseurs et chercheurs affirment t-ils cela ? La métaphore serait-elle beaucoup plus présente dans notre vie que nous le supposons ?

 

C'est ce que nous verrons dans la prochaine publication. Nous ferons alors davantage connaissance avec la métaphore et nous découvrirons ainsi la partie "immergée" de l'iceberg... ;-)  

 

« Notre système conceptuel ordinaire, qui nous sert à penser et à agir, est de nature fondamentalement métaphorique » Lakoff et Johnson.

 

 

Anne Hodique

15 juin 2015

 

SOURCES

  • Dictionnaires Universalis et Larousse.

  • Kremer-Marietti, A. (1992). Nietzsche et la rhétorique. Paris : Presses Universitaires de France.

  • Aristote (2007). Rhétorique / Nouvelle traduction du grec. Paris : Pocket.

  • Kourilsky, F. (2008). Du Désir au plaisir de changer. Paris : Dunod.

  • Hofstadter, D. & Sander, E. (2013). L'Analogie Coeur de la pensée. Paris : Odile Jacob sciences.

  • Lakoff, G., & Johnson, M. (2011). Les métaphores dans la vie quotidienne. Paris : Les Editions de Minuit.

  • Melchior, T. (2008). Créer le réel – Hypnose et thérapie. Paris : Editions du Seuil.

  • Szymanski, G. (2011). La métaphore voie royale de la communication. Paris : InterEditions.

 

dim.

31

mai

2015

LA METAPHORE DANS LA VIE QUOTIDIENNE ET EN COACHING

La métaphore ne se réduit pas à une simple figure de style, elle est avant tout une opération de l'esprit : l'expression de l'instinct métaphorique, qui est « l'instinct fondamental de l'homme » (Nietzsche)

 

La métaphore... "Mais qu'est-ce que c'est que cette bête là ?" ;-)

La pauvre n'est pas aidée avec un nom pareil ! "Métaphore" ! Intimidante, elle gagne pourtant à être connue.

 

Je vous propose d'aller à sa rencontre par une série de publications,

de parcourir, rendre clair et explicite l'univers métaphorique :

  • nous allons d'abord faire sa connaissance,
  • ce qui nous conduira vers une dimension proposant une vision différente et plus large,
  • la dernière étape évoquera l'apport de la métaphore dans le coaching.

 

Notre voyage au coeur de la métaphore sera alors terminé... ou ne fera que commencer... pour vous aussi peut-être... ?

 

 

Avant d'entreprendre cette exploration, voici une petite « mise en bouche » plutôt amusante avec les correspondances métaphoriques entre aliments et mots/idées. 

 

 

CORRESPONDANCES METAPHORIQUES ENTRE ALIMENTS ET MOTS/IDEES

 

Les aliments sont un des domaines dans lesquels le niveau expérientiel et le niveau culturel sont représentés. Ils participent également à la création de correspondances métaphoriques.

 

La consistance alimentaire

  • dans son article, il y a à boire et à manger ;

  • ses arguments n'ont pas de consistance ;

  • petit à petit, l'idée prenait corps ;

  • ce livre, au moins, c'est du solide ;

  • il buvait les paroles de son maître.

 

Le domaine du goût

  • on lui prête des paroles amères sur la gabegie gouvernementale ;

  • voilà un livre bien insipide !

  • l'acidité de sa remarque me surprit ;

  • ils échangèrent des paroles aigres-douces ;

  • il a eu un mot délicieux ;

  • Mme de Sévigné aimait les « bonnes conversations bien salées » ;

  • « l'ironie pimente agréablement la tisane morale » (Gourmont) ;

  • voilà une discussion de mauvais goût ;

  • il pensait amèrement à son avenir gâché ;

  • il était tout miel tout sucre ;

  • nous eûmes droit à une anecdote savoureusement racontée.

 

La préparation culinaire

  • elle lui coupa la parole ;

  • il broyait des idées sombres à longueur de journée ;

  • il expliqua à mots hachés ce qui lui était arrivé ;

  • les idées ne vont pas te tomber du ciel toutes rôties ;

  • je lui ai mitonné une de ces petites lettres ;

  • « ces phrases qui bouillonnent et se pressent dans son cerveau » (Martin du Gard) ;

  • « il devait parfois écumer ses idées bouillonnantes » (Renard) ;

  • iI accommodait ses idées à la sauce structuraliste ;

  • elle entrelardait son discours de citations latines ;

  • le mieux, c'est que tu pimentes ton récit de proverbes bambaras ;

  • cette théorie sur la métaphore est mise à toutes les sauces ;

  • ces arguments, c'est du réchauffé !

 

La mastication

  • je vous le dis tout cru, je ne mâche pas mes mots ;

  • l'orateur se gargarisait de grands mots ;

  • Max a tendance à manger ses mots ;

  • il dévore les romans policiers ;

  • ta théorie est difficile à avaler ;

  • dans cet article, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

 

La digestion

  • il n'a pas encore digéré mes paroles ;

  • il ruminait des pensées amères ;

  • elle est pleine d'idées mal digérées ;

  • ce bouquin est plutôt lourd à digérer ;

  • sa remarque m'est restée sur l'estomac.

 

L'appétit

  • son introduction m'a mise en appétit ;

  • «... une fiévreuse appétence de nouveautés » (Jaloux) ;

  • l'appétit de savoir naît du doute » (Gide) ;

  • tout jeune encore, il était assoiffé de poésie ;

  • elle est affamée de bonne littérature ;

  • la proposition était alléchante ;

  • le bon écrivain sait allécher ses lecteurs ;

  • sa conclusion m'a laissé sur ma faim.

 

Tous ces préliminaires débouchent finalement sur la fonction nutritive proprement dite dont le résultat est de maintenir la vie physique avec les aliments, intellectuelle avec les mots et les idées :

  • la lecture nourrit l'esprit ;

  • Marie le nourrissait de belles promesses ;

  • il faisait de son mieux pour alimenter la conversation.

 

 

Il est temps à présent "de sortir de table". Rendez-vous dans quelques jours pour la seconde publication.

Passez une bonne semaine,

 Anne Hodique

31 mai 2015

 

SOURCE :

 

Diller, A.M. Cohérence métaphorique, action verbale et action mentale.

Repéré dans : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1991_num_53_1_1807

 

 

 

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dim.

17

mai

2015

CONNAITRE SA MISSION DE VIE

 

 

 

 

 

 

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sam.

16

mai

2015

DONNER UN SENS A SA VIE

Article n° 3 : en pratique (suite du 9 mai 2015)

 

 

Suite aux publications du 3 et du 9 mai, il est temps à présent, dans cette troisième partie, de passer à la mise en pratique. Voici donc quelques trucs et astuces qui peuvent contribuer à trouver le sens. La liste n'est évidemment pas exhaustive ;-)

 

Même si le sens peut apparaître à tout moment, il est bon de :

"se poser », se détendre, prendre du temps pour soi, réfléchir (ou pas), tranquillement...

 

Einstein définissait la folie comme « faire la même chose encore et encore en espérant un résultat différent ».

Afin de sortir de ce cycle répétitif, c'est à dire « faire plus de la même chose qui aboutit à la même chose, en pire parfois », il est parfois préférable de faire silence
(........................................................silence..............................................................................)


pour prendre du recul et laisser venir au jour son intériorité (ou ses pensées profondes si vous préférez) enfouie sous les obligations et la routine.


Donc, réserver dans son agenda un temps d'arrêt ou des temps d'arrêt réguliers.

S'organiser des moments, une soirée ou une journée rien que pour soi, sans compagnon ni enfant, sans téléphone, sans télévision, sans ordinateur, etc. S'éloigner du quotidien pour se connecter à sa voix intérieure.
Sauf exceptions (liées à certains événements), cela peut être simple à mettre en oeuvre... si nous le décidons bien sur !

 

Par exemple : de la même manière que nous prenons rendez-vous chez le médecin ou chez le coiffeur, nous prenons rendez-vous avec nous ! Et nous le notons sur notre agenda ou sur un post-it que nous collons sur notre réfrigérateur.

 

S'arrêter de faire pour Etre.

 

 

En allant plus loin... par la méditation

 

Méditer, c’est vivre l’instant, accueillir (et non pas choisir) les pensées automatiques, les émotions et les sensations. Il s'agit d'un éveil à ce qui est.

 

« Méditer peut vous changer la vie. Outre les bénéfices qu'elle offre sur le plan physique et sur le plan mental, elle permet de regarder les choses d'une façon nouvelle... Et plus on médite, plus notre compréhension des choses s'élargit et plus on remplit son propre puits.      10 mn par jour peuvent vous ouvrir des perspectives insoupçonnées sur ce qui se passe réellement dans votre vie » Dayle Haddon.

 

La méditation de pleine conscience ou "Mindfulness", telle que nous la présente Christophe André, consiste à prendre le temps de s'arrêter, respirer et prendre conscience de sa vie, c'est à dire de "se rendre plus présent à sa propre vie".

 

Par exemple : regarder le ciel entre 2 rendez-vous, prendre le temps de 10 cycles respiratoires dans une salle d'attente ou dans un embouteillage.

"Essayez, jour après jour, de travailler ce petit exercice : restez au repos pendant 10 ou 15 minutes et faites le vide dans votre esprit" Christophe André.

 

La méditation ouvre la voie de la création et de l'intuition.

 

Par l'observation de la nature

 

Lorsque nous observons la nature nous finissons par retrouver le chemin vers notre vérité intérieure, notre authenticité.

 

Qui, mieux que les poètes, peut nous faire partager ce que nous ressentons au contact de "dame nature" et ce qu'intuitivement nous allons rechercher auprès d'elle :

 

« Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants...
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude
où je rentre en moi-même... » Victor Hugo

 

« La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers... » Charles Baudelaire

 

Dans notre quotidien cependant, nul besoin des poèmes et de leurs poètes, de la mer infinie et des montagnes gigantesques d'Alexandre Dumas pour que le monde sensible nous ouvre à notre monde intérieur invisible. Bien loin des forêts denses et des vastes horizons, les petites parenthèses familières nous permettent aussi l'accès à nos réponses.

 

Par exemple : en ville alors que nous marchons dans la rue et que nous levons les yeux vers le ciel, un clair de lune entre deux immeubles, une allée d'arbres le long d'un square, un petit déjeuner dans un jardin fleuri, le chant d'un oiseau posé sur le rebord de la fenêtre de notre bureau, le reflet du soleil dans une flaque d'eau, ...

 

«...l’être humain a sans doute là l’opportunité de trouver des réponses à ses questions existentielles, réaliser ses rêves, ses visions, ses projets...» Stéphane Drouet

 

 

Par la connexion à son rêve, à ses rêves

 

Si le bonheur ne se limite heureusement pas à cette vision qu'en a Freud « le bonheur est un rêve d'enfant réalisé dans l'âge adulte », il peut être pertinent de revenir sur nos fondamentaux, repenser à ce qui nous enthousiasmait quand nous étions plus jeunes et que nous avons abandonné en cours de route.

 

Nous sommes tous différents et par conséquent nos rêves le sont aussi. A chacun le sien, son domaine de prédilection et sa façon de le concevoir : la musique, la cuisine, l'écriture, les voyages, la lecture, le dessin, la peinture, le football, la natation, etc.

 

Par exemple : prendre un cahier et lister toutes les choses que nous aurions aimer faire étant petit ou un peu plus grand.

« Quels sont mes rêves d'enfant, d'adolescent, d'adulte ? »

« Quels sont les désirs que je souhaiterais vivre dans ce monde ? »

« Qu'est-il advenu de tous les buts que je me suis fixée mais que, faute de temps ou d'énergie, j'ai remis à plus tard ?  »

« Comment je me vois dans 5 ans si j'ai réalisé mon rêve ? »

 

Derrière un rêve d'enfant se cache une idéologie très sérieuse : vouloir devenir médecin peut signifier « vouloir sauver ».

 

Retrouver ses rêves d'enfant ou d'adolescent, ses idéaux (sans les inhibitions d'adulte et les limites) permet de retrouver le chemin vers ses valeurs et sa cohérence.

 

En revoyant le chemin parcouru

 

L'inspiration peut se puiser dans nos propres vies. Nous avons engrangé des expériences qui sont autant de ressources à disposition.

 

Ainsi, nos succès et nos échecs sont « recyclables ».

 

Les échecs ne sont pas négatifs en soi, ils nous apprennent beaucoup sur nous-mêmes et les autres. Les succès nous encouragent et renforcent notre confiance en nous.

 

Nous avons donc tous une réserve d'expériences intérieure. Parmi les expériences vécues, certaines constituent un point d'ancrage pour la suite du chemin.

 

Par exemple : quels événements (positifs et négatifs) donnent sens à notre vie ?

« Quel potentiel jusque là inexploité sommeille en moi ? »

« Quelle perle se cache derrière cette expérience ? »

« Quelles sont mes forces encore inutilisées ? »

« Qu'est-ce que je sais faire, quels sont mes dons ?

 

 

Par la modélisation, l'inspiration

 

Selon Charlotte Bühler « tout ce que nous pouvons faire, c'est étudier la vie des gens qui semblent avoir découvert le sens ultime de la vie par rapport à ceux qui sont restés dans l'ignorance à ce sujet ».

 

L'observation de nos chers contemporains, célèbres ou non, est souvent riche en enseignement.

Et plus encore, s'entretenir avec des personnes inspirantes, passer du temps avec elles, permet d'engranger des expériences qui peuvent changer notre vie.

 

Nous avons tous, autour de nous, des personnes qui ont une passion. Amis, voisins, parents, compagnon, grands-parents, collègues, connaissances...

La question la plus simple à leur poser est « comment t'es venue cette envie de devenir pompier ? » ou « d'où te vient cette passion pour la course à pied ? ».

 

Et puis il y a cet écrivain, cette femme politique, ce sportif ou cette actrice que nous admirons.

 

Par exemple : lorsque nous sommes attirés par une personnalité charismatique, faire la liste des qualités que nous admirons chez elle (une sorte d'état des lieux).

Et si nous n'avons pas d'exemples :

« Qui me donnera un modèle de vie que j'aurai envie de suivre ? »

« Qui m'inspire ? »

« Qu'est-ce qui m'inspire ?

Il y a de fortes chances pour que l'écho que les qualités suscitent en nous soit révélateur de qui nous sommes au plus profond.

 

En règle générale, lorsque nous sommes curieux et à l'écoute des autres, nous apprenons beaucoup. Pourquoi nous en priver ?

Cependant, le sens de notre vie est une histoire entre nous et nous. Donc, rester soi-même ! ;-)

 

 

Grâce aux sens

 

Il est important de se rappeler que, pour trouver le sens, nous pouvons utiliser nos sens : la vue, le toucher, le goût, l'odorat, l'ouïe.

Etre pleinement conscient de ses facultés redonne de la force intérieure. Devenir sensitif nous ouvre à nous-même et aux autres.

 

« Un être humain complet est un être humain sensible dans tous les sens du terme. L'éveil sensoriel n'abolit pas l'intelligence, mais la réveille (…) C'est au contraire l'unité entre l'intelligence et la sensibilité que les sens nous offrent, si nous acceptons l'invitation à sentir. Nous avons besoin de vivifier davantage notre incarnation afin que notre existence soit une continuelle expérience de vie, une découverte d'instant en instant. Nous avons besoin de sentir davantage le rayonnement sensible du corps et son champs d'expérience ».

 

 

Certains évoquent un 6ème sens, l'intuition, qui les guide vers la voie à suivre.

 

Développer son intuition ne relève pas de la magie et n'est pas réservé à quelques élus. C'est ce que nous démontre le site psychologie.com qui lui a consacré un article en février 2011.

 

En effet, comme le confirment les neurosciences, cette forme d'intelligence est déjà à l'oeuvre en chacun d'entre nous et peut être d'une grande aide dans notre vie puisque nous pouvons ressentir ce qui est bon ou mauvais pour nous.

 

Elle se manifeste la plupart du temps sous la forme « d'une petite voix intérieure qui conseille, une certitude fulgurante qui s’impose, ou encore une réaction corporelle plus ou moins intense ». Tout notre corps-être raisonne alors de cette certitude.

 

« En réalité, pour les neurosciences, il s’agit pour une bonne part d’informations sensorielles captées par notre cerveau mais qui ne parviennent pas à notre conscience.

Notre intuition est connectée à notre banque de données sensorielles, toujours en mouvement, et s’adapte en permanence pour percevoir le moindre changement. Les plus intuitifs sont donc ceux qui ont le mieux développé leurs qualités sensorielles. L’émotion vient des sens, elle est essentielle dans la capacité intuitive ».

 

L’intuition peut être une boussole précieuse parce qu'elle « nous fait gagner du temps, nous rapproche de nos véritables aspirations, nous connecte à nos vraies ressources intérieures. Encore faut-il oser lui faire confiance ».

 

Par exemple : pendant 1 semaine, à raison d'1 fois par jour, après s'être relaxé, se poser des questions telles que « quelle direction dois-je prendre en moment ? » ou « que dois-je faire maintenant, montre-moi ». Puis noter les messages qui parviennent sous la forme analogique (images, sons, sensations, émotions...). Ce qui ne signifie rien au premier abord peut devenir significatif au bout d'un certain temps.

 

Remarque : il est nécessaire de s'interroger sur le bien fondé des messages qui relèvent parfois davantage des désirs ou des peurs que de l'intuition.

 

Quoiqu'il en soit, l'intuition a besoin d'être sollicitée régulièrement pour se manifester en nous.

« Dans tous les cas, ne pensez pas, ne réfléchissez pas, restez uniquement en relation avec vos sensations, impressions et émotions, votre guide intérieur finira par se faire entendre ! »

 

 

Se connaître mieux grâce au développement personnel

 

Nous pouvons améliorer notre vie en travaillant sur notre identité et sur nos valeurs. En faisant cela, nous permettons l'émergence d'une direction pour notre vie.

 

Se poser certaines questions clef, c'est à dire être vraiment à l'écoute de son ressenti, de son envie, de ses désirs, de qui l'on est au plus profond de nous, permet d’avancer sur le chemin de la connaissance de soi.

 

Par exemple : noter TOUTES les idées qui passent par la tête est un bon moyen d'avancer dans cette recherche de sens, même les idées qui nous semblent apparemment insignifiantes, idiotes ou bizarres.

« Qu'est-ce que JE VEUX vraiment faire ? »

« Quelles sont mes aspirations profondes ? »

«  Qu'est-ce qui est important à mes yeux ? »

« Qu'est-ce qui fait sens pour moi ? »

« Quelles sont mes valeurs fondamentales ? »

 

Si nous sommes attirés par quelque chose c'est peut être parce que nous sentons intuitivement que nous en avons l'aptitude et cela peut donner la direction à suivre.

Lister ce que vous aimons et que vous savons faire peut donner une indication :

« Qu'est-ce qui est un jeu pour moi ? »

« Qu'est-ce qui me met en joie à sa simple évocation ? »

 

Pour aller plus loin dans l'approfondissement de qui nous sommes et ce qui nous anime, il existe différents moyens : les articles, les ouvrages, les conférences, les ateliers, les stages de développement personnel, la rencontre avec des professionnels de la relation d'aide (psychothérapeutes, psychanalystes, coachs...), etc.

Certains outils ouvrent des pistes : le bilan de compétence, le questionnaire MBTI, l'Ennéagramme, etc.

 

Tout ce que nous faisons en développement personnel, avec ou sans accompagnement, renforce notre identité et notre capacité à trouver les projets qui nous correspondent, ainsi que l'envie de les concrétiser.

 

 

 

En « conclusion »

 

L'être humain ne fait pas qu'exister, il façonne lui-même sa vie à tout moment.

Nous pouvons tous penser, comme Jean-Paul Sartre, que« chaque homme doit inventer son chemin » et avoir la certitude que nous sommes en constante évolution, que nous avons la possibilité, à chaque instant, de rendre notre vie plus enrichissante.

 

Qu'est-ce qui nous pousse à agir ?

Agir ne signifie pas réagir ou s'agiter, agir demande une vision. Avoir une vision claire est la première clef du passage à l'action. Ce qui signifie qu'un projet qui ne fait pas sens a toutes les chances de rester à l'état de projet. Encore faut-il savoir ce qui fait sens pour nous.

 

Ainsi, chaque être humain possède la liberté de changer à chaque instant.

Quelque soit notre statut, nous sommes tous à notre manière inventeurs, explorateurs de notre projet, du sens à donner à notre vie.

Nous sommes tous découvreurs de ce qui nous fera vibrer et passer à l'action, de ce qui nous fera entrer en « vibraction ». Comme ces voitures ou ces chevaux de course sur la ligne de départ qui vibrent, vibrent et s'élancent soudainement.

 

« Tout comme le bonheur, l'accomplissement de soi n'est qu'un effet, l'effet consécutif à la réalisation d'un sens. C'est seulement dans la mesure où l'être humain trouve un sens à sa vie qu'il s'accomplit...» Victor Frankl.

 

Une dernière chose...

Afin d'éviter de se stresser avec des pensées du style « oui mais si je me trompe de projet », « si je ne me fixe pas la bonne mission », « et si ceci, et si cela », etc etc... le plus sage est peut être de profiter du voyage, avec ou sans destination pré-définie, en prenant simplement le temps d'expérimenter la vie.

 

C'est peut être cela le sens de la vie... le simple fait d'expérimenter...

 

« Face au carrefour de nos choix, peu importe de tourner à gauche ou à droite, l'essentiel est de tourner à la rencontre de nous-mêmes et des autres » Sandrino

Nous voici arrivés à la fin d'un des nombreux cheminements sur le thème du « sens ». Il ne s'agit donc pas d'une conclusion, plutôt d'une pause avant la poursuite du chemin...

 

"L'utopie ne signifie pas l'irréalisable mais l'irréalisé. L'utopie d'hier peut devenir réalité"  Théodore Monod

 

Anne Hodique

16 mai 2015

 

SOURCES 

 

 

 

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sam.

09

mai

2015

DONNER UN SENS A SA VIE

Article n° 2 : quelques pistes (suite du 3 mai 2015)

 

 

Dans la publication du 3 mai, nous avons commencé l'exploration du « sens » en découvrant ses différentes facettes que sont « l'aptitude », « la signification » et « la direction ».

 

Nous avons aussi fait le constat que nous cherchons tous à donner un sens à notre vie et à notre action.

 

Si « chacun doit le découvrir par lui-même » (Victor Frankl) et si chacun peut faire sa propre mise en scène comme nous y invite Shakespeare (« la vie est un spectacle. Autant faire sa propre mise en scène »), s'inspirer de l'expérience, de la réflexion d'autres penseurs et chercheurs peut être d'une grande aide dans notre quête.

 

Voici donc quelques pistes proposées par la philosophie et la psychologie et vous constaterez que ces pistes se rejoignent souvent...

 

 

Du côté des philosophes

 

Les précurseurs

 

Parler du « sens de sa vie » c'est aussi parler du bonheur.

 

Les philosophes grecs antiques (plusieurs siècles avant Jésus-Christ) sont les premiers à s'être penchés sur cette question. Ils souhaitaient élaborer une sagesse permettant d'accéder au bonheur et au sens de l'existence.

Tous n'avaient pas la même conception du bonheur.

 

Les hédonistes (du grec hêdonê = plaisir) étaient partisans du plaisir en tant que valeur suprême.

Aristippe de Cyrène enseigne que le but de la vie consiste à l'assouvissement des désirs personnels immédiats, à éprouver la quantité maximale de plaisir et que le bonheur est la somme des moments hédonistes d'une personne.

 

Les eudémonistes (du grec eudaimonia, « bonheur ». Eu = bon - daimon = génie ou puissance divine) défendaient avec ferveur les vertus de l'âme (intellectuelles et morales) et prônaient le bonheur comme but de l'existence humaine.

L'individu eudémoniste accomplit pleinement son existence, en particulier en utilisant ses capacités de raisonnement, en agissant moralement (justice, générosité, tempérance, etc...) et en partageant son bonheur avec des êtres proches.

Trois « VIP » eudémonistes : Aristote, Platon et Socrate.

Selon Aristote, «le but ultime de l'existence est le bonheur et le bonheur est l’activité de l’âme dirigée par la vertu ». Le bonheur implique donc « une vertu parfaite et une existence accomplie ». Aristote ne rejetait pas le plaisir mais considérait que celui-ci n'est pas le bien en soi, plutôt une conséquence du bien et de l'eudémonisme.

Pour Platon et Socrate, une vie ne vaut la peine d'être vécue que lorsqu'elle est « examinée », qu'elle ne reste pas vague.

 

Les épicuriens étaient à la fois hédonistes (le bonheur passe par le plaisir sensible du corps) et eudémonistes (le bonheur repose sur la pratique de la philosophie pour atteindre la sérénité et nourrir son âme).

On a souvent tendance à confondre l'hédonisme avec l'épicurisme qui est une morale du plaisir mais dans les limites du simple besoin.

Les épicuriens recherchent les plaisirs simples, l'absence de douleur plutôt que l'excitation des sens et donc les passions qui entraînent la souffrance. La sagesse épicurienne attache beaucoup d'importance à l'amitié : ce sont les plaisirs de l'âme qui l'emportent sur les plaisirs du corps.

 

 

Plus près de nous

 

Descartes a défini des règles précises pour guider sa vie. Ainsi, donner du sens à sa vie consisterait avant tout à lui imprimer une direction clairement établie et fermement maintenue dans la durée.

 

Pour Nietszche, la vie n’a de sens que pour un être qui prend sa propre en vie en main et en fait en quelque sorte une oeuvre d’art. Il semble donc associer « sens de la vie » à « forte individualité ».

Nietzsche serait le premier à avoir utilisé l'expression «sens de la vie » (en 1875). L'expression est donc relativement récente.

 

Philosophe contemporain, Paul Ricoeur se réclame d'Aristote. Il qualifie de visée éthique « la visée de la « vie bonne » avec et pour autrui dans des institutions justes.

 

Bernard Benattar (contemporain lui aussi), explique que désir et sens sont étroitement liés.

Voici quelques éléments issus d'un court extrait d'une de ses interventions :

« Ce qui peut donner sens, ce qui fait que je me sens vivant et que ma vie a du sens, c'est que j'ai des désirs et des désirs (pas seulement satisfaits) qui peuvent se développer sans cesse.

Désir ne veut pas dire confort.

Il peut être un élan qui est presque le moteur de la puissance. « Le désir c'est le moteur principal de la puissance d'agir » Spinoza.

Mon désir qui ordonne ma puissance d'agir est un désir de sens, très souvent.

J'aime agir quand je me sens désireux du sens que je vais pouvoir créer. Et donc apparaissent tout un tas de valeurs.

Quelques exemples de désirs de sens : désir de justice, de liberté, de transmission, d'affirmation de soi, de reconnaissance, de comprendre, de savoir, d'agir, d'être l'auteur de quelque chose ».

Il peut aussi y avoir des interruptions du désir, des repos du désir".

 

 

Du côté des psychologues

 

Jung

Alors que Freud nous propose de "faire avec nos névroses quotidiennes", Jung suggère de nous "réaliser".

La mise en lumière progressive des contenus inconscients développe la personnalité individuelle et la dissocie du collectif en amenant à la "réalisation de soi-même".

C’est ce que Jung appelle « l’individuation ». Processus en quatre étapes, l'individuation fait passer de l’ego (le moi) au soi.

Le soi (quatrième et dernière étape) est le dépassement de nos contradictions et des opposés, une sorte de centre psychique dépouillé des affres de la persona, et naturellement relié à l’essentiel.

L'individuation est création permanente, tournée vers le futur. Elle répond à l'éternelle question « pourquoi vivons-nous ? ».

 

Victor Frankl

Psychiatre autrichien contemporain de Freud, Victor Frankl enseigna la neurologie et la psychiatrie à l’Université de Vienne, à Harvard et à Dallas au Texas.

Il a fondé « la logothérapie », thérapie basée sur la découverte du sens de sa vie.

Cette forme d'accompagnement est encore peu connue en France. Elle l'est beaucoup plus dans les pays de langue allemande, anglaise ou américaine.

 

Ses réflexions lui viennent de sa terrible expérience des horreurs de la seconde guerre mondiale. Sa famille a disparu en déportation et lui-même est le survivant de quatre camps de concentration.

Revenu chez lui, il écrit en neuf jours un livre traduit en Français sous le titre « découvrir un sens à sa vie ». L'objectif de Frankl était de montrer au lecteur, à l'aide d'exemples concrets, que la vie a toujours un sens, même dans les circonstances les plus pénibles.

 

Contrairement à la psychanalyse, la logothérapie s'intéresse au présent et à l'avenir, c'est-à-dire à la signification que la personne peut lui donner.

 

Pour Frankl, l'être humain ne cherche avant tout ni le plaisir ni la souffrance, mais plutôt une raison de vivre. Il maintient que la motivation principale de l'homme est le besoin de trouver une signification à ce qui lui arrive dans son quotidien. "Lorsqu'on trouve un sens aux événements de sa vie, la souffrance diminue et la santé mentale s'améliore" Frankl. 

 

Nietzsche écrivait : « celui qui a une raison de vivre peut endurer n'importe quelle épreuve, ou presque ». Dans les camps de concentration, Frankl rapporte que les plus aptes à survivre étaient les prisonniers qui avaient un projet à réaliser après leur libération.

 

Victor Frankl considère l'homme comme une totalité trinaire, à savoir : physique-psychique-spirituelle (approche holistique).

Selon lui, on peut découvrir le sens de la vie de trois façons :

  • par son attitude envers une souffrance inévitable : faire appel au potentiel le plus élevé de l'être humain, celui de transformer une tragédie personnelle en victoire, une souffrance en une réalisation. Cela consiste à changer son attitude face au destin en donnant un sens à sa souffrance. Et à transformer les situations pénibles en réussites personnelles. Arriver à transcender la souffrance,

  • à travers une oeuvre (la création) ou une bonne action,

  • en faisant l'expérience de quelque chose ou de quelqu'un : faire l'expérience de la bonté, de la vérité, de la beauté. Par exemple, prendre contact avec la nature ou avec une certaine culture ou à travers l'amour. Par son travail.

 

« Inutile de chercher un sens abstrait ! Cela peut être des actes simples et quotidiens comme transmettre le savoir pour un enseignant, un parent ou un manager ; créer des espaces à vivre pour un architecte, un décorateur ou un urbaniste ; réaliser une œuvre pour un

artiste ; ou dépasser une souffrance, dans le cas d’une maladie ou d’un handicap » Anna-Maria Stegmaier.

 

On peut affirmer que Victor Frankl est un résilient, au même titre que Boris Cyrulnik.

 

 

Boris Cyrulnik

Psychiatre et psychanalyste, Boris Cyrulnik est connu pour ses travaux sur la résilience qu'il décrit comme "l'art de naviguer dans les torrents".

Les personnes résilientes ont la capacité à rebondir dans l’adversité et donc à trouver un sens à leur vie.

Il est possible de devenir plus résilient et/ou plus épanoui en développant certaines habitudes et certaines qualités.

 

Ce qui favorise le sens, c'est notamment :

  • développer ses forces intérieures, contrôler ses affects (optimisme, courage, confiance en soi, flexibilité, humour, honnêteté, persévérance),

  • le travail, avoir un but précis, l'apprentissage tout au long de la vie, la créativité, la sublimation,

  • le sentiment d'appartenance à un groupe, la générosité, les relations interpersonnelles.

 

 

Jacques Lecomte

Le débat hédonisme/eudémonisme s'est déplacé de nos jours au sein de la psychologie, sous forme d'un débat bien être/sens de la vie.

Le bonheur est parfois assimilé au principe hédoniste : bonheur = bien être. Mais depuis quelques années, divers psychologues contestent cette façon de voir. Ils se réfèrent souvent à Aristote et à la psychologie humaniste en soulignant que l'eudémonisme désigne la vie pleine et réussie de l'être humain, le fonctionnement optimal d'une personne en terme de réalisation de son potentiel.

 

Le psychologue Jacques Lecomte s'est interrogé sur les liens existant entre bonheur, bien-être et sens. Selon lui, bonheur = sens de la vie + bien être.

 

Les résultats des recherches actuelles montrent que le bien-être (élément à court terme) et le sens (élément à long terme) sont complémentaires ; c’est lorsque l’individu vit ces deux expériences qu’il est véritablement heureux.

 

Plus précisément, une personne a une bonne santé mentale et physique et ressent du bonheur dans sa vie lorsqu'elle a simultanément ces deux ingrédients :

  • du bien être : le confort, la sécurité, les plaisirs de la vie (loisirs, ciné, fête, sport...),

  • et du sens : ce qui donne du sens à la vie :

- le coeur : les relations interpersonnelles,

- le cerveau : les convictions, les croyances, les valeurs,

- la main : l'action, l'engagement (dans des associations).

   Pour certains, c'est l'amour et l'amitié qui seront privilégiés, pour d'autres l'engagement  

   concret, pour d'autres encore les convictions personnelles.

 

Dans la réalité, ils sont souvent interactifs : en étant dans l'action autour de valeurs, on rencontre des amis. Ou bien on sort au pub, on retrouve des amis de notre association et on parle des valeurs communes.

 

Cependant, s'il manque un ingrédient, la recette du bonheur est incomplète :

  • S'il n'y a que le bien être (faire la fête tous les soirs par exemple), il manque quelque chose car le bien être n'a pas de fonction profonde et durable.

  De même, l'excès de confort et de sécurité, et donc l'absence de sensations, enlève de la    

  saveur à la vie. Exister c'est aussi avoir des sensations. Les sensations donnent du sens

   à la  vie !

  • Et si on ne vit que dans le sens, sans le bien être, cela ne suffit pas non plus pour un bonheur complet.

 

« Plutôt que d’assimiler bien-être et bonheur comme le font les philosophes hédonistes, en évacuant toute référence au sens de la vie, il semble plus pertinent de considérer que le bonheur résulte de la présence conjointe du bien-être (facette émotionnelle à court terme) et du sens (facette cognitive à long terme) ». Jacques Lecomte

 

Jacques Lecomte et Victor Frankl se rejoignent puisque Frankl écrit : « qu’attend-on pour faire place a une “psychologie des hauteurs” qui tiendrait compte non seulement de la quête du plaisir, mais aussi de la volonté de sens ».

 

 

En général

 

Plusieurs enquêtes révèlent qu'il y a principalement trois grandes façons de donner du sens à sa vie :

  • Par les relations affectives : l'amour, l'amitié et la parentalité. Les personnes qui ont des relations sociales positives trouvent leur vie plus satisfaisante, dépriment moins et supportent mieux les coups du sort (tels que le deuil, le chômage...),

 

  • Par les pensées, croyances et valeurs :
  • avec la philosophie (dont l'enjeu consisterait à répondre à la question « Comment vivre ? »), les interrogations sur soi et les autres, les attitudes face à la souffrance, les réponses offertes par les thérapies,
  • avec les valeurs et la dimension spirituelle (Léon Tolstoï témoigne d’une conversion individuelle comme réponse à une quête de sens à l’existence. A l’âge de 50 ans, parvenu au faite de la gloire, il traverse une douloureuse période de désespoir qui le mène au bord du suicide. Après une quête infructueuse dans les sciences et la philosophie, il se tourne « vers ces immenses masses d’hommes simples, ni savants ni riches » dont la foi simple le bouleverse profondément et l’amène à cette certitude. Il écrit : « je compris que la foi n’était pas seulement le dévoilement des choses invisibles, ni une révélation (...), ni la relation de l’homme à Dieu (...), mais que la foi était une connaissance du sens de la vie humaine, grâce à laquelle l’homme vivait plutôt que de se tuer. La foi était la force de la vie. Tant que l’homme vit, il doit croire à quelque chose. S’il ne croyait pas qu’il faut vivre pour quelque chose, il ne vivrait pas »),

  • avec l'art (pour le sculpteur Auguste Rodin, les œuvres d’art « nous arrachent à l’esclavage de la vie pratique et nous ouvrent le monde enchanté de la contemplation et du rêve. (…) L’art indique aux hommes leur raison d’être. Il leur révèle le sens de la vie, il les éclaire sur leur destinée et par conséquent les oriente dans l’existence. »

     

  • Par nos actes : l'engagement par l'action et notamment l’activité professionnelle constitue une source importante de sens pour de nombreuses personnes. Beaucoup trouvent du sens à leur travail, par divers moyens.

    Sans oublier l'activité artistique, humanitaire ou autre.

 

 

La pratique

 

Après la théorie, la mise en pratique !

Le Tao dit "chaque jour, demandez-vous ce qu'il y a d'inexprimé en vous. Puis, exprimez-le"

 

Dans la dernière publication, il sera question de quelques petits trucs et astuces pour trouver le sens.

Par exemple, par la détente, par la pleine conscience ou par la connexion à ses rêves, etc.

 

Peut être que certains d'entre vous pensent déjà « chouette, on n'aura pas à se casser trop la tête pour trouver le sens ! ».

Gardez-la en un seul morceau ; -) pour aller à la rencontre de VOTRE sens...

 

 

« Il n'est jamais trop tard pour devenir ce que l'on aurait pu être » George Eliot

 

Anne Hodique

 le 9 mai 2015

 

 

 

SOURCES

 

 

 

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dim.

03

mai

2015

DONNER UN SENS A SA VIE

Un homme va en pèlerinage à Chartres.

Il voit un type fatigué qui casse des cailloux.

Il s’approche de lui : « Que faites-vous Monsieur ?

« Vous voyez bien, je casse des cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Je fais un sous-métier, je suis un sous homme ».

Il continue et voit un peu plus loin un autre homme qui casse les cailloux ; lui n’a pas l’air mal.

« Monsieur, que faites-vous ? »

« Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui-là ».

L'homme poursuit son chemin et s’approche d’un troisième casseur de cailloux, qui est souriant et radieux :

« Que faites-vous Monsieur ?

« Moi, Monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale »


Pourquoi parler du sens ?


Pourquoi êtes-vous ici aujourd'hui à lire cet article sur « le sens » alors que vous avez certainement des tas d'occupations qui n'attendent que vous ? Et pourquoi cet article d'ailleurs ?

 

La réponse est simple : parce qu'il nous arrive de nous questionner ! Et pourquoi nous questionnons-nous ? Parce que nous voulons réussir notre vie, parce que nous voulons trouver la paix et l'harmonie intérieure, parce que... Nous voulons être heureux !

 

Ainsi, chacun est confronté à un moment ou à un autre de sa vie à ces grandes questions existentielles chères aux philosophes : « Que faisons-nous ici, pourquoi et pour qui sommes-nous là, que devons-nous, que pouvons-nous y faire, que nous est-il permis d’espérer ? » Jean Grondin.


Plus prosaïquement, dans notre vie de tous les jours, lorsque nous sommes fatigués, avec des soucis personnels ou professionnels, lorsque nous sommes dans le doute, dans une période stressante un peu plus longue que d’habitude, alors que nous avons la sensation de subir notre vie plutôt que de la vivre, nous pensons : « Où cours-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ? ».

Qui n'en a pas fait l'expérience ? Nous l'avons tous vécus un jour (ou cela se produira).


N'en déplaise aux « durs de durs », ce questionnement (même s'il ne dure que quelques minutes, voire quelques secondes) est le propre de notre condition humaine. Et il n'est pas nouveau !

De tout temps, des intellectuels, philosophes, artistes, religieux, scientifiques, et plus récemment des psychologues, ont mené des recherches très sérieuses, se sont penchés sur cette question, sur cette pensée qu'ils qualifient d'inhérente à l'être humain.

L’homme est un « animal conscient » taraudé par le sens.

Le philosophe Jean Grondin évoque une « pensée essentielle » et pour Albert Camus « le sens de la vie est la plus pressante des questions »… Rien que cela !

 

« La vie a t-elle un sens ? » peut également être reformulée individuellement et déclinée sous la forme « ma vie a t-elle un sens ? » ou « mon projet a t-il un sens ? », et « si oui, lequel ? ».

 

Ainsi, nous cherchons TOUS à donner un sens à notre vie, à notre action, et pas seulement à satisfaire uniquement nos besoins et nos instincts ou à nous adapter à notre quotidien, à la société et à son environnement.

 

 

Le sens, qu'est ce que c'est ?

 

Pour comprendre le sens du « sens », nous pouvons le définir à la manière de l'encyclopédie Larousse :

  • « les cinq sens » (faculté à percevoir des sensations auditives, tactiles, gustatives, olfactives et visuelles),

  • mais aussi « l'ensemble des idées que représente un signe ou un symbole »,

  • ainsi que « la raison d'être, la valeur, la finalité de quelque chose, ce qui le justifie et l'explique (donner un sens à son existence) ».

 

Nous pouvons aussi citer trois significations données par François Varillon :

  • le sens comme « signification » (on parle du sens d'une phrase), il s'agit ici des valeurs,

  • le sens comme « direction » (on parle du sens d'une rue), c'est à dire les objectifs

  • le sens comme « expérience » (on parle d'une situation qui fait sens) qui affecte l'ensemble de notre conscience et de notre système de représentations, et qui en entreprise correspond à la motivation.

 

Et pour aller un peu plus loin dans cette compréhension du mot « sens », nous pouvons enfin avoir recours aux synonymes. En voici trois :

  • l'aptitude (avoir le sens des affaires par exemple, la capacité à profiter de la vie),

  • La direction (direction d'un mouvement – le sens d'un courant, le sens des aiguilles d'une montre),

  • la signification.

 

 

Le sens qui permet de donner du sens au sens

 

 

Le sens en tant « qu'aptitude »

 

Socrate considérait que « l'être humain porte en lui la connaissance de sa nature profonde ».

Et donc l'Etre humain porte en lui la connaissance de ses aptitudes.

Qu'est-ce que cela signifie ? Simplement que nous avons tous en nous une source de savoirs acquis et de potentiels prêts à être développés... une source où nous pouvons aller puiser.

Imaginez... une « nappe phréatique d'aptitudes » disponible en permanence... C'est magique ? Non, c'est la REALITE. Notre réalité à tous.

 

Chacun a « sa propre source », « son réservoir d'aptitudes personnel » car nous sommes tous uniques. Il n'y a pas un être humain identique à un autre être humain.

Comme le dit avec humour Albert Einstein : "tout le monde est un génie ; mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide ».

Donc, les aptitudes de l'un ne seront pas nécessairement celles de l'autre.

C'est pourquoi nous avons TOUS quelque chose à apporter à nous-même et aux autres.

 

Le sens en tant « qu'aptitude » c'est aussi la capacité de sentir et même de profiter de la vie.

«Savoir prendre le temps de vivre», c’est disposer d’un certain «sens» de la vie, reconnaître une certaine saveur à la vie.

 

Etre connecté à ses aptitudes renforce la confiance en soi pour aller à la recherche du « sens ».

 

 

Le sens en tant que « direction »

 

La métaphore "la vie est un voyage" illustre bien le sens en tant que "direction".

 

Confiante dans mon aptitude à me déplacer d'un point A vers un point B (grâce à mon sens de l'organisation des voyages), je réfléchis à mes prochaines vacances...

 

Lorsque je pars en vacances, je vais vers une destination que j'ai choisi (par exemple la très belle ville de Rome) et je prends sa direction.

 

Puisqu'il s'agit ici d'un voyage organisé, j'ai auparavant choisi mon lieu d'arrivée, réfléchi à l'itinéraire, aux différentes routes possibles (ne dit-on pas « tous les chemins mènent à Rome » ?), aux étapes, déterminé la date de mon départ, mon mode de transport, préparé mes bagages et quelques friandises pour le trajet.

Mais, AVANT TOUT, lorsque j'ai préparé mon voyage, j'ai réfléchi à la destination et à la direction. C'est mon objectif.

 

On dit « mettre du sens dans sa vie ». On pourrait dire aussi « définir une direction à sa vie » ou « une direction à un moment de sa vie ».

 

La réponse peut être très différente d'une personne à l'autre, voire chez la même personne à différentes périodes de son existence. Bien entendu, nombreux sont les individus qui donnent un sens à leur vie par de multiples moyens et non au travers d'une orientation unique.


Rome... J'en rêvais depuis mon adolescence. Avec mon aptitude à organiser mes déplacements, je vais pouvoir prendre la direction de cette ville magnifique. Evidemment, tout changement de dernière minute ou en cours de route est envisageable... Je reste souple et ouverte aux possibilités !


Le sens en tant que « signification »

 

Le psychologue Jacques Lecomte dans son livre « Donner un sens à sa vie » relate une rencontre avec un jeune homme d'une vingtaine d'années passionné de pêche à la ligne au point de vouloir devenir champion du monde dans cette discipline. Jacques Lecomte avait été fasciné non pas par cette passion (la pêche à la ligne) mais par l'enthousiasme, par ce bonheur de vivre qu'il tirait de cette activité. L' important, c'est qu'à ce moment de son existence, le jeune homme avait trouvé quelque chose qui donnait un sens à sa vie et qui le transcendait.


Peu importe ce que l’on a dans sa vie, pourvu que l’on ait l’impression d’en saisir le sens, la signification.

La lecture du sens de notre action peut se faire après avoir répondu à ces 4 questions : « quoi, comment, pourquoi, pour quoi ».

Ainsi qu'à la question "pour qui ? » : la psychanalyse s’intéresse beaucoup à cette question de « l’adresse », du destinataire, pas forcément d’une représentation« consciente » de quelqu’un.

 

Tant qu'on ne peut pas répondre à la question « pourquoi ?», une grande partie de nos actes n'a à proprement parler pas de sens. « Celui qui a un « pourquoi » qui lui donne un but, peut vivre avec n'importe quel « comment » Nietzsche.

 

Et peut être plus important encore, pour l'accès au sens, est la prise en compte de la question « pour Quoi » et de la finalité portée par nos actes.

La petite histoire du début de cet article (vous vous souvenez, "les casseurs de cailloux"...) illustre parfaitement cette réflexion et nous montre que le sens (c'est à dire la signification) des actes est différent pour chacun. Rappelez-vous le troisième personnage quand il dit «« Moi, Monsieur, je bâtis une cathédrale ». 

Le sens qu'il donne à ses efforts lui apporte beaucoup de bonheur, car il métamorphose le réel, il embellit son quotidien. Pour lui, le caillou est déjà un morceau de la future cathédrale.

 

Vincent Lenhardt a écrit : « Je considère que chaque personne... peut être « responsable » c'est à dire capable d'une réponse par rapport à cette question du « pour Quoi ? ». Même si nous ne faisons que modestement tailler des pierres ou creuser des trous, il nous appartient de discerner la cathédrale qui se construit mystérieusement avec nous, grâce aussi à notre contribution. Chacun peut être « porteur de sens » pour lui-même et pour les autres ».

 

Chacun peut être "porteur de sens" pour lui-même et pour les autres. 

 

L'homme vit avec un besoin de signification, nécessaire pour son épanouissement. Il n'y a pas de vie dépourvue de signification.

Chacun peut trouver un sens à sa vie à travers l'amour, la religion, l'art, l'action, etc. Et c'est différent pour chacun. Bien entendu, on retrouve ici la notion de « valeurs ». Car les valeurs ont une signification, elles donnent un sens, elles nous motivent.

 

Le sens peut changer selon les époques de la vie, selon les circonstances. Nous privilégions telle ou telle valeur par rapport au sens de l'instant. Ce qui avait une signification hier peut ne plus être aussi important aujourd'hui. Et inversement.

Par exemple, vous détestiez le jardinage à 20 ans. Deux décennies plus tard, vous voici dans votre jardin, fier comme Artaban jusqu'à pousser des cris de joie devant votre récolte de tomates «c'est moi qui les ai plantées avec mes petites mains et je leur parle pour qu'elles poussent plus vite ! ». Ce qui vous paraissait inconcevable autrefois est devenu votre réalité et a du sens pour vous aujourd'hui. Incroyable ? Non, c'est bien vous... ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre !

 

Donc le sens, c’est à la fois donner une direction à son existence, mais aussi attribuer une signification à ses projets en fonction de son histoire et de ses aptitudes.

 

Le sens (l'aptitude) qui permet de donner du sens (la signification) au sens (la direction).

 

 

A la recherche du sens...

 

Votre réaction à présent pourrait être celle-ci : « bon, c'est bien beau tout cela... Comment fait-on à présent pour trouver le sens de notre vie ou notre projet qui fait sens ? »

 

Eh bien... Nous laissons le sens apparaître (suite à une rencontre, durant la lecture d'un livre, au hasard d'une promenade...) ou nous le recherchons. Et en cherchant, nous avons beaucoup de chance de trouver !

« Le sens c'est quelque chose qui doit être trouvé et non pas donné, découvert plutôt qu'inventé. Chacun doit le découvrir par lui-même ». C'est Victor Frankl qui dit cela.

 

Comme nous sommes tous uniques, comme notre vie ne ressemble à aucune autre, nous sommes les mieux placés pour découvrir NOTRE sens (avec ou sans accompagnement). Personne ne nous connaît mieux que nous-même.

 

Les pistes à explorer sont nombreuses de même que celles et ceux qui les ont explorées avant nous.

Deux disciplines nous éclairent le chemin dans cette quête de sens : la philosophie et la psychologie.

 

C'est ce que nous découvrirons ensemble dans le second article. Nous irons à la rencontre de quelques philosophes (Aristippe de Cyrène, Aristote, Platon...), psychologues et psychiatre (Jung, Lecomte, Frankl, Cyrulnik...).

 

Pour terminer, voici quelques pensées « es-sens-tielles » :

 

« Nous avons autant besoin de raisons de vivre que de quoi vivre » L'abbé Pierre

 

«Ce qui importe, c'est la certitude que quelque chose fait sens » Vaclav Havel

 

"Il n’y a pas de petites ou grandes choses mais il y a ce que j’aime,

ce que je fais et ce qui me plaît" Jacques Prévert

 

 

Anne Hodique

 le 3 mai 2015

 

 

 SOURCES

  • Vincent Lenhardt : " Les responsables porteurs de sens" - Insep Consulting Editions 2011
  • Victor Frankl : "Nos raisons de vivre" - InterEditions 2011
  • Victor Frankl : "Découvrir un sens à sa vie" - Les Editions de l'homme 2013
  • Jacques Lecomte : "donner un sens à sa vie" - Odile Jacob 2013
  • Jacques Lecomte (interview)  
  • Dayle Haddon : "Mes cinq secrets de jeunesse" - Presses du Chatelet 2005
  • Dictionnaire Larousse
  • Encyclopédie Universalis
  • Psychologie positive 

 

 

 

 

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lun.

20

avril

2015

ETRE

 

 

 

 

 

 

 

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lun.

20

avril

2015

ETRE SOI-MEME

 

 

 

 

 

 

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dim.

22

mars

2015

PERSEVERANCE

 

 

 

 

 

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dim.

22

mars

2015

C'EST QUOI LE COACHING ?

 

 

 

 

 

 

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dim.

22

mars

2015

LE BONHEUR

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

06

janv.

2015

PETITES HISTOIRES

 

1) Le casseur de cailloux

 

Un homme va en pèlerinage à Chartres.

Il voit un type fatigué, suant, qui casse des cailloux.

Il s’approche de lui : « Qu’est-ce que vous faites Monsieur ?

« Vous voyez bien, je casse des cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Je fais un sous-métier, je suis un sous homme ».

Il continue et voit un peu plus loin un autre homme qui casse les cailloux ; lui n’a pas l’air mal.

« Monsieur, qu’est-ce que vous faites ? »

« Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui-là ».

L'homme poursuit son chemin et s’approche d’un troisième casseur de cailloux, qui est souriant et radieux : « Moi, Monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale »

 

2) Le verre d'eau

 

Un conférencier, expliquant ce qu’est la gestion du stress à son auditoire, lève un verre d’eau et demande : «jusqu’à quel point ce verre d’eau est-il pesant ? ».

Les réponses fournies par l’auditoire varient de 8 à 20 onces.

Le conférencier répondit : «le poids absolu n’a pas d’importance. Cela dépend de combien de temps vous essayez de le tenir. Si je le tiens pour une minute, ce n’est pas un problème. Si je le tiens pour une heure, je vais avoir mal au bras droit. Si je le tiens pour une journée, je devrai appelai une ambulance. Dans chaque cas, c’est le même poids, mais plus je le tiens longtemps, plus il devient pesant». Il ajouta : «c’est ce qui se passe avec la gestion du stress. Si nous portons nos fardeaux tout le temps, un jour ou l’autre, alors qu’ils deviennent de plus en plus pesants, nous ne serons plus capable de les porter. Comme pour le verre d’eau, vous devez le déposer pendant un certain temps et vous reposer avant de le reprendre encore une fois. Lorsque nous sommes frais et dispos, nous pouvons continuer notre chemin avec ce fardeau. Avant de retourner à la maison ce soir, déposer le fardeau du travail. Ne l’apportez pas à la maison. Vous pourrez le reprendre demain ».

 

3) Le faucon

 

Nasrudin voit un faucon se poser sur son balcon. « Pauvre animal, comme tu es mal entretenu ! ». Il lui coupe les serres, lui raccourcit le bec, taille encore quelques plumes et, enfin, le regarde satisfait : « ah, maintenant, tu as vraiment l'air d'un oiseau... ».

 

4) A la recherche de la patience

 

Son maître recommande à Nasrudin de travailler la patience. Fort de ce conseil venu d'un homme de connaissance, Nasrudin se rend à la mosquée et implore Allah de lui accorder la patience. « Mon Dieu, donne-moi la patience ; s'il te plaît... Mais donne-la moi maintenant ! ».

 

5) Le miracle de la présence

 

Un homme se présenta à un maître et lui dit :

« Mon ancien maître est mort. C'était un saint homme capable de faire beaucoup de miracles. Quel genre de miracle es-tu capable de réaliser ? ».

« Moi, quand je mange, je mange, quand je dors, je dors, répondit le maître ».

« Mais ça n'a rien d'un miracle, moi aussi, je mange et je dors ».

« Non. Quand tu manges, tu penses à mille choses ; quand tu dors, tu es dans le rêve et la fantaisie. Moi, je dors, c'est tout. Ca c'est un miracle ».

 

 

Mes sources : 

- les histoires 1 et 2 sont issues du site http://www.psychologue.levillage.org/outils/histoires.pdf de Bruno Fortin (2011)

- Les histoires 3 à 5 proviennent du livre de Gérard Szymanski« la métaphore, voie royale de la communication »(Szymanski, 2011)

 

 

 

 

 

 

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lun.

05

janv.

2015

CITATIONS

"Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas"

Lao Tseu

 

"Vous acquérez de la force, du courage et de la confiance, dans chaque expérience où vous cessez de fixer votre regard sur la peur"
Eleanor Roosevelt

 

"Tout est changement. Non pour ne plus être mais pour devenir ce qui n'est pas encore"

Epictète

 

"Voyez-vous dans la vie, il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions les suivent"

Antoine de Saint-Exupéry

 

"Si tu prends un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y fais pauvre figure, mais encore tu laisses de côté un rôle que tu aurais pu remplir"

Epictète

 

"Accomplis chaque acte de ta vie comme s'il devait être le dernier"

Marc-Aurèle

 

"C'est avec la logique que nous prouvons et avec l'intuition que nous trouvons"

Henri Poincaré

 

"Le coeur d'un homme est son propre dieu"

Proverbe de l'Egypte ancienne

 

"Celui qui déplace la montagne, c'est celui qui commence à enlever les petites pierres" Confucius

 

« Il n'y a qu'une route vers le bonheur, c'est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté"

Epictète

 

"L'émeraude ne perd pas de sa valeur faute de louanges"

Marc-Aurèle

 

"Dis toi d'abord qui tu veux être puis fais en conséquence ce que tu dois faire"

Epictète

 

"Patience ! Avec le temps, l'herbe devient du lait"

Proverbe chinois

 

"Ne laissez jamais quelqu'un vous dire que vous ne pouvez pas faire quelque chose. Tu as un rêve, tu dois le protéger"

Will Smith

 

"C'est notre lumière, pas notre ombre, qui nous effraie le plus"

Nelson Mandela

 

"La couleur est la gloire de la lumière"

Jean Guitton

 

"Ce ne sont pas les choses qui te nuisent mais le regard que tu décides de porter sur elles"

Epictète

 

"Commence déjà à être l'ami de toi-même. Tu ne seras jamais seul"

Sénèque

 

"Le plus grand bien que nous puissions faire aux autres n’est pas de leur communiquer notre richesse, mais de leur révéler la leur"
Louis Lavelle
 

 

 "L'apparence est le vêtement de la personnalité"      

Galienni              

 

"Les métaphores dans le langage sont possibles précisément parce qu'il y a des métaphores dans le système conceptuel de chacun"

Lakoff et Johnson

 

"Il n’y a pas de petites ou grandes choses mais il y a ce que j’aime, ce que je fais et ce qui me plait"

Jacques Prévert

 

"Avant d’être écouté(e), vous êtes vu(e) ! En parlant aux autres avec des «mots-images» bien choisis, vous affirmez et faites reconnaître par les formes et les couleurs votre personnalité"

Aude Roy

 

"Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile"

Sénèque

 

"Plus le sage donne aux autres, plus il possède"

Lao Tseu

 

"Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait"

Mark Twain

 

"L’important est de faire le premier pas. Surmonter bravement une petite peur te donnera le courage d’affronter la suivante"

Daisku Ikeda


"Ne pense jamais que ce que tu as à offrir est insignifiant. Il y aura toujours quelqu’un qui en aura besoin"

Les beaux proverbes.com

 

"Chaque jour, demandez-vous ce qu'il y a d'inexprimé en vous. Puis, exprimez-le"

Le Tao

 

 

 

 

 

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dim.

23

févr.

2014

COMMENT VIVRE ?

 

« Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition ». Montaigne

 

 

 

 

 

 

 

 

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dim.

23

févr.

2014

NOUS AVONS TOUS DE LA VALEUR

 

 

« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. » Albert Einstein

 

 

 

 

 

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mar.

14

janv.

2014

VIVRE...

TEXTE ORIGINAL
I forgave mistakes almost unforgivable
I tried to replace people irreplaceable
I tried to forget people unforgettable
I already did things for impulse
I have disappointed some people, and I have been disappointed by others
I have hugged to protect someone
I have laughed when I couldn’t
I have made friends forever
I have loved and I have been loved, But I have also been rejected
I have been loved, and I couldn’t love them back
I have screamed and jumped of happiness
I have lived on love and made eternal promises, but I have also broke them.


I have cried listening to music and looking at photos
I have called to hear a voice
I have fallen for a smile
I have thought I was going to die of sadness …
I have felt the fear of losing someone special
And I ended up losing it…
But I have survived and I’m still Living
I don’t pass by life without enjoying it…
and You shouldn’t either… so…
LIVE, Enjoy, take the opportunities
Be determined, hug life and live with passion
Lose with class and win with courage
The World belongs to those who face no fear and life is very valuable to feel
insignificant.

 

TRADUCTION :
"J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables.
J'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables.
J'ai essayé d'oublier des personnes inoubliables.
J'ai agi par impulsion.
J'ai été déçu par des gens, mais j'ai déçu aussi.
J'ai enlacé pour protéger.
J'ai ri quand il ne fallait pas.
Je me suis fait des amis éternels.
J'ai aimé et ai été aimé.
Mais j'ai aussi été rejeté.
J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer en retour.
J'ai crié et sauté de joie.
J'ai vécu d'amour et fait des promesses éternelles.
Mais je n'en ai pas tenu certaines.
J'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos.
J'ai téléphoné juste pour entendre une voix.
Je suis tombé amoureux d'un sourire.
J'ai cru mourir de tristesse.
J'ai eu peur de perdre un être très cher... et je l'ai finalement perdu.
Mais j'ai survécu. Et je vis encore !
Je ne passe pas par la vie sans la savouver.
Et toi non plus, tu ne devrais pas.
Alors....
Vis, profite et saisis les opportunités !
Sois déterminé, embrasse la Vie et vis avec passion !
Perds avec classe et gagne avec courage !
Le monde appartient à celui qui ose.
Et la vie a trop de valeur pour se sentir sans importance."

 

                                                                                   Charlie Chaplin

SOURCE :

http://www.leblogducoaching.com/be-determined-hug-life-and-live-with-passion-charlie-chaplin/

 

 

 

 

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jeu.

02

janv.

2014

BONNE ANNEE 2014 A TOUTES ET A TOUS

 

Voilà, nous l'avons fait... Nous sommes des milliers de personnes dans le monde à avoir perpétué la tradition du Nouvel An.

 

Nous venons d'entrer dans le début d'un nouveau cycle. Nous avons franchi le passage, ce seuil entre une année et une autre... Ce point de jonction entre le passé révolu et un futur que l'on se souhaite porteur d'harmonie, de sérénité et de bonheurs.

 

Quelle que soit sa date sur le calendrier (différente selon les pays et les cultures), le nouvel an est un rite et les hommes ne peuvent se passer de rituel.

Comme le constate Mary Douglas « Animal social, l'homme est un animal rituel... Il n'y a pas de rapports sociaux sans actes symboliques...Sans cartes postales occasionnelles, l’amitié d’un ami éloigné n’a pas de réalité sociale. Il n’y a pas d’amitié sans rites d’amitiés... ».

A travers les mots et les actes que nous exprimons dans certaines occasions, nous réaffirmons notre souhait de rester en lien.

Ainsi, par ce rituel du nouvel an, nos symboles sèment du sens dans ce que l’on vit.

Du sens qui fera son chemin dans le cœur d’une personne (Denis Jeffrey)... et peut être unifiera les individus (Victor Turner).

 

Au revoir ou adieu 2013... Bienvenue à toi 2014 et à ta renaissance.

 

Dans cette période difficile pour beaucoup d'entre nous ici et ailleurs, souhaitons-nous bonne chance !

 

Bonne année à toutes et à tous...

 

Anne H.

 

SOURCES :

http://fr.wikipedia.org

http://goodnewsmom.over-blog.com/article-rituel-de-la-nouvelle-annee-41952442.html

http://terrain.revues.org/3148

http://www.scienceshumaines.com/les-rites-de-passage_fr_1079.html

http://aiissq.org/pdf/rite_et_mythes_jeffrey_article_formate.pdf

 

 

 

 

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mer.

25

déc.

2013

COACHING

Dans notre monde où tout bouge, où l'esprit tire constamment l'homme par les cheveux, nous sommes tous à la recherche de réponses aux questions qui fusent de toutes parts...

Des gens rient, d'autres pleurent... Et les questions fusent...Pourquoi cet Homme va-t-il bien ? Pourquoi cet Homme va-t-il mal ? Comment améliorer son bien-être, sa vision du monde ? Quelle posture adopter ? Face à ces questions, des Hommes ont cherché, des théories perfectibles sont nées. Chacun y a mis son ciment, sa pierre, ses étincelles...

 

 

Le coach, lui, a trouvé sa réponse : accompagner le coaché dans sa recherche de solutions.

Son savoir-être ne suffisant pas, le coach dispose en tant « qu'artisan » d'outils qui constituent son savoir-faire. Il les utilise avec un seul objectif : bien accompagner la personne, l'aider à se connecter à ses ressources.

 

Le coaching est une co-construction : chacun amène sa pierre à l'édifice et, séance après séance, le projet avance et se construit.

 

Le coaching est co-création...

 

Anne Hodique

 

 

Photographie : Enia / Thérapeute de couples et peintre

 

 

 

 

 

 

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mer.

25

déc.

2013

JOYEUX NOEL

Ce dont le monde a besoin maintenant, c'est de l'amour...

 

What The World Needs Now Is Love

(Hal David/Burt Bacharach)

What the world needs now,
Is love, sweet love,
It's the only thing that there's just too little of.
What the world needs now,
Is love, sweet love,
No, not just for some but for everyone.

Lord, we don't need another mountain,
There are mountains and hillsides enough to climb,
There are oceans and rivers enough to cross,
Enough to last 'til the end of time.

What the world needs now,
Is love, sweet love,
It's the only thing that there's just too little of.
What the world needs now,
Is love, sweet love,
No, not just for some but for everyone.

Lord, we don't need another meadow,
There are cornfields and wheatfields enough to grow,
There are sunbeams and moonbeams enough to shine,
Oh listen Lord, if you want to know...oh...

What the world needs now,
Is love, sweet love,
It's the only thing that there's just too little of.
What the world needs now,
Is love, sweet love,
No, not just for some oh but just for every, every, everyone.

What the world needs now,
Is love, sweet love.
What the world needs now,
Is love, sweet love.
What the world needs now,
Is love, sweet love.

 

 

 

 

 

 

 

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lun.

31

déc.

2018

SOMMAIRE DU BLOG

PHILOSOPHIE


EVENEMENTS

MUSIQUE


CREATION

PHOTOGRAPHIE



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ven.

06

avril

2018

DEVENIR SOI

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dim.

01

avril

2018

SE LANCER

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dim.

01

avril

2018

EXPRESSION

 

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jeu.

09

mars

2017

CHATS PITRES


"Chats pitres" est une série d'histoires courtes, que j'ai commencé à écrire en 2015, mettant en scène deux chats, Zoé et Marion la cool, ainsi que leurs « maîtres » Paul et Lucie.

Les conversations entre Marion et Zoé évoquent leur vie quotidienne de chats et invitent à une réflexion sur la vie en général.

CHATS PITRES 1 : "QUESTIONS EXISTENTIELLES"

Zoé : Marion, c'est terrible. Le temps passe. Et on ne peut rien y faire, c'est

inéluctable !

Marion : euh... ouais...

Zoé : le temps passe, personne n'y peut rien. Ce qu'on a vécu ne reviendra plus. C'est fini, passé, terminé. Ce qui a été n'est plus.

Marion : euh... ouais...

Zoé : ne sera plus jamais, à jamais. Tout va disparaître avec nous. On est, cela existe. On n'est plus, cela n'existe plus.

Marion : euh... ouais ouais...

Zoé : c'est tout ce que cela t'inspire ?

Marion : …........ euh.... ouais............................ Et les croquettes, elles n'ont plus elles n'existeront plus ?

Zoé : !!!!!!!!!!!!!!!!!

Anne Hodique

 



Photo : cocoparisienne / Pixabay

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jeu.

09

mars

2017

QUE SAVONS-NOUS ?


« Comment se fait-il que nous ayons tant d’informations et que nous sachions si peu de choses ? »

 
Noam Chomsky 

 

 

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jeu.

25

août

2016

LA CURIOSITE EST-ELLE UN DEFAUT ?

 

La curiosité ne date pas d'hier...

 

 

Commençons avec une petit note d'humour :

Jardin d'Eden, un matin de printemps éternel...

Selon leur habitude, Adam et sa compagne Eve se promènent au coeur d'un parc magnifique. Ils ont repéré depuis longtemps un pommier dans le jardin privatif de leur voisin (et créateur). Il paraît que ses pommes sont exceptionnelles.

Adam : « je suis curieux de savourer leur goût »,

Eve : « moi aussi, je me demande bien ce qu'elles ont de si particulier »,

Adam : « ma chérie, allons en décrocher une. Regarde la belle rouge là bas... »,

 

Nous connaissons cette histoire (un peu remaniée pour l'occasion ;-) ) ... La pomme était en réalité une « patate chaude » !

 

Et donc je comprends que l'une des causes de nos soucis existentiels est due... à la curiosité ! ;-)

 

 

France, un midi d'été...

45°c au soleil, pas un gramme de vent. Me voici piégée sur l'autoroute dans un « magnifique » embouteillage qui n'en finit pas de durer. Le temps passe et les minutes (10, 20, 30, 40...) menacent de se transformer en heure.

Ma climatisation est en panne et je n'ai pas prévu d'eau. Bref, tout va bien ! ;-)

 

50 minutes plus tard, tout se débloque. Enfin la libération ! Nous recommençons à rouler. J'aperçois alors ce que je suppose être la cause de nos soucis : de l'autre côté de l'autoroute, un énorme camion en panne est immobilisé. Il bloque l'autre voie, pas la notre !

 

Et donc je comprends que l'une des causes de notre longue attente en plein soleil est due... à la curiosité !

 

 

Angleterre, un après-midi d'automne...

Depuis de nombreuses semaines, Isaac se demande quelle force est à l’origine du maintien de la lune dans son orbite autour de la terre. Pas un jour sans questionnement et sans recherche.

 

Jusqu'à cet épisode qu'a rapporté son ami William Stukeley en évoquant une de leur rencontre :

« Après souper, le temps clément nous incita à prendre le thé au jardin, à l'ombre de quelques pommiers. Entre autres sujets de conversation, il me dit qu'il se trouvait dans une situation analogue lorsque lui était venue l'idée de la gravitation. Celle-ci avait été suggérée par la chute d'une pomme un jour que, d'une humeur contemplative, il était assis dans son jardin. ».

En effet, selon la légende, c'est en recevant ce fruit sur la tête qu'Isaac Newton a déduit sa loi sur la Gravitation Universelle.

 

Et donc je comprends que parmi les causes de cette découverte, à la base de la physique moderne, nous retrouvons une pomme (encore une ;-) ) et... la curiosité !

 

 

Planète Terre, un soir d'hiver...

Il arrête ses activités plus tôt que d'habitude parce qu'aujourd'hui est un jour particulier, un jour qu'il attend depuis plusieurs semaines : il a rendez-vous avec Elle. Sa joie et sa nervosité montent d'heure en heure.

 

La même scène se déroule à quelques kilomètres... Elle se fait belle, avec un soin tout particulier, parce qu'aujourd'hui est un jour spécial, un jour dont elle rêve depuis plusieurs semaines : elle a rendez-vous avec Lui. Son enthousiasme et sa fébrilité montent à l'approche de la rencontre.

 

Ils vont enfin se voir en tête à tête, se parler, s'écouter, laisser la magie opérer.

 

Et donc je comprends que l'une des causes de cette attirance, de ce souhait d'être en lien, à l'origine de notre présence sur terre, est due... à la curiosité !

 

 

 

La curiosité ne date pas d'hier, ni d'avant-hier. Elle traverse les époques et les saisons tout comme les êtres qu'elle anime.

Alors, à la question « la curiosité est-elle un défaut ? », je propose :

 

- une conclusion : l'être humain ne fait pas qu'exister, il façonne lui-même sa vie à tout moment. Nous pouvons tous penser, comme Jean-Paul Sartre, que "chaque homme doit inventer son chemin" et avoir la certitude que nous sommes en constante évolution, que nous avons la possibilité, à chaque instant, de rendre notre vie plus enrichissante. Quelque soit notre statut, nous sommes tous à notre manière explorateurs du sens de notre action et de notre vie.

 

- une autre question : « que faisons-nous de notre curiosité ? "

 

Anne Hodique

25 août 2016

 

 

RESSOURCES :

Référence à Newton : https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_Newton

Photo de la pomme : source inconnue

 

 

 

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jeu.

21

juil.

2016

UN JOUR, J'IRAI VIVRE EN...

 

« Un jour j'irai vivre en théorie parce qu'en théorie tout se passe bien ».

 

Cette citation de Marc Levy m'a inspiré une nouvelle réflexion...

 

Quitter le théâtre d'une réalité difficile pour rejoindre le théâtre de la théorie, où tout se déroule exactement comme nous le souhaitons, est parfois inspirant.

 

In fine, ces théâtres là ne sont parfois qu'une question de « point de vue » ! Et quand les grecs anciens donnent le leur, on apprend que théorie et théâtre ont la même racine "thea" qui signifie "action de regarder, vue, contemplation" (Larousse). 

 

Il arrive que les actes et les idées se rencontrent... Alors se laisser transporter... Dans un autre espace-temps où le rêve devient projet et le projet réalité.

 

Un autre lieu, au plus proche de nous, pour vivre le mariage du virtuel et de la concrétisation, ce que nous pourrions baptiser « l'imaginaction »,

 

Pour pouvoir dire « aujourd'hui je vis en « imaginaction » parce qu'en « imaginaction » tout se passe comme je le rêve et tel que je le mets en place ».

 

Etre ainsi metteur en scène et acteur au coeur du théâtre de sa vie.

 

 

Anne Hodique

21 juillet 2016

 

 

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jeu.

14

juil.

2016

PAROLES DE GANDHI

"Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde"

« L'hymne de la haine ne profite pas à l'humanité »
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mar.

14

juin

2016

PAS SI LOIN

 
Rome... une scène de la vie quotidienne :
- "je passe vous prendre. Où habitez-vous ?"
- "pas très loin... C'est au numéro 4667"

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

14

juin

2016

LA PERFECTION

 

 

- Je cherche l'être parfait.

 

- Depuis longtemps ?

 

- Quelque temps oui ! Pour l'instant je ne l'ai pas trouvé hélas.

 

- Où l'as-tu cherché ?

 

- Oh, un peu partout...

 

- Mais encore ?

 

- Dans les endroits parfaits.

 

- Les endroits parfaits ? Tu veux dire « vraiment parfaits » ?

 

- Oui dans ces endroits là.

 

- (Silence) Pourquoi n'as-tu pas trouvé l'être parfait dans les endroits parfaits alors qu'il est sensé s'y trouver ?

 

- Je me le demande encore !

 

- As-tu fait des recherches dans les endroits imparfaits ?

 

- Bien sur que non ! Un être parfait ne peut être dans un endroit imparfait ! Et puis je n'y tiens pas, je n'aime que la perfection.

 

- S'il ne se trouve pas dans les endroits parfaits, il doit forcément être dans les endroits imparfaits.

 

- Qu'irait-il y faire ? C'est une idée bizarre !

 

- Ce qui est encore plus bizarre, c'est que tu ne le trouves pas dans les endroits parfaits..

Dis moi, si les endroits imparfaits existent, et donc si l'imperfection existe, on peut supposer que les êtres imparfaits existent aussi.

 

- (Silence) Je te l'ai déjà dit, je n'aime et ne recherche que la perfection.

 

- Oui mais tu ne la trouves pas !

Que dirais-tu de partir à la recherche d'un être qui serait un mélange de parfait et de non parfait ? Tu ne serais pas complètement perdant(e) puisqu'il aurait une part de perfection en lui. Et tu aurais plus de chance de le trouver dans les endroits parfaits et imparfaits !

 

- (Silence) Je préfère rester seul(e) dans ce cas !

 

- Non tu ne seras pas seul(e) je te rassure. Vous serez deux : toi et ta vision du monde !

 

 

Un petit texte imparfait,

écrit par Anne Hodique, joyeusement imparfaite

Juin 2016

 

 

 

 

 

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lun.

18

avril

2016

LIBRE DE COURIR

Merci à tous les précurseurs, à tous les courageux et les courageuses qui, par leurs foulées et leur sueur, ont permis d'ouvrir le chemin d'une forme de liberté.

 

 

 

 

 

 

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dim.

17

avril

2016

ANIMA-ANIMUS

 

Selon la tradition taoïste, au début des temps, l'énergie primordiale s'est manifestée sous la forme de deux forces à la fois complémentaires et opposées : l'énergie « Yin » (le féminin) et l'énergie « Yang » (le masculin). Ainsi, chaque homme (même très viril) porte en lui une part de féminin et chaque femme (même très féminine) porte en elle une part de masculin.

 

Ce principe de la dualité a été repris par Carl Gustav Jung avec « animus-anima » : en chaque homme vit l'anima (sa part féminine inconsciente) et en chaque femme, l'animus (sa part masculine inconsciente).

Il s'agit alors pour tout être humain d'équilibrer en lui ces deux forces changeantes.

 

Ainsi, faire se manifester en elle l'énergie yang (symbolisant le feu, l'action, la concrétisation, la chaleur, la croissance, l'ardeur, l'énergie) est très important pour une femme.

 

Lorsque le yin et le yang sont réunis, ce sont l'instinct et la culture, la nature humaine et « animale », qui, par le pouvoir des deux, se manifestent.

 

Victor Frankl évoque aussi l'importance d'équilibrer trois dimensions en nous-mêmes : physique, psychique et spirituelle (approche holistique) ou le corps, l'intellect et la spiritualité.

 

En revanche, trop d'énergie yang rend excessif et trop conquérant, voire tyrannique. C'est de cela dont il est question avec la création "Anima-Animus" :

 

Cette image "Anima-Animus" est extraite de la série "Femmes au Monde" que je crée depuis quelques années et que je poursuis actuellement.

D'une manière générale, cette série d'images exprime le Féminin dans tous ses aspects, qui se met au monde et se relie à lui, un Féminin qui crée et co-crée.

C'est une ode à la création et à la Vie.

 

Plus spécifiquement, "Anima-Animus" renvoie à une image de féminin dont la part masculine, trop dominante, étouffe en elle la part féminine.

 

La femme sur cette image est une femme conquérante, contrôlante, dominatrice (trop yang), qui a pris le pouvoir sur sa partie yin, plus douce, créative, affectueuse, réceptive, instinctive, intuitive, sensible et féminine.

 

Le centaure en arrière plan, témoin impuissant de cette scène, rappelle l'importance d'équilibrer sa nature instinctive et animale (le cheval) et sa nature humaine et spirituelle (le corps de l'homme, l'arc et la flèche).

 

 

Anne Hodique

 

 

Source :

http://test.psychologies.com/etes-vous-yin-ou-yang/resultat/exces-de-yang-virilite-dominante

 

 

 

 

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ven.

15

avril

2016

VITA

Vita est une image dans laquelle se rejoignent plusieurs symboles universels : le féminin, la mère et l'oeuf.

Tout co-existe au sein de cet espace temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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mer.

23

mars

2016

BRUXELLES, MA BELLE...

C'était il y a 30 ans... C'était hier...
Nous étions une petite bande de copains Lillois en vadrouille à Bruxelles... Je me souviens de nos fous rires dans les rues pavées de la ville, des belles façades flamandes. Nous avions bu des bières (beaucoup ;-) ) et mangé des frites avec plein de mayonnaise. Et aussi des gaufres.
Je me souviens de la gentillesse des Bruxellois. Et puis, et puis...
 
Ben mi chui triste asteur !

 

 

 

 

 

 

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sam.

12

mars

2016

DECIDER DE DEVENIR UN AMOUREUX DE SA VIE

En repensant à une interview de Arouna Lipschitz par Lilou Macé (réalisée en 2010) sur la "voie de l'amoureux" , je me suis dit que ses principes pourraient aussi s'appliquer pour nous-même.

 

Décider de devenir un amoureux de sa vie est un choix philosophique (pas facile bien évidemment puisque la vie n'est pas "un long fleuve tranquille") qui permet de grandir dans sa capacité à recevoir et à partager :

1) Faire son possible pour être amoureux de sa vie (mise en place d'actions concrètes).
2) Guérir de la nostalgie du "paradis perdu", c'est à dire renoncer à la perfection et faire de son mieux pour construire sa vie.
3) Décider d'être dans le présent (qui est un futur en devenir).
4) Rechercher le bien être (dans le respect de soi-même et des autres).
5) Cultiver son envie d'avoir envie.
6) Apprendre à réussir ses échecs car l'échec est une opportunité pour avancer, pour apprendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

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sam.

30

janv.

2016

SOCRATE

 

5 siècles avant J.-C., en Grèce... Socrate et sa mère... une histoire de miroir : 

- le fils homme "sage" // sage-femme sa mère Phénarète (prénom signifiant « qui fait apparaître la vertu »).

- accoucheur des hommes et des esprits // accoucheuse des femmes et des corps (par la maïeutique qui vient de "Maïa" signifiant « petite mère »).

 

Qui était ce philosophe ? Il n'a laissé aucun écrit et n'est connu que grâce à des témoignages d'autres philosophes et disciples (Platon, Aristote, Xénophon, etc.).

Qui était cet homme, paradoxal, qui avait l'art de faire accoucher les autres d'eux-mêmes par la maïeutique philosophique (l'art du questionnement qui permet à l'individu de plonger en lui-même pour trouver les ressources et ses propres solutions) parce qu'il pensait que l'Etre humain porte en lui la connaissance de sa nature profonde ?

 

Socrate est souvent considéré (à tort ou à raison) comme l'un des pères du coaching.

 

Voici une émission passionnante sur une ébauche de portrait de Socrate. Il y est question de l'accouchement cérébral (la maïeutique), mais aussi de l'allégorie de la caverne de Platon, d'une métaphore (avec Tintin), de l'hétéronomie (vivre selon des règles imposées) / autonomie (vivre selon sa propre nature), de Socrate lui-même et de ses convictions (jusqu'au-boutiste, jusqu'à en mourir).

 

A travers le philosophe Socrate, il y a la mère et la "maïa"-eutique !

 

 

« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien »

« Connais-toi toi-même »

Socrate

 

Juste une remarque (importante) : s'il est question de professeurs et d'enseignement dans cette émission, je rappelle que le coach n'est ni enseignant, ni thérapeute, ni conseiller.

 

Anne Hodique

29 janvier 2016

 

Source : Wikipedia

 

 

 

 

 

 

 

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ven.

29

janv.

2016

PRENDRE SOIN DE L'AUTRE

Comment prendre soin de l'autre... Voici une très belle réflexion (autour de l'amour) proposée par deux philosophes, Guillaume Le Blanc et Fabienne Brugère

 

 

 

 

 

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mar.

19

janv.

2016

CORPS ET MENTAL

Une intervention tout à fait exceptionnelle de Amy Cuddy : comment notre posture corporelle influence notre vie, à quel point corps et mental sont liés.
Amy Cuddy nous offre aussi un très beau témoignage de courage et de persévérance.

"Faites le assez jusqu'à le devenir et l'intérioriser"

"De minuscules torsions peuvent conduire à de grands changements"

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

19

janv.

2016

LES CONTRAIRES

"Dans la démarche systémique, les contraires ne s'excluent pas, ils cohabitent et s'additionnent, exactement comme en physique deux forces de directions opposées se combinent pour donner une force nécessairement différente qui les inclut toutes deux"

                                                                                    François Balta/Jean-Louis Muller

 

 

 

 

 

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mar.

19

janv.

2016

LA COURSE A PIED

 

 "La course à pied vient de nulle part... Elle est un état de vie, une puissance de mobilité qui est sans pourquoi. Il ne suffit pas de marcher plus vite pour courir.

 

Dans la marche, les deux pieds restent au sol, ils s'alimentent l'un l'autre d'une pesanteur irrémédiable. Pas après pas, il y va d'une exploration méthodique du sol.

 

Le coureur, au contraire, prend congé de cette loi d'attraction. Il existe un bref instant où il ne pose plus les pieds sur le sol. Dans quel espace-temps se situe alors sa course ? Une brève lueur d'apesanteur, une extraction hors de la condition terrestre, une parenthèse dans la vie ici-bas.

 

 

... on court avec soi, mais aussi après soi, hors de soi, dans des paysages qui
deviennent des invitations à la mobilité..."  
Guillaume Le blanc

 

 

 

 

 

 

 

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sam.

16

janv.

2016

QUAND LA SUBLIMATION DEVIENT UN CHOIX DE VIE... "MENS SANA IN CORPORE SANO"

 

 

 

 

 

 

 

Y a-t-il des liens entre la citation « un esprit sain dans un corps sain ("mens sana in corpore sano ») et la sublimation ?

 

Voici quelques pistes via plusieurs sources (dont j'ai extrait certains passages) :

 

 

 

 

 

 

 

 

La sublimation

 

Le terme "sublimation" est lié dans le latin médiéval à la sociologie des honneurs et à l'alchimie : elle désigne d'un côté l'augmentation que confère l'acquisition d'une dignité et, de l'autre, l'excoctio ou la percoctio alchimique. Il s'agit donc dans les deux cas d'un travail proprement humain qui consiste à dépasser une nature bornée, soit par l'accomplissement du "grand oeuvre", soit par l'acquisition d'une dignité.

 

La sublimation consiste en la transformation des pulsions internes (la pulsion peut être considérée à la fois comme une charge énergétique, une tendance dynamique et une poussée activant la motricité) en des sentiments élevés, en de hautes valeurs morales ou esthétiques : on parle de sublimation des instincts.

 

Freud définit la sublimation pour la première fois en 1905 pour rendre compte d'un type particulier d'activité humaine (la création littéraire, artistique et intellectuelle) tirant sa force de la pulsion de vie et/ou agressive en tant qu'elle investit des objets socialement valorisés.

 

Il s'agit d'une dérivation de but de l'énergie intérieure dans une création. Le désir animal n’en reste pas moins un guide du fait de l’élan prodigieux qui le porte vers l’expression.

 

À la fonction cathartique (c'est à dire libératrice et purificatrice) de l'acte de création s'ajoute un bénéfice narcissique (qui peut-être compris comme le fondement de la confiance en soi).


La sublimation peut trouver un champ d'expression dans d'innombrables domaines :

  • le bricolage,

  • la pratique d'un sport,

  • le militantisme politique,

  • l'exercice d'une profession,

  • le travail artistique

  • la recherche scientifique

  • etc...


Classiquement, la sublimation est considérée comme un dynamisme puisqu'on la classe parmi les destins pulsionnels.

 

 

Mens sana in corpore sano

 

Cette citation de Juvénal, poète satirique latin de la fin du 1er siècle après J-C, signifie « un esprit sain dans un corps sain ».

 

Cependant, ces cinq mots ont été détournés de leur sens premier. En effet, le poète voulait dire que l’homme, s’il est vraiment sage, ne doit demander que la santé de l’âme avec celle du corps.
La citation complète est « orandum est, ut sit mens sana in corpore sano » qui veut dire « il faut prier afin d’obtenir un esprit sain dans un corps sain ».

 

Signifiant alors que l'on ne peut séparer l'un et l'autre, ce qui était une révolution à l'époque.

 

A présent, on l'utilise pour engager à cultiver aussi bien sa force morale que sa force physique, c'est à dire les études ou le travail que le sport.

 


Ma conclusion

 

Y a-t-il des liens entre la citation « mens sana in corpore sano » (dans sa version moderne) et la sublimation ?

 

Il semble que oui puisque les analogies résident dans :

  • leur souhait d'accomplissement et d'élévation,

  • le champ d'expression de ce souhait à travers le sport, les études, le travail, etc,

  • les bénéfices personnels (notamment la confiance en soi).

 

Et pour aller plus loin...

 

Faire le choix volontaire de cultiver dans son quotidien cet « esprit sain dans un corps sain", cela signifie :

  • choisir en pleine conscience de « sublimer » son existence,

  • c'est à dire décider de prendre en main de façon dynamique son « destin pulsionnel »,

  • et donc aller vers une forme de libération et la confiance en soi.

 

Ainsi, quand la sublimation devient un choix de vie, avec ce "guide" intérieur "mens sana in corpore sano", apparaît assurément un chemin qui aboutit au bien être et peut être au bonheur.

 

Bon week-end et à bientôt,

 

Anne Hodique

16/01/2016

 

 

Sources :

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sublimation/75051

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sublimation_%28psychanalyse%29

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mens_sana_in_corpore_sano

https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2002-2-page-57.htm

http://www.micropsychanalyse.net/articles/sublimation_agressivite.php?lang=1

« Traité de sublimation » par Sophie de Mijolla-Mellor aux PUF

 

 

 

 

 

 

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ven.

08

janv.

2016

OMBRE ET LUMIERE

 

 

 

 

 

 

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jeu.

07

janv.

2016

UN CERTAIN REGARD

 

Photographies : © Anne Hodique

Tous droits réservés

 

 

 

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mer.

06

janv.

2016

FEMMES AU MONDE

"Femmes au Monde" est une série d'images que je crée depuis quelques années.


D'une manière générale, elles expriment le Féminin dans tous ses aspects, qui se met au monde et se relie à lui, un Féminin qui crée et co-crée.

 

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mar.

05

janv.

2016

VIRTUAL

Virtual est une exploration, une plongée dans le monde du virtuel. Ces créations n'existent pas dans la réalité et pourtant cela est, sous nos yeux.

 

Chaque image évoque une atmosphère que j'ai nommée selon mon ressenti.

 

 

 

 

 

 

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dim.

03

janv.

2016

BONNE ANNEE 2016 A TOUTES ET A TOUS

 

 

 

 

 

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ven.

13

nov.

2015

PARIS

J'étais à PARIS il y a deux jours au Théâtre du Châtelet pour une journée consacrée à la méditation, avec Mathieu Ricard, Christophe André. Nous avons parlé de paix...

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

03

nov.

2015

SALON SOLUTIONS RESSOURCES HUMAINES

 

J'ai le grand plaisir de participer au SALON SOLUTIONS RH qui se déroulera à LYON les 23 et 24 novembre prochains.

 

Nous serons plusieurs coachs présents sur le "COACHING CORNER" de l'EMCC France/l'Association Européenne de Coaching dont je fais partie.

 

L'occasion idéale pour vous d'expérimenter ou revivre durant 45 mn la puissance d'un coaching professionnel.

 

Un espace détente dit « Le salon » vous accueillera également.  

 

Je vous communiquerai bientôt un plan du salon avec notre positionnement.

 

Horaires d’ouverture au public : le 23 novembre de 14h à 19h30, le 24 novembre de 8h30 à 17h30.

 

Venez nous rendre visite !

 

http://salon-srh.com/

 

 

 

 

 

 

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dim.

25

oct.

2015

L'ENTREPRISE ET LA METAPHORE

Article n° 3 : la métaphore musicale dans L'entreprise (suite du 12 septembre 2015)

 

 

Nous avons vu dans les articles précédents consacrés aux images dans l'entreprise, les métaphores sportives, humaines et animales, ainsi que l'importance du temps.

Il sera question de « la métaphore de l'orchestre » dans la publication d'aujourd'hui.

 

« La métaphore artistique apparaît comme un véhicule de choix pour jeter

un nouveau regard sur le monde de la gestion et des organisations »

Julie Jodoin et Laurent Lapierre

 

 

LA RATIONALITE IMAGINATIVE DE LA METAPHORE ET L'ENTREPRISE

 

 

Face aux exigences et à la complexité de la mondialisation, la pensée « esthétique » entre de plus en plus dans les entreprises avec les facteurs « créatifs, artistiques, imaginatifs, symphoniques et mythiques ». Ce changement dans les modes de pensée se manifeste dans le langage : le vocabulaire managérial s'est enrichi avec les mots « créativité, flexibilité, improvisation, innovation et narration ».  

« À une époque où la créativité et l’innovation s’avèrent des avantages concurrentiels majeurs, on considère le modèle artiste comme un modèle inspirant pour la gestion ».

 

 

« La musique commence là où la parole est impuissante à exprimer »

Claude Debussy

 

La musique... Création, représentation, mode de communication, forme d'expression individuelle, source de rassemblement collectif, symbole d'une communauté... Elle est tout cela à la fois et plus encore... Guérisseuse, source de plaisir, euphorisante, inspirante... Elle est « l'un des dons les plus mystérieux qui caractérise l'homme » (Darwin)... tous les hommes puisqu'elle est de toutes les époques et de toutes les cultures.

La musique est universelle et il n'est pas de jours et de nuits sans elle. Elle imprègne de nombreux instants de notre vie entière, souvent pour notre plus grand bonheur.

 

Dans un article de Futura Sciences, on peut lire que «... La musique serait une forme d’entraînement à la sociabilité, utile à l’espèce, car elle garantit la possibilité de trouver chez les autres soutien et aide en cas de besoin. La musique garantirait la cohésion du groupe en créant un sentiment d’identité ».

 

Puisque la musique est tout cela et que nous en faisons l'expérience dans de nombreux aspects de notre existence, rien d'étonnant à la retrouver au coeur de l'entreprise et à son service.

 

Dans certaines entreprises, la musique commence là où la vision du dirigeant ou du manager veut se traduire autrement que par la parole.

Amadieu y fait référence quand il explique que la représentation symbolique de« l'orchestre symphonique » est utilisée pour stimuler les salariés et attirer les clients.

 

Pour créer la métaphore de l'orchestre en lien avec l'entreprise, certaines caractéristiques du domaine source « orchestre » sont appliquées au domaine cible « entreprise ».

Les critères suivants sont souvent retenus et les analogies évidentes : Chef d'orchestre ou Homme orchestre / Chef d'entreprise, Musiciens / Equipes, Partitions / Processus, Tempo / Vision, Sons / Produits et Services, Public / Clients.

 

 

DE L'ENTREPRISE A L'ORCHESTRE

 

 

« Parmi les métaphores que les arts ont inspirées au monde des affaires, celle du chef d’orchestre est certainement celle qui a eu le plus d’écho

auprès des dirigeants d’entreprise ».

« Le chef d’orchestre présente un grand intérêt pour l’univers organisationnel parce qu’il constitue une image (une métaphore) de direction et de leadership fort évocatrice »

Julie Jodoin et Laurent Lapierre

 

Une équipe (orchestre) a besoin d'un dirigeant qui donne sa vision (tempo) pour bien appliquer le processus (jouer la partition) et « créer » ainsi les meilleurs produits/services (sons) afin de les proposer aux clients (public). C'est lui qui donne l'impulsion (le « la ») pour qu'il y ait le moins d'erreurs/incidents/retards (fausses notes) possibles.

 

« Combien de fois avons-nous entendu l’expression « homme orchestre » ou encore une référence à la nécessité « d’orchestrer » les choses ? Cette expression familière a pénétré l’imaginaire populaire mais aussi celui des organisations ».

 

Le dirigeant « homme orchestre » a tendance à tout gérer lui-même (surtout en début d'activité). Il connaît bien son entreprise, jusque dans les moindres détails, mais combien « d'instruments » peut-il jouer en même temps ? Et jusque quand ? Pour quel résultat in fine ?

« Engager l’entreprise sur le chemin de la pérennité et de la compétitivité nous impose en temps que dirigeants d’accepter de ne pas tout savoir et d’accepter que nos équipes en sachent souvent plus que nous. Si au début de notre activité, le réflexe est évident d’endosser le costume de l’entrepreneur homme orchestre (...), il est urgent de vite s’en défaire ».


A l'opposé, le dirigeant « chef d'orchestre » a une vision globale et détaillée.

L'analogie entre le chef d'orchestre et le dirigeant ne date pas d'hier puisque Len Sayles l'évoquait déjà en 1964, ainsi que Kirkpatrick en 1975, Bennis et Nanus en 1985 et Smith en 1998.

 

Il est celui « qui coordonne, qui donne du sens à l’action et donne le tempo. Le Chef met en œuvre l’organisation, il met en place les processus (la partition) et les ressources (les musiciens). Le reste du travail consiste à animer l’ensemble, à donner les impulsions nécessaires ».

 

Le dirigeant « chef d'orchestre » sait qu'il a ses limites. Il assume de ne pas être un sur-homme et donc de ne pas tout connaître et tout maîtriser. Il sait aussi que ses collaborateurs, qu'il a choisis et en qui il a confiance, sont là pour l'épauler et donc lui faire économiser ce temps si précieux dont il a besoin pour diriger.

 

« Le chef d'orchestre a vocation à faire jouer tous les musiciens ensemble de manière cohérente et harmonieuse pour transcender l'interprétation de l'œuvre. Même s'il n'est pas capable de jouer de chacun des instruments au niveau de ses musiciens, il en connaît les caractéristiques, sait ce qu'il est possible d'en tirer et comment ils participent chacun au projet commun. Ensuite, il coordonne l'interprétation en choisissant et imposant le rythme, les équilibres, les intonations, les effets et certainement des tas d'autres choses. Il travaille avec le support d'une partition, le canevas de l'œuvre. Et il ne fait que ça. Il dirige et ne joue d'aucun instrument ».

 

« L’art de diriger consiste à savoir abandonner la baguette pour ne pas gêner l’orchestre»

Herbert von Karajan

 

 

DE L'ORCHESTRE A L'ENTREPRISE

 

 

« Le chef est au cœur de la logique artistique mais, en même temps, son statut lui confère une responsabilité de direction : le chef d’orchestre est aussi une figure de dirigeant »

Julie Jodoin et Laurent Lapierre

 

 

Le monde de l'art intervient de plus en plus en entreprise avec pour objectifs d'apaiser les tensions, aider à résoudre les problèmes, remettre de la cohésion dans les équipes.

 

« Pour Michel Podolak, chef d'orchestre, certains principes fondamentaux du fonctionnement de l’orchestre peuvent éclairer la pratique des entreprises : une partition claire et assumée par le chef, une exigence inconditionnelle d’écoute et de respect, une anticipation permanente… ».

 

Et lorsque les chefs d'orchestre interviennent en entreprise pour donner un nouvel élan aux équipes, ils ne parlent pas musique mais « direction », ils évoquent « la mise en musique de l'entreprise au travers de la répétition d'orchestre ».

 

Lorsque les chefs d'orchestre passent la porte de l'entreprise, ils proposent des séminaires, conférences et ateliers.

 

« En 2006, « Artistes en Mouvement » naît pour proposer aux entreprises d’aller plus loin dans la démarche en faisant appel, en plus de Michel Podolak, à des musiciens , orchestres, chanteurs, plasticiens, comédiens… ». Depuis, il multiplie les rencontres avec toutes sortes de sociétés de différents domaines avec pour leitmotiv d'instaurer une collaboration entre l'univers musical et l'entreprise. Persuadé aussi que les entreprises, par leurs méthodes, ont beaucoup à apporter aux artistes.

 

« Depuis 2009, Mélanie Levy-Thiébaut anime des conférences et Séminaires pour « l’Association du progrès du management (APM) », le « Sommet du dirigeant et France dirigeant ». Mais elle est intervenue aussi pour « Leadership au féminin et Rencontres au féminin »… ». 

 

Parmi les grands thèmes abordés, on retrouve : « de la vision du chef d’orchestre à la vision de l’entrepreneur » , « l’orchestre comme si c’était vos équipes », « les caprices des instruments, les humeurs des hommes ».

 

 

L'ORCHESTRE DE JAZZ

 

 

Voici l'intégralité d'un article paru en 1999 sur le site de l'express, et toujours d'actualité :

 

« Quand je prononce le mot créativité, on me répond souvent brainstorming ou innovation. Or ce n'est ni l'un ni l'autre, mais ce qui passe entre les deux. " Pour décrire cet entre-deux, John Kao, lui-même musicien de jazz, file la métaphore du " boeuf " et en a tiré un livre : Organiser la créativité : l'esprit du jazz (1). Pourquoi s'intéresser à ce phénomène ? " Parce que les technologies de l'information accélérant la diffusion des innovations, le succès d'une entreprise se mesurera de plus en plus à sa capacité à se régénérer rapidement ", justifie John Kao, qui fut, jusqu'il y a deux ans, professeur de créativité à Harvard.  

L'enjeu n'est pas seulement de comprendre comment les idées deviennent des produits à succès mais aussi d'" industrialiser " le processus, de sorte que l'entreprise en soit imprégnée dans toutes ses fibres. A la manière d'un 3M qui, depuis l'invention inopinée du Post-it, a cherché à reproduire les conditions d'émergence et de développement des idées de ses collaborateurs. 

Pourquoi prendre pour modèle l'orchestre de jazz ? " Parce que le rôle de l'entreprise sera de plus en plus celui d'un imprésario chargé de réunir les talents et de financer leurs projets ; et celui du manager, de manager ces talents comme un chef de band, davantage là pour définir le répertoire joué et la couleur que pour écrire la partition dans les détails ", répond John Kao, qui fut aussi producteur de cinéma (Sexe, mensonges et vidéo).  

A vos instruments ! Et que la musique soit bonne ! ».  

 

 

 

LES LIMITES DE LA METAPHORE DE L'ORCHESTRE

 

 

« Tisser des liens entre l’entreprise et l’orchestre est une tâche louable à condition

de commencer par respecterl’identité propre à chaque entité »

Rémi Huppert

 

Aussi séduisante qu'elle puisse paraître, la métaphore de l'orchestre a ses limites (comme toutes les métaphores) et ne fait pas l'unanimité.

 

Henry Mintzberg la trouve dépassée : « Un chef d’orchestre peut facilement être remplacé car l’exercice de sa fonction, de nature essentiellement reproductive, est hautement programmé dans la partition alors qu’un patron d’entreprise doit sans cesse créer, innover, prendre des risques face à des situations nouvelles et souvent sans règles claires. »

 

Pour Michel Podolak, une entreprise n'est pas exactement un orchestre, notamment dans son rapport au temps et à l'émotion.

L'orchestre ressent une énorme pression durant le temps de l'action, « chacun doit donner le meilleur dans l'instant ». Une fausse note lors de l'interprétation est immédiate et perçue par tous (public, chef, autres musiciens). « De ce point de vue, les règles du jeu de l’orchestre se rapprochent peut-être davantage de celles d’une équipe de sport...».

Tandis que l'entreprise se projette à un horizon plutôt annuel. « Dans l’entreprise, les réalisations se construisent sur un plus long terme, certaines erreurs peuvent être tolérées et lissées dans les résultats annuels. De fait, le management et la sanction y prennent des formes qui ne conviendraient pas pour l’orchestre ».

 

Quant à l'émotion, si certains chefs d'orchestre l'utilisent pour diriger leurs musiciens, nous savons qu'elle n'est pas toujours le moteur principal en entreprise puisqu'elle est souvent (à tort) niée ou traitée avec défiance.

 

 

CONCLUSION

 

 

Quand l'univers symphonique s'invite en entreprise, à travers les pensées, le langage et les actions, il le fait explicitement ainsi que par la métaphore.

 

« La musique est inexpressive non pas parce qu’elle n’exprime rien,

mais parce qu’elle n’exprime pas tel ou tel paysage privilégié, tel

ou tel décor à l’exclusion de tous les autres : elle implique d’innombrables possibilités d’interprétation entre lesquelles elle nous laisse choisir » Vladimir Jankélévitch

 

 

La musique est métaphorique (cf la publication du 30 juin) et la métaphore est comme la musique puisqu'elle aussi propose de nombreuses « possibilités d'interprétation entre lesquelles elle nous laisse choisir ».

 

«Et si le chef d'orchestre était la métaphore sublimée du langage de l'entreprise ?

Je rebondis sur cette question et propose la réflexion suivante :

Et si l'orchestre dans son ensemble pouvait être la métaphore sublimée du langage de l'entreprise ?

Au-delà de cela, « en quoi la musique peut-elle aider à « adoucir les moeurs » de l'entreprise ?

 

« Toscanini avait la capacité de pousser l’orchestre jusqu’au bout de lui-même dans des expressions qui n’étaient pas prévisibles. ». Sans être des « Toscanini », les chefs d'entreprise peuvent devenir des tuteurs de sens et se demander « en quoi la création et l'art peuvent redonner du sens à l'action des hommes et des femmes au coeur de mon entreprise ? ».

 

L'univers musical « permet aux individus de communiquer entre eux, certains y voyant même un moyen riche, bien qu’ineffable, de se relier aux autres... ».

Faire entrer la musique dans l'entreprise, peut garantir « la cohésion du groupe en créant un sentiment d’identité » et aussi ouvrir la porte à l'intelligence émotionnelle.

 

 

« La partition de l’entreprise peut être écrite au moins sur un sujet : l’objectif commun.

Que l’on soit chercheur, scientifique, commercial ou fonction support,

la finalité de l’activité est partagée. « Pourquoi sommes-nous tous là ? »

« Ce ne sont pas les bénéfices annuels qui font rêver les salariés,

mais le plaisir de participer à une aventure commune,

de réaliser quelque chose dont ils sont fiers »

Michel Podolak

 

 

Je vous souhaite une belle semaine harmonieuse et musicale,

 

Anne Hodique

25 octobre 2015

 

 

SOURCES

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique

http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/medecine-aime-t-on-musique-929/page/2/

http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/medecine-aime-t-on-musique-929/page/8/

http://www.advanseez.com/blog/fr/2015/05/31/entrepreneur-homme-orchestre-ou-chef-dorchestre/

http://ingenieurcadre.com/2015/05/etes-vous-homme-orchestre-ou-plutot-chef-dorchestre/

http://ge-pe-se.blogspot.fr/2009/05/chef-dentreprise-chef-dorchestre.html

http://neumann.hec.ca/aimac2005/PDF_Text/JodoinJ_LapierreL%28mel%29.pdf

www.ecole.org/telechargement?cr=CR130410.pdf&type=2

http://www.orchestringmanagement.fr/

http://www.melanielevythiebaut.com/p_entreprise.html

http://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212538885/Intro_Huppert.pdf

http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/l-orchestre-de-jazz-metaphore-de-la-creativite-dans-l-entreprise_1408202.html

http://www.troisiemevoie.com/olivier_pauvarel/2010/06/m%C3%A9taphore-du-chef-dorchestre-les-limites.html

https://passagedecap.wordpress.com/2014/05/04/diriger-comme-un-chef-dorchestre/

 

 

 

 

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dim.

04

oct.

2015

LE PASSAGE A L'ACTION

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« Fais de ta vie un rêve et de ce rêve une réalité » Antoine de Saint-Exupery



Après mes publications sur « le sens » (cf. les 3, 9 et 16 mai 2015), j'ai décidé de consacrer une série d'articles au « passage à l'action ».

Parce que «rien n’arrête une idée dont le temps est venu » (Victor Hugo), rien n'arrête l'idée du passage à l'action lorsque son temps est venu...



Nous l'avons Notre projet qui fait sens... Il est là, tout pimpant, dans notre tête :-)

Nous y avons réfléchi, réfléchi et re-réfléchi... parfois très longuement... C'est celui là et pas un autre ! Et cette idée nous met en joie, nous connecte avec cette puissance vitale qu'est la joie.


C'est le meilleur début...avant le passage à l'action. Autrement dit, en rêver c'est bien, et le faire c'est mieux ! :-)


« Où va votre concentration va votre énergie» Anthony Robbins




LES AVANTAGES DU PASSAGE A L'ACTION



« L’action est ce qui crée toutes les grandes réussites.

L’action est ce qui donne des résultats » Anthony Robbins



Pourquoi passer à l'action ?


Tout simplement parce qu'entreprendre, se mettre en mouvement, apporte la santé, la motivation et le dynamisme.


« L'activité vaut mieux que l'inhibition de l'action » écrit Henri Laborit.


Les avantages du passage à l'action pour un objectif qui nous tient à coeur sont nombreux et fortement mobilisateurs : une meilleure estime de soi, un intérêt pour le monde qui nous entoure, une envie d'entreprendre, un accroissement de la réactivité, l'épanouissement de la conscience personnelle et collective.

 

Lorsque nous nous mettons en action sur un projet clair qui fait sens, il peut se produire aussi ce que l'on appelle "l'expérience optimale" ou "flow" (flux dans la traduction française).

Csikszentmihalyi, un chercheur en psychologie, en a listé les caractéristiques :


 - l’expérience optimale se produit généralement quand la personne s’engage dans une activité qui constitue un certain défi en raison de la difficulté à la réaliser. Cela stimule l’individu et l’incite à se dépasser.
- l’individu est très concentré sur ce qu’il fait car l’expérience est enrichissante en elle-même. Il n’est pas distrait par d’autres choses.

- la préoccupation de soi disparaît, mais, paradoxalement, le sens du soi se trouve renforcé à la suite de l’expérience optimale. Par exemple, quand un alpiniste fait une ascension difficile, il est totalement absorbé par cette action, mais est ensuite très satisfait de ce qu’il a réussi.
- la perception de la durée est altérée ; l’individu ne voit pas le temps passer.



Autant d'impacts positifs à tous les niveaux personnels et professionnels. Il s'agit d'un véritable cercle vertueux : nous en bénéficions, notre entourage proche aussi (famille, amis), ainsi que les autres cercles qui nous entourent (professionnel, associatif, etc.).



AU SECOURS !



Nous avons compris que nous sommes en grande partie créateur/créatrice de notre vie. Chouette !


Nous avons réfléchi, cherché, exploré et nous avons fini par trouver la direction à prendre, l'objectif à atteindre. Maintenant, nous savons ce qui fait sens pour nous ! Formidable !


Nous avons une idée des avantages du passage à l'action. Merveilleux !


Nous en avons envie, une grosse envie. Cela bouillonne dans notre esprit. Parfait !

Ressentir la joie et l'excitation est le meilleur début avant le premier pas du passage à l'action.


Donc, tout semble aller pour le mieux, les pensées sont au beau fixe et le tapis rouge va bientôt se dérouler. Jusqu'à ce que...


Tout à coup, blocage !!! Un coup de frein ! ... Quelque chose nous empêche d'avancer !


Au mieux, nous ne savons pas par où commencer. Au pire, nous avons la peur au ventre. Et au pire du pire, nous ne savons pas par où commencer et nous avons la peur au ventre !!!


Conséquence : les jours, les semaines, les mois, les années passent... Le rêve est resté à son stade initial, c'est à dire un rêve ! Peut être même a t-il rejoint les autres beaux rêves rangés dans l'armoire réservée aux projets en attente.


Au mieux, la simple évocation de notre rêve embellit notre quotidien. Au pire, son souvenir nous laisse un goût d'inachevé et de frustration (plus ou moins importante).

C'est logique : nous sommes frustrés par l'écart entre notre situation actuelle et notre situation rêvée. Si l'on y regarde de plus près, il s'agit d'un écart entre A et B, un chemin avec un début (A) et une destination (B).

 

Il est normal de se poser des questions, de se sentir perdu et même d'avoir peur face à ce passage vers l'inconnu. Nous connaissons tous cet état intérieur qui nous laisse dans l'indécision et qui nous empêche d'avancer.

 

Nous savons tous que la peur du changement est parfois bloquante, voire totalement paralysante.

 

 


LE CHANGEMENT


« Il n’y a pas de croissance sans transformation,

il n’y a pas de transformation sans mort et nouvelle naissance

(mourir et ressusciter, mourir et se réveiller dans une autre condition).

Car l’Homme n’est pas, l’Homme est à faire »

François Varillon



Observons la nature, observons la vie : tout change, en permanence ! Le printemps laisse la place à l'été, qui s'efface à l'arrivée de l'automne puis de l'hiver. Tout se transforme et l'être humain lui-même n'y échappe pas. C'est ainsi...


Le philosophe du mouvement Héraclite tente de nous ouvrir les yeux sur la réalité du changement : « tout coule... On ne se baigne jamais 2 fois dans le même fleuve. Si l'on y retourne, non seulement l'on n'est déjà plus le même mais l'eau de naguère est déjà loin : c'est donc un nouveau fleuve, une autre eau que nous expérimentons ».


Le bouddhisme fait de même lorsqu'il enseigne que« il n'y a de constant que le changement ».



Ainsi, les systèmes vivants, humains ou sociaux sont régis par 2 tendances fondamentales :

la stabilité dynamique (ou changement 1), qui consiste à « faire plus de la même chose » et l'évolution (ou changement 2), qui affecte et modifie le système.

Cette notion de changement émane de Gregory Bateson.



Changement 1 : la stabilité dynamique (ou homéostasie)

Les ajustements ou autocorrections maintiennent dans la stabilité.


Par exemple : vous n'aimez plus votre corps avec vos kilos en trop. Cela influence de plus en plus vos relations avec les autres (conjoint, amis, collègues). Vous avez donc décidé de perdre ces kilos qui vous gênent tant. Pour cela, vous avez remplacé votre consommation quotidienne de sucreries par des biscuits sucrés de régime pensant que l'inscription 0 % sur le paquet garantit les kilos en moins.

Dans le cas présent votre stabilité ne génère pas le changement souhaité. Vous aboutissez toujours à la même chose : votre poids actuel. Votre frustration demeure et votre manque de confiance en vous aussi.


« Quand ces changements ne suffisent plus, le système entre en crise et c'est là que peut se produire un changement de type 2 ».



Changement 2 : l'évolution

Ici, nous changeons complètement de registre. Il n'est plus question d'adaptation mais de vrai changement.

Dans le changement 2, les règles sont modifiées. Nous changeons notre vision du monde et vivons une véritable transformation.


« Au lieu de changer d'entreprise dans la même fonction, la personne change de métier par exemple. Mais pour cela, elle a dû changer certaines de ses croyances, transformer des règles qui régissaient sa vie, sortir du pilotage automatique et se poser les vraies questions : elle a dû reconstruire une réalité nouvelle ».


Pour reprendre l'exemple de la perte de poids, alors que vous hésitiez depuis longtemps, vous avez finalement pris la décision de rencontrer un nutritionniste qui a défini un programme personnalisé. Vos nouvelles habitudes alimentaires (moins de sucre et de sel, plus de légumes, de fruits...) génèrent le changement souhaité. Et pour mettre toutes les chances de votre côté, vous avez commencé à pratiquer un sport. Vous commencez à vous réconcilier avec vous-même et  ressentez à nouveau de la joie à être en relation.



Paul Watzlawick utilise la métaphore très évocatrice de la conduite automobile pour parler du changement :

Dans le changement 1, vous voulez aller plus vite mais tout en restant en première. Forcément, face à une côte abrupte, vous pouvez finir par caler !

Dans le changement 2, vous changez de vitesse et donc vous passez à un niveau supérieur de puissance.


 

Le processus de changement peut aussi être vu comme un cycle constitué de 4 phases (roue de Hudson) : un lancement, une désynchronisation, un désengagement puis un renouveau. Notre vie serait ainsi une succession de cycles (pas toujours linéaires).


- Phase 1 : énergie haute et positive, joie, dynamisme, envie, mille idées à la minute,
- Phase 2 : énergie haute et négative, agacement, insatisfaction,
- Phase 3 : énergie basse et négative, envie de rien, fatigue, mélancolie, déprime,
- Phase 4 : énergie basse et positive, confiance retrouvée, sérénité.


 

Changer suppose de passer dans le déséquilibre pour à nouveau entrer dans l'équilibre. Vivre ce déséquilibre ne nous enchante pas plus que cela et nous préférons parfois rester dans notre « zone de confort » que nous connaissons bien. Cependant, cette prison dorée (ou pas) ne permet pas notre plein épanouissement.


Les blocages auxquels nous nous heurtons sont le plus souvent créés par la rigidité de nos constructions mentales, par notre façon de voir le monde.


« C'est parce que le changement existe que l'on peut changer ! ». Prendre appui sur nos ressources intérieures et extérieures est une aide dans ce processus.



Nietzsche, dans son oeuvre, déclare : « tu dois devenir qui tu es », c’est-à-dire : « tu dois aller au bout de la direction que tu t’es choisie ». Oui mais... il y a la peur !


Le prochain article abordera cette notion de peur que nous ressentons tous et qui fait barrage à notre envie d'avancer et de nous épanouir.


"Grâce à l'impermanence, tout est possible. La vie elle-même est possible.

Si un grain de blé n'était pas impermanent, il ne pourrait se transformer en tige de blé.

Et si la tige de blé n'était pas impermanente, elle ne pourrait jamais produire

l'épi de blé que nous mangeons." Thich Nhat Hanh, moine zen vietnamien




Belle semaine à toutes et à tous,

Anne Hodique

4 octobre 2015

 


SOURCES

 

Françoise Kourilsky : « Du désir au plaisir de changer » - Editions Dunod – Paris 2014

Norbert Macia, Président de l’A.P.D.E.A et fondateur de Réseau Coaching

L'expérience optimale

Les concepts cles du bouddhisme 

Hudson  






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sam.

12

sept.

2015

L'ENTREPRISE ET LA METAPHORE

Article n° 2 : le temps, l'entreprise et la métaphore dans notre culture

(suite du 1er septembre 2015)

 

 

« Quand on vit grâce aux métaphores « le travail est une ressource »

et « le temps est une ressource », comme c'est le cas dans notre culture,

on tend à ne pas les percevoir comme des métaphores » (Lakoff et Johnson)

 

 

Le Temps, élément fondamental dans nos vies, est l'un des principaux acteurs de l'entreprise.

 

L'historien anglais Edward P. Thompson, dans son oeuvre « Temps, travail et capitalisme industriel », montre le lien étroit entre temps et travail dans le processus d'industrialisation de nos sociétés.

 

Nous avons tous en mémoire l'Organisation Scientifique du Travail aux Etats-Unis à la fin du XIXe/début du XXe siècle et sa division horizontale (parcellisation et spécialisation des tâches) ou « travail à la chaîne », prônée entre autre par F.W. Taylor.

« Mon système se fonde sur l'étude scrupuleuse et scientifique des temps, qui est de loin l'élément le plus important de l'organisation scientifique du travail » (Taylor, 1907).

 

L'objectif de cette « discipline temporelle du travail » étant d'augmenter la productivité, le « temps-horloge » (premier outil de gestion, bien avant les logiciels spécialisés) se devait d'être contrôlé, exploité, mesuré.

« La révolution industrielle est ainsi corrélative d'une nouvelle conception du temps dans laquelle celui-ci doit être maîtrisé, exploité. De l'organisation du travail à la planification des loisirs, de l'exploitation de l'espace à la conception du quotidien, ce sont toutes les structures de la société capitaliste moderne qui naissent des rouages du temps mesuré ».

 

Le courant du XXe siècle a ensuite vu l'apparition d'autres théories des organisations : « le mouvement des relations humaines », « les théories de la contingence », « les théories constructivistes ».

« La conception de l'organisation au XXe siècle a évolué d'un système fermé, rationnel, relativement prévisible vers une approche plus contingente et constructiviste dans laquelle il faut évoluer à travers un environnement complexe et incertain qui influe sur l'organisation du travail ». 

 

Les années passent... Le Temps demeure central dans les activités liées au travail. Sa bonne gestion est devenue fondamentale pour gagner en productivité et en efficacité afin de faire face aux nouveaux enjeux économiques et à la complexité de l'environnement.

Pour optimiser leurs ressources humaines, incluant le facteur « temps », les entreprises ont à leur disposition pléthore de logiciels spécifiques, sites internet, articles, conférences, formations, etc.

 

 

Qu'en est-il de la métaphore ?

 

« Dans l'entreprise, ainsi que dans la société en général, le temps est de plus

en plus assimilé à une ressource rare, dont l'utilisation a un coût élevé»

Giovanni Gasparini

 

 

Lakoff et Johnson, dans leur ouvrage « les métaphores dans la vie quotidienne », démontrent la nature métaphorique des concepts qui structurent nos activités. Il y est notamment question des métaphores structurales (cf définition dans ma publication du 30 juin) relatives au temps et au travail : « le travail est une ressource », « le temps, c'est de l'argent », « le temps est une ressource » (plutôt limitée), « le temps est une marchandise » (précieuse).

 

Cette façon de concevoir le temps et le travail est spécifique à notre culture (certaines cultures ont un rapport au temps différent du notre). « Ces pratiques sont relativement nouvelles dans l'histoire de la race humaine (…). Elles sont apparues dans les sociétés modernes industrialisées et elles structurent très profondément nos activités quotidiennes fondamentales ».

 

Par curiosité, voyons comment se constituent ces métaphores...

 

 

Les métaphores « le temps est une ressource » et « le travail est une ressource » 

 

Ces métaphores « sont culturellement fondées sur notre expérience des ressources matérielles, c'est à dire essentiellement des matières premières et des sources d'énergie »

 

Les caractéristiques de « la ressource » (domaine source) sont ici appliquées au temps et au travail (domaine cible).

Qu'est-ce qu'une ressource matérielle ?  : « un type de substance, peut être quantifiée assez précisément, peut recevoir une valeur par unité, concourt à un but donné, s'épuise progressivement à mesure qu'elle est consommée ».

 

Les deux métaphores structurales « le temps est une ressource » et « le travail est une ressource » font appel à la métaphore ontologique « de substance » (cf définition dans ma publication du 30 juin) : « l'activité est une substance » et « le temps est une substance ».

Ce qui permet de « quantifier le travail et le temps, c'est-à-dire de les mesurer, de concevoir qu'ils « s'épuisent » progressivement et de leur attribuer des valeurs monétaires ; elles permettent aussi de percevoir le temps et le travail comme des choses qui peuvent être «utilisées » à des fins variées ».

 

 

Les métaphores « le temps c'est de l'argent », « le temps est une ressource limitée », « le temps est une marchandise précieuse » 

 

« Que l’on en soit conscient ou pas, il y a lieu de supposer que time et money

sont intimement liés dans l’esprit de tout locuteur anglophone.

Cette métaphore représente bien plus qu’un simple effet de style littéraire ;

ce sont les concepts qui sont liés, pas seulement les mots »

Alex Boulton

 

Benjamin Franklin considérait le temps comme une marchandise en l'assimilant à de l'argent « souviens-toi que le temps c'est de l'argent » disait-il. Ce que Thompson appelle « l'équation terme à terme entre temps et argent ».

 

Dans notre culture, le temps est une marchandise qui a de la valeur, une ressource limitée en quantité. Il est souvent question de salaire horaire, budget annuel, etc.

« Du fait que nous agissons comme si le temps était une denrée précieuse et une ressource limitée, comme si même c'était de l'argent, nous concevons le temps de cette manière. Ainsi, nous comprenons et vivons le temps comme quelque chose qui peut être dépensé, perdu, calculé, bien ou mal investi, épargné ou gaspillé ».

 

C'est la raison pour laquelle nous retrouvons les expressions suivantes dans notre langage habituel personnel et professionnel :

« tu me fais perdre mon temps », « comment gérez-vous votre budget temps ? », « réparer ce pneu crevé m'a coûté une heure », « je n'ai pas de temps à perdre », « tu dois économiser ton temps », « son temps ne lui appartient plus », « cela vaut-il la peine que tu y consacres du temps ? », « je vais gagner du temps », etc.

 

Ces trois métaphores forment un système cohérent dans la culture occidentale moderne.

 

Néanmoins, considérer le travail de cette façon (c'est à dire en ne prenant pas en compte celui qui l'effectue, ainsi que la signification et le sens qu'il lui donne) masque et déprécie d'autres conceptions possibles : l'idée que le travail peut être un jeu et qu'il peut être porteur de sens.

 

Thompson rappelle que « toute croissance économique s'accompagne toujours d'une profonde transformation culturelle ».

C'est certainement la raison pour laquelle de plus en plus d'acteurs de l'entreprise recherchent l'équilibre entre leurs temps de vie professionnelle, personnelle et associative.

 

Une enquête Viavoice parue dans l'Express le 2 juin 2015, montre que 71% des salariés (90 % pour ceux qui passent beaucoup de temps dans les transports) disent manquer de temps pour parvenir à concilier tous les aspects de leur vie : travail, transport, tâches ménagères, famille, amis, loisirs.

 

Sachant qu'un meilleur équilibre participe d'un meilleur moral des individus et des bons résultats d'une entreprise, certains proposent une autre conception du rapport temps/travail : souplesse des horaires, prise en compte des contraintes familiales, télétravail, etc.

 

 

 

En conclusion...

 

Si l'on part du principe que « notre système conceptuel ordinaire, qui nous sert à penser et à agir, est de nature fondamentalement métaphorique », et puisque la première richesse de l'entreprise est l'ensemble des hommes et des femmes qui y travaillent, il appartient à chacun (et notamment aux leaders) de créer une ou des métaphores nouvelles qui seront porteuses de « richesse », d'épanouissement et de sens pour l'entreprise et ses acteurs... des métaphores holistiques tenant compte de la globalité de l'individu, c'est à dire « de ses dimensions physique, mentale, émotionnelle, familiale, sociale, culturelle, spirituelle » ou transpersonnelle.

 

 

A suivre...

Anne Hodique

12 septembre 2015

 

 

PS Anecdote : alors que j'écrivais cet article sur « le temps » (qui m'a pris un certain temps ;-) ), j'ai fait une fausse manip informatique (laquelle ?). Mon article s'est transformé en une longue série de caractères indéchiffrables... Impossible à récupérer !!!

Passé le moment de grande déception (je vous laisse imaginer la scène...;-) ), j'ai donc réécrit l'ensemble. Ce qui m'a encore pris un temps certain ;-)

De plus, j'attendais un appel qui n'arrivait pas et qui bloquait l'avancement d'un autre projet professionnel.

Ces deux événements contigüs m'ont rappelé, chacun à leur manière, l'importance du temps dans ma vie... et de la respiration ;-) .

Ah ce temps... ce temps...

 

 

SOURCES

Geroge Lakoff et Mark Johnson « les métaphores dans la vie quotidienne » - Les Editions de Minuit - 1980

Patrick Amar et Pierre Engel « Le coaching » - Editions PUF - 2015

http://asp.revues.org/2588?lang=en

http://www.fr.adp.com/assets/vfs/Family-25/docs/La-gestion-des-ressources-humaines-pour-les-PME.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_de_temps

http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=63&idMot=63

http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/travail-ou-vie-privee-sept-salaries-sur-dix-menent-une-course-contre-le-temps_1685435.html

Jean-François Chanlat « L'individu dans l'organisation : les dimensions oubliées » - Les Presses de l'Université - 2007

https://books.google.fr/books?id=INXp9aMxZfsC&pg=PA217&lpg=PA217&dq=la+m%C3%A9taphore+du+temps+dans+l%27entreprise&source=bl&ots=Hv24msrG1k&sig=T-mffJA-W88tnkUxh6jLMdPC1do&hl=fr&sa=X&ved=0CEIQ6AEwBmoVChMIm7q-sMvHxwIVhrsUCh2qvApM#v=onepage&q=la%20m%C3%A9taphore%20du%20temps%20dans%20l%27entreprise&f=false

http://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Holistique

 

 

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mar.

01

sept.

2015

L'ENTREPRISE ET LA METAPHORE

Cet article fait suite à mes trois publications du 31 mai, 17 et 30 juin 2015

 

 

« Newton usait de la logique et des métaphores. Darwin se servait des faits et des histoires.

Poincaré s'enchantait des unes et des autres »

Donald N. McCloskey

 

 

« Nombreux sont ceux qui, au XIXe siècle, ont rejeté l'idée d'atome au motif qu'on ne pourrait jamais en voir »... Fort heureusement il n'en est rien des métaphores ! Nous avons pu constater, dans les publications précédentes, la présence et le rôle primordial des métaphores dans notre vie quotidienne, sans que nous en ayons réellement conscience.

Il y a fort à parier que si nous devions signaler à voix haute chacune de nos métaphores, nous deviendrions (très) rapidement tous aphones et sourds ! ;-)

 

Et puisqu'elle est au coeur de nos pensées, de nos actions et de nos émotions, nous la retrouvons également en entreprise.

L'entreprise... « Haut-lieu » de rencontre entre moyens matériels et financiers, énergie et talents, biens et services. Employés et employeurs y consacrent une grande part de leur temps en essayant d'y développer leurs compétences et affirmer leur personnalité.

 

« L’entreprise fait l’objet de représentations symboliques à plusieurs niveaux :

  • celui des dirigeants qui, afin de stimuler les salariés et d’attirer les clients, la comparent parfois à une équipe sportive, à une troupe de combattants, à un orchestre symphonique...,

  • celui des consultants et des formateurs qui, afin d’expliquer le fonctionnement de l’entreprise, l’assimile à un organisme vivant, au cerveau humain, à un ordinateur,

  • celui des théoriciens des organisations qui, afin de construire une représentation robuste de l’entreprise, la présente sous la forme d’un " nœud de contrats ", " d’une arène politique ", d’un " réseau de neurones"…(Amadieu).

 

Dans cette série de publications sur l'entreprise, il sera question du recours aux métaphores sportives, humaines et animales, de l'orchestre, etc.  Il sera aussi question de l'importance des métaphores dans les relations humaines et de leur implication dans le rapport au temps.

 

Bien entendu, nous ferons connaissance avec la nouvelle génération de métaphores originales (plébiscitées par nombre de managers du XXIe siècle), en écho avec l'émergence dans les années 1990 des entreprises qualifiées de « virtual organization » ou « entreprises virtuelles ».

 

Nous verrons comment ces métaphores se mettent au service de l'entreprise et des hommes, comment (et si) elles améliorent « la capacité de perception, de compréhension et d'interprétation des aspects primordiaux de la vie organisationnelle ».

Nous pourrons constater la façon dont elles contribuent à ouvrir le champ des possibles et à d'autres modes de pensée.

 

Juste un petit rappel « théorique » avant d'aller plus loin :

  1. «La métaphore est principalement un moyen de concevoir une chose en termes d'une autre et sa fonction première est la compréhension » (Lakoff et Johnson). « Une métaphore est donc une nouvelle représentation de quelque chose » (David Gordon).

  2. Elle éclaire certains aspects et en occulte d'autres. Ainsi, nous avons surtout tendance à voir les ressemblances. « La métaphore nous incite à voir les ressemblances mais elle ne tient pas compte des différences » (Gareth Morgan).

    Par exemple, avec « cet homme est un lion », nous avons tendance à penser à certaines caractéristiques que l'on prête au lion telles que la force et le courage, en omettant le fait que cet individu peut aussi être démon, ermite ou saint !

  3. Une seule métaphore ne suffit donc pas pour appréhender et comprendre une situation.

    « La métaphore est au centre de notre façon de « lire », comprendre et modeler la vie de l'organisation. Jamais, pourtant, ce point de vue ne sera réduit à la défense d'une perspective unique ».

 

Il est temps à présent « d'entrer » dans l'entreprise... Comme Gareth Morgan, faisons un petit effort « d'imaginisation »...

 

 

QUELQUES IMAGES

 

 

Le sport

 

 

Le sport, « activité facilement appréhendable en tant que fait culturel, véhicule les concepts primordiaux de l’existence : opposition, concurrence, victoire, défaite et même vie et mort.(...)

Le développement du sport (...) l’amène au rang des concepts universels et conduit à la banalisation et à la popularisation de la langue sportive, de sorte que les métaphores puisées dans cette sphère se rapportent à un concept existant dans la conscience publique

c’est-à-dire de sorte qu’un modèle métaphorique soit possible ».

Inna Khmelevskaia

 

 

Le domaine sportif offre une source de symboles attirants au monde de l'entreprise.

 

C'est ce qu'explique Bernard Radon dans un article qu'il a consacré à la métaphore sportive :

« Les athlètes de haut niveau communiquent un foisonnement d'images, de beauté du corps, de sobriété de gestes, de force et de perfection. Tous ces ingrédients sont réunis pour les faire accéder au statut d'icônes universelles et intemporelles. Grâce à eux et avec l'aide des médias, nous sommes envoûtés à l'idée de transférer leurs représentations métaphoriques dans le monde de l'entreprise »

 

En vertu des similitudes entre le modèle sportif et l'entreprise, nous retrouvons donc des métaphores sportives dans le langage des acteurs de l'entreprise, ainsi que dans sa structure même :

 

- L'entreprise, pour vivre, a besoin d'hommes d'action. Or, le sportif échange plus d'énergie et d'informations que n'importe qui d'autre et surtout, il agit !

 

- Face à la complexité systémique interne et externe, elle a aussi besoin que ces hommes d'action gardent leur sang-froid à la manière de la solidité mentale du sportif.

En effet, le sport « se propose de canaliser ces tensions, particulièrement exacerbées avec le développement du monde industriel, en leur conférant une forme symbolique, quasi rituelle, en les encadrant par des règles et des règlements » (Lejeune).

 

- Les membres de l'entreprise et les sportifs évoluent au sein d'un cadre avec une définition des rôles, des règles et des objectifs précis. L'effort de chacun est mis au service du groupe pour atteindre les objectifs, c'est ce qu'on appelle « l'esprit d'équipe ».

 

- L'entraîneur sportif est à l'équipe ce que le manager est pour l'entreprise. « Tous deux ont la même mission, c'est-à-dire gagner des challenges, mais chacun a son aire de jeux ».

 

Ainsi, le sport inspire à l'entreprise des valeurs telles que le courage, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, la persévérance et la compétition.

Il devient « outil de management » pour favoriser le développement d'une culture d'entreprise forte.

 

Pour reprendre deux expressions sportives employées au sein de certaines entreprises, si « une équipe se construit dans le mouvement » et si en plus elle le fait dans la bonne humeur, alors elle a toutes les chances d'incarner « une équipe qui rit est une équipe qui gagne ».

 

Sauf que... Là où les sportifs s'adonnent à leur activité par passion et par quête de dépassement de soi, certains salariés visent surtout à satisfaire un besoin de sécurité (cf  la pyramide de Maslow). L'équipe ne rit pas toujours et ne partage pas systématiquement, faute de motivation, les rêves de « dream team » de son dirigeant. Difficile dans ce cas de « mobiliser une équipe vers un but » bien précis.

 

Et sauf que... La complexité et la taille de certaines entreprises rend difficilement assimilable « l'imagerie sportive » pour laquelle « l'esprit club » rappelle les valeurs familiales.

«  On peut donc penser que plus l’entreprise est grande, et plus le sentiment d’implication au sein d’un collectif soudé est faible. Ce raisonnement nous mène à penser que la retranscription du management du sport sur le management entrepreneurial n’est en fait efficace que si l’entreprise est sainement structurée, avec des valeurs appuyées et clairement exprimées. Il est indispensable pour un employé de pouvoir s’y adosser et de savoir à quelle famille il appartient ».  

 

Néanmoins, même s'il est parfois critiqué parce que trop « simplificateur et réductionniste », ce modèle de management basé sur le sport reste rassurant, clair et porteur de sens pour tous les collaborateurs, surtout dans un contexte complexe, opaque et stressant.

 

 

 

Les animaux et les êtres humains

 

« Qui veut vendre un chameau en vante les pattes »

Proverbe arabe


«... Au cours de nos recherches, nous avons constaté que la métaphore est employée systématiquement dans le discours du marketing et joue un rôle essentiel dans la construction de la réalité économique propre au domaine du marketing... ». C'est ce qu'affirme Raluca Gabriela BURCEA, chargée de cours à l'université de Bucarest, dans un article paru en 2013.

 

Le discours du marketing fait souvent appel à la métaphore ontologique d'entité qui personnifie le produit (cf ma publication du 30 juin). Par la métaphorisation, le produit et la marque sont ainsi conçus dans les termes d'un être humain.

Les spécialistes du marketing parlent de « familles de produits », « générations de produits », « cycle de vie d’un produit », « conception », « naissance », « jeunesse », « maturité », « croissance », « vieillesse » ou « mort », « adoption », « identité de la marque », « personnalité de la marque », « fidélité à (l'égard de) la marque », « stature de la marque », etc.

 

 

9 octobre 1890, dans un parc proche de Paris... Clément Ader vient d'effectuer un premier vol expérimental avec Eole. Pour la première fois, un homme a décollé du sol à bord d'une machine plus lourde que l'air. Sur une photographie prise à cette époque, que voit-on ? Un « engin » motorisé avec des ailes qui ressemble à s'y méprendre à... une chauve-souris !

Et pour cause ! Clément Ader a conçu Eole (qu'il a aussi baptisé « avion », du latin avis = oiseau) en observant le vol de roussettes.

« Le vol des oiseaux et des insectes m'a toujours préoccupé… J'avais essayé tous les genres d'ailes d'oiseaux, de chauve-souris et d'insectes, disposées en ailes battantes, ou ailes fixes avec hélice… Je découvris l'importante courbe universelle du vol ou de sustentation. » (Clément Ader).

Les relations d'affaires ne seraient pas ce qu'elles sont sans l'aviation et donc sans... les oiseaux, les insectes, les chauve-souris ! ;-)

 

Les animaux occupent également une place très importante dans la stratégie liée aux marques. C'est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises, informées sur la portée métaphorique des animaux, utilisent cette symbolique dans leur communication.

«Leur familiarité et leur capacité à évoquer des concepts communément partagés par les consommateurs, font d’eux un incontournable» (Christophe Pradère).

 

Nous les retrouvons dans les logos et les campagnes publicitaires menées pour convaincre les consommateurs. Quelques exemples : le rapace (domination, force, prestige) et l'écureuil (stockage, épargne) pour le secteur bancaire, l'aigle (nature, liberté, puissance) pour les marques de vêtements,

les félins comme le puma et le jaguar (rapidité, agilité) pour les marques sportives et les voitures, le cheval (liberté, rapidité, pouvoir) pour les transports et les déménageurs, l’éléphant (puissance, stabilité, mémoire, intelligence), etc.


Les animaux ont beaucoup à enseigner aux humains, aussi bien dans la sphère privée que professionnelle.

En 2010, paraissait un livre best-seller, fruit de 5 ans de recherche, 290 études et 3500 organisations analysées. Dans « Animal Firm », Marco Schreurs et Simon van der Veer démontraient les réelles capacités d'organisation dont font preuve les animaux et apportaient la preuve que le management devrait s'en inspirer pour gagner en efficacité.

 

« Le résultat ? 35 caractéristiques de «High Performance Organisations» (HPO) déclinées en 5 aspects, chacun associé à une catégorie d’animal :

  1. la qualité du management,

  2. la vision à long terme,

  3. l’ouverture d’esprit et l’envie d’agir,

  4. la volonté de s’améliorer et de se renouveler sans cesse

  5. la qualité des collaborateurs

Traduit dans le monde animal, cela donne ceci :

  • les oies qui volent en « V » couvrent une distance de 71 % supérieure à celle qu’elles parcourent en solo,

  • les animaux de la savane aussi différents que les zèbres, les gnous, les girafes et les autruches forment une vraie équipe pour survivre dans la savane,

  • les corneilles sont des modèles d’innovation quand il s’agit de trouver une solution à un problème nouveau,

  • les hyènes africaines partagent leur savoir avec les plus jeunes et placent l’intérêt collectif devant l’intérêt individuel,

  • les fourmis s'échangent efficacement les informations et tirent les leçons de leurs erreurs ».

 

Sans oublier l'éléphant dont le comportement exemplaire et les qualités de manager sont particulièrement inspirants pour tout dirigeant souhaitant construire des relations de confiance.

 

 

Fourmilière, horde de loups, noeud de vipères, vol des oies sauvages... Toutes ces espèces, avec leurs codes de vie sociale, offrent des analogies avec les modalités et problématiques de fonctionnements sociaux en entreprise.

 

 

Et puis, il y a les histoires métaphoriques...

 

Pour illustrer la présence des animaux dans nos expressions courantes, voici « une réunion pas comme les autres » :

Le Responsable Bureau d'Etude pense arriver comme un chien dans un jeu de quille dans la réunion. Le PDG n'est pas encore là. Tous se regardent en chiens de faïence, on entendrait presque une mouche voler !

Au bout de quelques longues minutes, la Directrice Commerciale prend la parole « inutile de ménager la chèvre et le chou pour le dossier Z. De toute façon, il n'y a vraiment pas de quoi fouetter un chat ».

Le PDG entre alors dans la pièce et, comme à son habitude, lance à l'assemblée « revenons à nos moutons ». Il s'assoit et poursuit... « Il est grand temps de prendre le taureau par les cornes pour mener à bien le dossier Z. Quelque chose m'a mis la puce à l'oreille et j'aimerais avoir votre avis ».

Il s'ensuit de nombreux échanges entre les participants.

Trente minutes plus tard, le PDG intervient « nous avons bien avancé sur cette question. C'est beaucoup plus clair à présent. Bon ! Je saute du coq à l'âne... Où en est-on avec le dossier Y ?... ».

 

 

Un article « atypique », publié en 1974 (et toujours d'actualité) par William Oncken, spécialiste américain du management, évoquait « la problématique de la gestion du temps en lien avec la délégation » :

« Un singe sur mes épaules :

Le singe représente tout «projet», «action», «dossier», «décision», «problème».C’est un charmant animal qui a pour particularité de sauter d’une épaule à l’autre pour se blottir dans les bras du plus accueillant des décisionnaires, pas forcément le bon et rarement volontaire. L’analogie du singe désormais perché sur l’épaule du manager illustre le transfert de l’initiative du subordonné vers son supérieur. Le singe n’aurait pourtant jamais dû quitter l’épaule de son propriétaire légitime.

Celui qui n’y prend pas garde se trouve vite à la tête d’une ménagerie affamée qui lui rend la vie impossible. Malgré les efforts que peut réaliser un manager pour développer l’initiative et l’autonomie de ses collaborateurs, il demeurera toujours confronté à la gestion des singes lorsqu’une personne viendra lui soumettre son problème. De cette manière, il se décharge de sa responsabilité en attendant votre initiative. Dans le feu de l’action bien des singes sont au rendez-vous. Pour aider les managers à ne pas se laisser dominer par ces primates bien blottis sur leurs épaules, William Oncken a recensé sept étapes pour gérer efficacement les problèmes de management, sept règles de conduite pour traiter avec efficacité les singes sur notre épaule... ».

 

 

Les consultants ont aussi des histoires à raconter :

« Les aveugles et l'éléphant

 Quand le consultant arrive dans une entreprise, les collaborateurs sont parfois étonnés de constater qu’il attache de l’importance à la vision de chacun. Il fait parler tout le monde, écoute, prend des notes… c’est louche… Voici donc une métaphore de consultant qui va détendre tout le monde : Les aveugles et l’éléphant.

Quatre hommes aveugles croisent un éléphant.

Le premier saisit une patte et en conclut qu’il s’agit d’un arbre.
– Le second attrape la queue et pense que c’est un fouet.
– Le troisième touche la trompe et affirme que c’est un tuyau.
– Le quatrième tapote son flanc et décrète que c’est un mur.

L’homme sage qui observe la scène leur dit :  » Vous avez tous raison, chacun de vous en est d’ailleurs convaincu. Si vous devez donner la définition de ce qu’est un éléphant, vous donnerez votre point de vue… mais ce ne sera qu’une facette de la vérité. »

La vérité est parfois très difficile à saisir mais elle n’est pas relative. La vérité existe bel et bien, nous devons simplement déterminer quelle pièce du puzzle nous avons dans la main et se rappeler que nous n’avons pas le puzzle complet. Ces quatre hommes aveugles tombent dans une erreur en tirant des conclusions sans avoir suffisamment d’informations à leur disposition.  Pour s’approcher de la vérité, il faut une certaine ouverture d’esprit et remettre en question ses principes, ses présomptions et ses croyances. Prendre du recul, adopter un autre angle, collecter un maximum d’informations, les croiser… Voilà pourquoi le consultant qui est le plus aveugle de tous car il n’a pas croisé l’éléphant, doit pour prendre le rôle du sage, écouter tout le monde... ».

(Philippe Rousselle)

 

 

« Je me sers des animaux pour instruire les hommes » écrivait Jean de la Fontaine... Quatre siècles plus tard, les hommes au sein des entreprises se servent du pouvoir agissant de la métaphore animalière avec l'espoir que leur société « se taillera la part du lion » dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

 

 

Dans le prochain article, nous découvrirons d'autres « images de l'organisation »...

Bonne semaine à toutes et à tous,

 

Anne Hodique

1er septembre 2015

 

 

SOURCES

 

George Lakoff et Mark Johnson « les métaphores dans la vie quotidienne » - Les Editions de Minuit - 1980

Gareth Morgan « Images de l'organisation » - Deboeck Université - 1999

LEJEUNE D., 2001, Histoire du sport (xix e-xx e siècle), Paris, Christian (Vivre l’histoire), 219 p. 

 

http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=VSE_181_0008

http://www.bilan.ch/entreprises/strategie-et-management-0/le-mythe-de-la-metaphore-sportive-dans-lentreprise-1

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_Ader

http://www.volodalen.com/15psychologie/psychologie70.htm

http://mots.revues.org/1031

https://hrstats.wordpress.com/2012/06/20/florilege-de-metaphores-sportives/

http://agora.qc.ca/documents/sport--

http://www.4tempsdumanagement.com/2-21-Le-modele-sportif-est-il-transferable-au-management-des-equipes-d-entreprise_a771.html

http://livre.fnac.com/a3476476/Nicolas-Dugay-Boostez-votre-equipe-avec-les-metaphores-du-sport

https://metaphoresdeconsultants.wordpress.com/

http://www.revue-signes.info/document.php?id=3158

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01164496/document

http://fr.slideshare.net/Vanhooteghem/les-mtaphores-animales

http://www.brunodufour.com/les-metaphores-sont-l-art-du-contourenement-dans-la-rhetorique/

http://www.references.be/carriere/evoluer/5-animaux-qui-ont-beaucoup-a-apprendre-aux-managers

http://www.influencia.net/fr/actualites/in,tendances,animal-est-il-meilleur-ami-marque,3735.html

http://www.marketing-etudiant.fr/blog/logos-animaux-les-meilleurs-amis-des-entreprises.php

http://www.jobat.be/fr/articles/votre-entreprise-ressemble-t-elle-a-un-combat-de-coqs/

 

 

 

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mar.

30

juin

2015

LA METAPHORE DANS LA VIE QUOTIDIENNE ET EN COACHING

Article n° 3 : la rationalité imaginative (suite du 17 juin 2015)

 

 

La métaphore en tant qu'accès à une autre vérité (au-delà de).

La métaphore en tant que pont vers une autre réalité (entre).

La métaphore en tant qu'aide à la compréhension d'une réalité (à côté de, avec).

 

 

« La métaphore est pour la plupart d'entre nous un procédé de l'imagination poétique et de l'ornement rhétorique, elle concerne les usages extra-ordinaires plutôt qu'ordinaires du langage. De plus la métaphore est perçue comme caractéristique du langage, comme concernant les mots plutôt que la pensée ou l'action. Pour cette raison, la plupart des gens pensent qu'ils peuvent très bien se passer de métaphores.

Nous nous sommes aperçus au contraire que la métaphore est partout présente dans la vie de tous les jours, non seulement dans le langage, mais dans la pensée et l'action (…) la manière dont nous pensons, dont nous avons des expériences et dont nous menons nos activités quotidiennes dépend dans une large mesure de métaphores »...

 

George Lakoff (professeur de linguistique cognitive – université de Berkeley) et Mark Johnson (professeur de philosophie, des arts et des sciences – université de l'Oregon) commencent ainsi le premier chapitre d'un livre étonnant, fruit de leurs explorations en cognitivisme, linguistique et philosophie : « les métaphores dans la vie quotidienne » ; un livre incontournable, à la manière d'un Iceberg, qui permet de comprendre ce qui est à l'oeuvre dans notre langage et dans notre vie en général.

 

La publication d'aujourd'hui va consister, entre autre, à vous faire partager quelques passages « clef » de leurs recherches dont l'axe central repose sur le rôle primordial des métaphores dans la réalité politique, sociale, économique, scientifique, etc...

 

 

 

Au-delà du langage

 

On doit se souvenir ici que nous fonctionnons par analogie. Autrement dit : « la plupart des concepts sont en partie compris en termes d'autres concepts » Lakoff et Johnson.

C'est pourquoi Aristote dans la Rhétorique dit que la sphère humaine est métaphorique.

 

George Lakoff et Mark Johnson confirment ce point de vue et vont plus loin encore quand ils écrivent que la métaphore fait partie de notre vie de tous les jours dans le langage ainsi que dans la pensée et l'action.

Ils ont émis l'hypothèse de la ressemblance entre la linguistique et le système conceptuel de chacun, « Les métaphores dans le langage sont possibles précisément parce qu'il y a des métaphores dans le système conceptuel de chacun».

 

Cette hypothèse s'oppose à la théorie la plus courante : la théorie de la comparaison qui affirme que les métaphores sont des phénomènes de langage, non de pensée ou d'action.

Les nombreuses données qu'ils ont fourni prouvent que la métaphore est un phénomène qui concerne d'abord la pensée et l'action, puis le langage de manière dérivée.

 

En voici quelques illustrations... très surprenantes ;-) 

 

 

La métaphore structurale

 

Un concept peut être métaphorique et structurer partiellement les actes de notre quotidien. Prenons l'exemple des relations humaines et des échanges entre les personnes...

 

Un jour sur la terre , un jour comme les autres... Marie et Paul se retrouvent et décident d'entrer en communication. La conversation s'engage... Chacun prend successivement la parole, écoute l'autre et coopère.

 

Avec le concept de conversation et la métaphore « la conversation, c'est la paix », les mots employés sont relatifs à la paix : « inviter », « partager », « rallier », « mettre en commun », « aimer »...

Nous les retrouvons dans des phrases telles que :« je vous invite à me donner votre opinion », « mettons en commun nos arguments», « partageons nos impressions», «  je me rallie à votre cause », « j'aime vos propos »...

 

La conversation est courtoise et agréable. « Quels que soient les autres objectifs que peuvent se fixer les participants en conversant, les conversations sont d'abord des exemples de relations sociales gouvernées par la politesse ».

 

Jusqu'à ce que cette conversation devienne une controverse et donc une discussion. La différence fondamentale entre une conversation et une discussion réside dans l'impression de se trouver sur une zone de conflit.

 

Avec le concept de discussion et la métaphore « la discussion, c'est la guerre », les mots employés sont relatifs à la guerre : « démolir », « défendre », « stratégie », « indéfendable », « attaquer », « écraser ».

Nous les retrouvons dans des phrases telles que : « vos affirmations sont indéfendables », « ses critiques visaient droit au but », « j'ai démoli son argumentation », « si tu utilises cette stratégie, il va t'écraser », « tu n'es pas d'accord ? Alors défends toi ».

 

La discussion ressemble ainsi à un champ de bataille verbal où les adversaires s'affrontent, s'attaquent et se défendent réellement à « coups » de mots guerriers. Ils peuvent gagner ou perdre.

«  S'il n'y a pas bataille physique, il y a bataille verbale et la structure de la discussion -attaque, défense, contre-attaque, etc – reflète cet état de fait (…) en utilisant tous les moyens verbaux disponibles : l'intimidation, la menace, l'argument d'autorité, l'insulte, l'insinuation blessante, la diversion, le marchandage... ».

 

Fort heureusement, il est possible pour Marie et Paul de quitter les hostilités et retrouver « la conversation, c'est la paix » afin d'expérimenter la douceur de vivre ;-)

 

 

Dans ces exemples, la métaphore « structurale » empreinte la structure du domaine source (la guerre/la paix) pour la reporter sur le domaine cible (la discussion/la conversation). Elle utilise un concept hautement structuré et bien défini pour en structurer un autre.

 

La métaphore d'orientation

 

La métaphore « d'orientation » est une métaphore relative à l'orientation spatiale : haut-bas, dedans-dehors, devant-derrière, dessus-dessous, profond-peu profond, central-périphérique. « Ces orientations découlent du fait que nos corps sont ce qu'ils sont et se comportent comme ils le font dans notre environnement physique. Ces métaphores d'orientation donnent aux concepts une orientation spatiale».

 

Retrouvons Paul et Marie en pleine conversation pacifique sur le bonheur et la tristesse, le conscient et l'inconscient.

 

Dans l'exemple de la métaphore conceptuelle « le bonheur est en haut, la tristesse est en bas », être droit ou debout correspond à un état affectif positif alors qu'être penché est associé à la tristesse.

C'est pourquoi, les mots utilisés correspondent à ce fondement physique : « il a le moral à zéro », « il ne faut pas se laisser abattre »,«je suis aux anges », « ça m'a remonté le moral », « je suis au septième ciel »,

 

Avec la métaphore « le conscient est en haut, l'inconscient est en bas », « le fondement physique est que les humains et la plupart des autres mammifères dorment en position couchée et se lèvent quand ils sont éveillés ».

Nous retrouvons ce fondement dans le langage : « allons, émerge », « il est plongé dans un profond sommeil », « il tombe de fatigue »,...

 

 

Le domaine source spatial « en haut/en bas » sert ici à signifier l'idée de « bonheur/tristesse » ou de « conscient/inconscient » (domaine cible).

 

 

La métaphore ontologique

 

De l'avis de Marie et de Paul, ce type de métaphore est probablement le plus étonnant.

 

En effet, la métaphore « ontologique » fait percevoir les événements, les émotions, les idées ... comme des entités, des substances ou des contenants. Nous pouvons ainsi y faire référence, les catégoriser, en identifier un aspect particulier, voir en elles une cause, agir en tenant compte d'elles, « et peut être même croire que nous les comprenons ». Elles « sont nécessaires ne serait-ce que pour tenter d'analyser rationnellement nos expériences ».

 

  • Identifier nos expériences comme des « entités »

 

C'est le cas par exemple de l'inflation vue comme une entité et ses expressions :

« l'inflation dévore une grande partie de nos revenus », « l'inflation me déprime », « il faut combattre l'inflation », « à l'heure actuelle notre plus grand ennemi est l'inflation »...

 

L'inflation (concept abstrait) est considérée comme un être humain (il y a donc personnification. Ce type de métaphore est très courant) et surtout un adversaire contre lequel nous pouvons agir.

« la métaphore n'est pas tant «l'inflation est une personne » que, ce qui est bien plus spécifique, « l'inflation est un adversaire ».

Grâce à cette métaphore, nous n'avons pas seulement un moyen très précis de concevoir l'inflation, mais nous avons en même temps un moyen d'agir sur elle (…) La métaphore « l'inflation est un adversaire » provoque, mais aussi justifie des mesures politiques et économiques de la part de notre gouvernement... ».

 

Autre démonstration avec la métaphore « les idées sont des personnes » :

« la théorie de la relativité a donné naissance à un grand nombre de conceptions en physique », « il est le père de la biologie moderne », « ces conceptions sont mortes depuis le Moyen Age », « ses idées vivront toujours », « voici une idée qui doit être ressuscitée », « il a insufflé une nouvelle vie à cette théorie ».

 

Dernière illustration, avec la métaphore « l'amour est une personne » :

« ses sentiments me font tomber à la renverse », « son amour m'a touchée ».

 

Dans chacun de ces exemples, nous appréhendons comme humain quelque chose de non humain.

 

 

Comme pour la métaphore d'orientation, le processus à l'oeuvre ici est la convocation d'un domaine source (entité ou substance) pour signifier une idée, un concept appartenant à un domaine cible différent (les événements, les émotions, les idées).

 

  • Identifier nos expériences comme des « substances»

 

Pour illustrer la métaphore de substance, citons le domaine du « transport »... cher à la métaphore !

François Ascher écrit que de nombreuses métaphores «renvoient à une représentation de la chose transportée comme ressemblante ou analogique à celle d’un liquide ».

 

Voici quelques expressions en lien avec la métaphore de substance « la circulation routière est un liquide » :

« La circulation routière s'écoule », « elle est plus ou moins fluide, « il y a des bouchons », « c'est un véritable embouteillage ».

Les anglais disent « traffic jam », « jam » signifiant « confiture » en français... substance savoureuse mais moins liquide ;-)

La circulation routière (concept abstrait) est considérée comme une substance liquide qu'il est donc possible de contenir, réguler, analyser.

 

Autre exemple avec la métaphore « l'amour est un liquide » :

« C'est fluide entre nous », « l'émotion jaillit lorsqu'ils se voient », , « il n'y a aucune vague entre eux », «notre relation coule de source ».

 

  • Identifier nos expériences comme « des contenants »


"Nous sommes des êtres physiques, limités et séparés du reste du monde par la surface de notre peau et nous faisons l'expérience du reste du monde comme étant hors de nous. Chacun de nous est un contenant possédant une surface-limite et une orientation dedans-dehors. Nous projetons cette orientation dedans-dehors sur d'autres objets physiques qui sont aussi limités par des surfaces, et nous les considérons comme des contenants dotés d'un dedans et d'un dehors".

Certaines métaphores considèrent les objets, le champ de vision, les actions, les activités, les événements et les états comme des contenants possédant une surface limite et une orientation dedans-dehors (comme notre propre corps physique).

 

En voici des exemples :

 

La métaphore "les champs visuels sont des contenants": "l'arbre est dans mon champ de vision", "le navire entre dans le champ de vision", "il est maintenant hors de vue".

 

La métaphore "les yeux sont des contenants pour les émotions": "Je pouvais lire la joie dans ses yeux", "son regard était plein de colère", "l'émotion jaillissait de ses yeux".

 

La métaphore "la vie est un contenant" :"j'ai eu une vie bien remplie", "sa vie est bourrée d'activités", "vis pleinement ta vie".

 

 

Les expressions structurées par des concepts métaphoriques

 

Les expressions structurées par des concepts métaphoriques sont employées dans le langage courant sans que nous nous en apercevions, il s'agit pour nous de notre façon normale de communiquer.

 

Voici une liste d'expressions courantes :

 

Pour la métaphore « les théories (et les discussions) sont des bâtiments », les termes employés font référence à l'univers du bâtiment : « l'argumentation est solide », « voici quelques faits pour étayer votre théorie », « son argumentation s'est effondrée », « nous montrerons les fondations de cette théorie ».

 

La métaphore « l'amour est une force physique » (électromagnétique, de gravitation, etc...) : « je pouvais sentir le courant passer entre nous », « je vibrais pour lui», « nous étions portés l'un vers l'autre par une force irrésistible », « sa vie gravite autour d'elle », « l'atmosphère autour d'eux est chargée d'électricité ».

 

La métaphore « la vie est un jeu de hasard » : « j'ai risqué ma chance », « le sort est contre moi », « ce qui est en jeu, c'est l'avenir de notre entreprise », « maintenant je mets cartes sur table ».

 

Difficile dans ces démonstrations de repérer la métaphore. Pour nous, il s'agit simplement de la réalité.

 

 

La rationalité imaginative

 

Laissons la parole à Denis Jamet faisant référence aux travaux de Lakoff et Johnson : « la métaphore est une symbiose entre imagination et entendement car elle nous permet d’appréhender partiellement toutes les réalités qui ne peuvent l’être totalement, que ce soit dans le domaine de la métaphysique, de la poésie, de l’éthique, mais aussi en sciences ; on est alors en droit de parler de « rationalité imaginative ».

 

La science et l'art réunies par la « rationalité imaginative » de la métaphore...

 

  • Dans les discours scientifiques

 

Le recours à la métaphore permet de rendre compréhensible pour «Monsieur et Madame Tout le monde » les concepts scientifiques abstraits.

 

Dans l'exposition Le Silicium au Museum d'Histoire Naturelle, en 1992, on lisait : «...Au crépuscule de sa vie, l'étoile possède une structure en pelure d'oignon ».

Dans le magazine Science et Vie :« la physique quantique est entrée en scène presque sur la pointe des pieds ».

 

La vulgarisation scientifique utilise la métaphore pour la compréhension, éveiller l'intérêt et faire rêver.

 

Au-delà des profanes, les scientifiques reconnaissent que la métaphore est également nécessaire dans la communication entre initiés : « non seulement les métaphores ont un rôle important à jouer dans les progrès scientifiques en permettant de créer un lien analogique entre une potentielle découverte et un autre fait scientifique établi, mais ces métaphores jettent à leur tour un jour nouveau sur les anciennes découvertes en procédant à une re-description du monde existant ».

 

Denis Jamet explique également qu'elle est une phase nécessaire dans les périodes transitoires (« car un concept ne peut parfois exister que lorsqu'il a été nommé par métaphore ») mais non suffisante. La science « a ensuite besoin d’une phase rationnelle, que ne peut lui donner la métaphore, puisqu’elle est tout le contraire ».

 

  • Dans l'art

 

La métaphore ne se cantonne pas au verbal. Avec ses usages étendus à d'autres domaines que le discours, la métaphore est un processus. Elle peut également être caractérisée par l'iconique (la représentation visuelle, le symbole) et le gestuel.

 

Et donc être transposée dans l'Art (peinture, cinéma, sculpture, caricature, musique...) :

 

Au théatre : c'est le cas par exemple du Centre National des Arts Canadien qui propose une formation sur le rôle de la métaphore dans la conception de décors. « Dans une « métaphore visuelle », une personne, un lieu, un objet ou une idée sont évoqués par une image qui induit une comparaison ou une association. Les métaphores visuelles dans la conception de décors peuvent stimuler l’intellect du spectateur de façon telle que celui-ci en retirera une perception plus profonde de l’œuvre qu’on lui présente, étant amené à établir des parallèles et à tirer des conclusions qui l’aideront à apprécier et interpréter le spectacle, et à s’en pénétrer »

 

Dans la musique : « la mise en relation métaphorique peut exister en musique, dans la façon que nous avons de la créer, de la percevoir et de l’analyser ». « La pensée musicale se structure autour d’un traitement métaphorique du fait sonore, aussi bien dans l’écoute que dans l’acte créatif » Giacco.

 

Le compositeur joue avec les tonalités en fonction de ce qu'il veut communiquer (la tonalité majeure donne une sensation de gaieté, la tonalité mineure une sensation de tristesse et de mélancolie - l'inverse à de rares exceptions). Ensuite, l'auditeur « réécrit intérieurement l'histoire musicale » en y ajoutant « sa note » personnelle. « En quelque sorte, l’auditeur retrouve le chemin inverse accompli par le compositeur, qui, par des mécanismes similaires, actualise dans le temps les images ou les schèmes lors de la conception formelle de l’œuvre » Giacco.

 

« Par la porte merveilleuse, Chopin faisait entrer dans un monde où tout est miracle charmant, surprise folle, miracle réalisé. Mais il fallait être initié pour savoir comment on en franchit le seuil ». Franz Liszt

 

 

 

En conclusion, il semble bien, qu'au vu de tous ces exemples, nous prenions notre bain quotidien dans une sorte d'océan métaphorique ! Par chance, nous savons nager ;-) parce que, comme l'écrit Gérard Szymanski, « la métaphore n'est pas une deuxième langue qu'il s'agirait d'apprendre sur le tard au prix de lourds efforts, mais notre langue maternelle, la première que nous ayons parlée ».

 

La prochaine publication sera l'occasion de constater la présence de la métaphore dans l'entreprise.

 

En attendant... bonnes m. . . . . . . .s   ;-)

 

« Les Dieux sont nos métaphores et nos métaphores sont nos pensées » Alain

 

 

Anne Hodique

29 juin 2015

 

 

SOURCES

 

 

 

mer.

17

juin

2015

LA METAPHORE DANS LA VIE QUOTIDIENNE ET EN COACHING

Article n° 2 (suite du 31 mai 2015)

 

 

"La vérité réside dans la possibilité de considérer comme une métaphore ce que l'on avait l'habitude de prendre de façon concrète" Henri Corbin

 

La métaphore... Nous n'en parlons pratiquement jamais (explicitement), nous y pensons (consciemment) encore moins, quelle « drôle » d'idée d'ailleurs de s'intéresser à cela !

 

« Drôle »... elle peut l'être aussi ;-) Mais pas seulement...

La métaphore est présente dans notre façon de penser, d'agir et dans notre rapport au monde. Bien plus que nous ne le supposons.

Nous en avons eu un petit aperçu dans la publication du 31 mai avec les correspondances métaphoriques entre aliments et mots/idées (« dans son article, il y a à boire et à manger », « la proposition est alléchante », « la lecture nourrit l'esprit », etc...).

 

Pour illustrer notre rapport à la métaphore, l'image de l'Iceberg est assez approchante : nous sommes bien souvent comme ces navigateurs des pôles qui croisent des icebergs et ne voient que leur partie émergée.

L'objectif ici n'est évidemment pas de revivre « le naufrage du Titanic » mais plutôt de partir ensemble à la découverte de la beauté cachée de la métaphore, de ses innombrables richesses et de se laisser surprendre par ses ressources insoupçonnées qui peuvent d'ailleurs s'avérer aidantes dans le quotidien et dans le coaching.

 

"Les métaphores contiennent cette énergie inestimable dont nous avons tous besoin pour nous motiver et nous ressourcer" écrit Françoise Kourilsky.

 

 

Premier contact : une figure de style

 

C'est principalement en tant que figure de style que nous la connaissons et que nous la pratiquons par des phrases imagées.

Pour satisfaire notre "cerveau gauche" et sans aller sur le terrain des linguistes (extrêmement vaste), il est nécessaire de la définir à minima :

 

META du grec μετά(meta) : après, au-delà de, avec

PHORE : du grec φορός(phoros) porteur.

 

Selon les dictionnaires Larousse et Universalis, la métaphore est une figure de mots qui consiste à détourner le sens des mots, le procédé par lequel on transporte la signification propre d'un mot à une autre signification qui ne lui convient qu'en vertu d'une analogie, d'une comparaison sous-entendue. Elle modifie le langage ordinaire pour le rendre plus expressif.

 

Pas d'analogie, pas de métaphore !

 

Dans leur ouvrage, « l'Analogie Coeur de la pensée », Douglas Hofstadter et Emmanuel Sander démontrent que l'analogie n'est pas seulement une figure de style. Elle est bien plus que cela : un art vital au quotidien.

 

Pour appréhender l'inconnu, nous retournons vers le connu. Lorsque nous sommes face à une situation inédite, et donc face à une énigme (notre environnement nous en soumet continuellement), nous effectuons une opération naturelle :

  • nous recherchons dans notre mémoire des situations ressemblantes ;

  • ensuite, parmi la diversité de situations ressemblantes, nous choisissons la situation analogue la plus appropriée (il peut y en avoir plusieurs) ;

  • enfin, « munis » de cette situation analogue appropriée, nous pouvons affronter la situation inédite.

Voilà comment, par l'analogie, nous « résolvons les énigmes » qui nous permettent de continuer à vivre.  Cet art n'est pas seulement réservé à une élite, nous connaissons tous ce phénomène mental :

« la mise à profit de connaissances préalables pour aborder un phénomène relevant d'un nouveau domaine » Hofstadter et Sander.

 

C'est pourquoi l'analogie fait battre le coeur de la pensée et donc le coeur de la métaphore.

 

Une comparaison sous-entendue

 

La métaphore est une comparaison dans laquelle ne figure pas de mot/outil de comparaison (comme, tel que, semblable à...), une comparaison qui ne se présente pas comme telle (implicite).

Elle est donc « comme » une comparaison mais sans le « comme ».

 

«  Elle est principalement un moyen de concevoir une chose en termes d'une autre et sa fonction première est la compréhension » Lakoff et Johnson.

 

Sur le plan méthodologique, pour analyser le transfert métaphorique, il est nécessaire de distinguer deux notions essentielles : le domaine « source » et le domaine « cible ».

 

Le domaine « source » (le comparant) fournit les représentations qui sont appliquées de façon globale au domaine « cible » (le comparé) .

 

Démonstration « en image » : dans un passage de la Rhétorique, Aristote cite l'exemple de Homère et Achille : « quand Homère, en effet, dit d'Achille : « il s'élança comme un lion », c'est une comparaison ; mais lorsqu'on dit : « le lion s'élança », c'est une métaphore ; comme l'un et l'autre sont courageux, on a appelé Achille un lion par métaphore... ».

 

Dans la métaphore « le lion s'élança », le comparant est le lion et le comparé est Achille (de façon implicite).

 

 

Quelques usages de la métaphore

 

Sans entrer dans le détail des types de métaphores linguistiques, il est intéressant et amusant de constater que certaines sont passées dans le langage courant. Elles sont d'ailleurs tellement intégrées dans notre quotidien qu'elles passent complètement inaperçues.

 

C'est le cas par exemple de : « forger son caractère », « avoir une main de fer », « regagner son nid », le « pied » d'un meuble, « l'aile » d'un avion, un « bras » de mer, etc...

 

Les domaines et les exemples dans lesquels nous retrouvons la métaphore sont innombrables. Pour en citer quelques uns :

  • en économie (taux de change « flottant », « circulation » monétaire, « liquidité », « la chute » du billet vert) ;

  • sur internet (« surfer » sur le net, « exploration » du cyberespace) ;

  • dans le langage politique (les « acteurs » politiques, le « jeu » politique, « un pas vers » la paix, une idée qui fait « son chemin ») ;

  • dans la publicité (Arpège parfum de «lumière » /Lanvin, Mammouth « écrase » les prix, Twix « deux doigts coupe-faim », « sortez du troupeau » roulez en Polo ;

  • en entreprise

    - avec le registre combatif : « neutralisation » des concurrents, « moral » des troupes, « manoeuvres stratégiques » sur « un champ » concurrentiel, « objectifs » opérationnels,

    - avec le registre médical : les PME « souffrent» de la crise, quels « remèdes » pour les entreprises ?), etc...

 

Au-delà des mots

 

« … Vous connaissez sans doute ces livres en « 3D » fort à la mode il y a quelques années. Ils rassemblent des images plus ou moins figuratives, au dessin répétitif. Lorsqu'on les regarde un moment en cessant d'accomoder la vision, une image stéréoscopique s'impose à nous, un objet apparaît en relief. On ne peut plus ne pas voir, alors qu'il était absolument inaccessible au premier abord... » Gérard Szymanski

 

Aristote dans la Rhétorique dit que la sphère humaine est métaphorique.

 

Pour Nietzsche, la métaphore ne se réduit pas à une simple figure de style, elle est avant tout une opération de l'esprit : l'expression de l'instinct métaphorique, qui est « l'instinct fondamental de l'homme ».

 

George Lakoff et Mark Johnson confirment ces points de vue quand ils écrivent que la métaphore fait partie de notre vie de tous les jours dans le langage ainsi que dans la pensée et l'action.

 

Pourquoi ces penseurs et chercheurs affirment t-ils cela ? La métaphore serait-elle beaucoup plus présente dans notre vie que nous le supposons ?

 

C'est ce que nous verrons dans la prochaine publication. Nous ferons alors davantage connaissance avec la métaphore et nous découvrirons ainsi la partie "immergée" de l'iceberg... ;-)  

 

« Notre système conceptuel ordinaire, qui nous sert à penser et à agir, est de nature fondamentalement métaphorique » Lakoff et Johnson.

 

 

Anne Hodique

15 juin 2015

 

SOURCES

  • Dictionnaires Universalis et Larousse.

  • Kremer-Marietti, A. (1992). Nietzsche et la rhétorique. Paris : Presses Universitaires de France.

  • Aristote (2007). Rhétorique / Nouvelle traduction du grec. Paris : Pocket.

  • Kourilsky, F. (2008). Du Désir au plaisir de changer. Paris : Dunod.

  • Hofstadter, D. & Sander, E. (2013). L'Analogie Coeur de la pensée. Paris : Odile Jacob sciences.

  • Lakoff, G., & Johnson, M. (2011). Les métaphores dans la vie quotidienne. Paris : Les Editions de Minuit.

  • Melchior, T. (2008). Créer le réel – Hypnose et thérapie. Paris : Editions du Seuil.

  • Szymanski, G. (2011). La métaphore voie royale de la communication. Paris : InterEditions.

 

dim.

31

mai

2015

LA METAPHORE DANS LA VIE QUOTIDIENNE ET EN COACHING

La métaphore ne se réduit pas à une simple figure de style, elle est avant tout une opération de l'esprit : l'expression de l'instinct métaphorique, qui est « l'instinct fondamental de l'homme » (Nietzsche)

 

La métaphore... "Mais qu'est-ce que c'est que cette bête là ?" ;-)

La pauvre n'est pas aidée avec un nom pareil ! "Métaphore" ! Intimidante, elle gagne pourtant à être connue.

 

Je vous propose d'aller à sa rencontre par une série de publications,

de parcourir, rendre clair et explicite l'univers métaphorique :

  • nous allons d'abord faire sa connaissance,
  • ce qui nous conduira vers une dimension proposant une vision différente et plus large,
  • la dernière étape évoquera l'apport de la métaphore dans le coaching.

 

Notre voyage au coeur de la métaphore sera alors terminé... ou ne fera que commencer... pour vous aussi peut-être... ?

 

 

Avant d'entreprendre cette exploration, voici une petite « mise en bouche » plutôt amusante avec les correspondances métaphoriques entre aliments et mots/idées. 

 

 

CORRESPONDANCES METAPHORIQUES ENTRE ALIMENTS ET MOTS/IDEES

 

Les aliments sont un des domaines dans lesquels le niveau expérientiel et le niveau culturel sont représentés. Ils participent également à la création de correspondances métaphoriques.

 

La consistance alimentaire

  • dans son article, il y a à boire et à manger ;

  • ses arguments n'ont pas de consistance ;

  • petit à petit, l'idée prenait corps ;

  • ce livre, au moins, c'est du solide ;

  • il buvait les paroles de son maître.

 

Le domaine du goût

  • on lui prête des paroles amères sur la gabegie gouvernementale ;

  • voilà un livre bien insipide !

  • l'acidité de sa remarque me surprit ;

  • ils échangèrent des paroles aigres-douces ;

  • il a eu un mot délicieux ;

  • Mme de Sévigné aimait les « bonnes conversations bien salées » ;

  • « l'ironie pimente agréablement la tisane morale » (Gourmont) ;

  • voilà une discussion de mauvais goût ;

  • il pensait amèrement à son avenir gâché ;

  • il était tout miel tout sucre ;

  • nous eûmes droit à une anecdote savoureusement racontée.

 

La préparation culinaire

  • elle lui coupa la parole ;

  • il broyait des idées sombres à longueur de journée ;

  • il expliqua à mots hachés ce qui lui était arrivé ;

  • les idées ne vont pas te tomber du ciel toutes rôties ;

  • je lui ai mitonné une de ces petites lettres ;

  • « ces phrases qui bouillonnent et se pressent dans son cerveau » (Martin du Gard) ;

  • « il devait parfois écumer ses idées bouillonnantes » (Renard) ;

  • iI accommodait ses idées à la sauce structuraliste ;

  • elle entrelardait son discours de citations latines ;

  • le mieux, c'est que tu pimentes ton récit de proverbes bambaras ;

  • cette théorie sur la métaphore est mise à toutes les sauces ;

  • ces arguments, c'est du réchauffé !

 

La mastication

  • je vous le dis tout cru, je ne mâche pas mes mots ;

  • l'orateur se gargarisait de grands mots ;

  • Max a tendance à manger ses mots ;

  • il dévore les romans policiers ;

  • ta théorie est difficile à avaler ;

  • dans cet article, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

 

La digestion

  • il n'a pas encore digéré mes paroles ;

  • il ruminait des pensées amères ;

  • elle est pleine d'idées mal digérées ;

  • ce bouquin est plutôt lourd à digérer ;

  • sa remarque m'est restée sur l'estomac.

 

L'appétit

  • son introduction m'a mise en appétit ;

  • «... une fiévreuse appétence de nouveautés » (Jaloux) ;

  • l'appétit de savoir naît du doute » (Gide) ;

  • tout jeune encore, il était assoiffé de poésie ;

  • elle est affamée de bonne littérature ;

  • la proposition était alléchante ;

  • le bon écrivain sait allécher ses lecteurs ;

  • sa conclusion m'a laissé sur ma faim.

 

Tous ces préliminaires débouchent finalement sur la fonction nutritive proprement dite dont le résultat est de maintenir la vie physique avec les aliments, intellectuelle avec les mots et les idées :

  • la lecture nourrit l'esprit ;

  • Marie le nourrissait de belles promesses ;

  • il faisait de son mieux pour alimenter la conversation.

 

 

Il est temps à présent "de sortir de table". Rendez-vous dans quelques jours pour la seconde publication.

Passez une bonne semaine,

 Anne Hodique

31 mai 2015

 

SOURCE :

 

Diller, A.M. Cohérence métaphorique, action verbale et action mentale.

Repéré dans : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1991_num_53_1_1807

 

 

 

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dim.

17

mai

2015

CONNAITRE SA MISSION DE VIE

 

 

 

 

 

 

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sam.

16

mai

2015

DONNER UN SENS A SA VIE

Article n° 3 : en pratique (suite du 9 mai 2015)

 

 

Suite aux publications du 3 et du 9 mai, il est temps à présent, dans cette troisième partie, de passer à la mise en pratique. Voici donc quelques trucs et astuces qui peuvent contribuer à trouver le sens. La liste n'est évidemment pas exhaustive ;-)

 

Même si le sens peut apparaître à tout moment, il est bon de :

"se poser », se détendre, prendre du temps pour soi, réfléchir (ou pas), tranquillement...

 

Einstein définissait la folie comme « faire la même chose encore et encore en espérant un résultat différent ».

Afin de sortir de ce cycle répétitif, c'est à dire « faire plus de la même chose qui aboutit à la même chose, en pire parfois », il est parfois préférable de faire silence
(........................................................silence..............................................................................)


pour prendre du recul et laisser venir au jour son intériorité (ou ses pensées profondes si vous préférez) enfouie sous les obligations et la routine.


Donc, réserver dans son agenda un temps d'arrêt ou des temps d'arrêt réguliers.

S'organiser des moments, une soirée ou une journée rien que pour soi, sans compagnon ni enfant, sans téléphone, sans télévision, sans ordinateur, etc. S'éloigner du quotidien pour se connecter à sa voix intérieure.
Sauf exceptions (liées à certains événements), cela peut être simple à mettre en oeuvre... si nous le décidons bien sur !

 

Par exemple : de la même manière que nous prenons rendez-vous chez le médecin ou chez le coiffeur, nous prenons rendez-vous avec nous ! Et nous le notons sur notre agenda ou sur un post-it que nous collons sur notre réfrigérateur.

 

S'arrêter de faire pour Etre.

 

 

En allant plus loin... par la méditation

 

Méditer, c’est vivre l’instant, accueillir (et non pas choisir) les pensées automatiques, les émotions et les sensations. Il s'agit d'un éveil à ce qui est.

 

« Méditer peut vous changer la vie. Outre les bénéfices qu'elle offre sur le plan physique et sur le plan mental, elle permet de regarder les choses d'une façon nouvelle... Et plus on médite, plus notre compréhension des choses s'élargit et plus on remplit son propre puits.      10 mn par jour peuvent vous ouvrir des perspectives insoupçonnées sur ce qui se passe réellement dans votre vie » Dayle Haddon.

 

La méditation de pleine conscience ou "Mindfulness", telle que nous la présente Christophe André, consiste à prendre le temps de s'arrêter, respirer et prendre conscience de sa vie, c'est à dire de "se rendre plus présent à sa propre vie".

 

Par exemple : regarder le ciel entre 2 rendez-vous, prendre le temps de 10 cycles respiratoires dans une salle d'attente ou dans un embouteillage.

"Essayez, jour après jour, de travailler ce petit exercice : restez au repos pendant 10 ou 15 minutes et faites le vide dans votre esprit" Christophe André.

 

La méditation ouvre la voie de la création et de l'intuition.

 

Par l'observation de la nature

 

Lorsque nous observons la nature nous finissons par retrouver le chemin vers notre vérité intérieure, notre authenticité.

 

Qui, mieux que les poètes, peut nous faire partager ce que nous ressentons au contact de "dame nature" et ce qu'intuitivement nous allons rechercher auprès d'elle :

 

« Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants...
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude
où je rentre en moi-même... » Victor Hugo

 

« La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers... » Charles Baudelaire

 

Dans notre quotidien cependant, nul besoin des poèmes et de leurs poètes, de la mer infinie et des montagnes gigantesques d'Alexandre Dumas pour que le monde sensible nous ouvre à notre monde intérieur invisible. Bien loin des forêts denses et des vastes horizons, les petites parenthèses familières nous permettent aussi l'accès à nos réponses.

 

Par exemple : en ville alors que nous marchons dans la rue et que nous levons les yeux vers le ciel, un clair de lune entre deux immeubles, une allée d'arbres le long d'un square, un petit déjeuner dans un jardin fleuri, le chant d'un oiseau posé sur le rebord de la fenêtre de notre bureau, le reflet du soleil dans une flaque d'eau, ...

 

«...l’être humain a sans doute là l’opportunité de trouver des réponses à ses questions existentielles, réaliser ses rêves, ses visions, ses projets...» Stéphane Drouet

 

 

Par la connexion à son rêve, à ses rêves

 

Si le bonheur ne se limite heureusement pas à cette vision qu'en a Freud « le bonheur est un rêve d'enfant réalisé dans l'âge adulte », il peut être pertinent de revenir sur nos fondamentaux, repenser à ce qui nous enthousiasmait quand nous étions plus jeunes et que nous avons abandonné en cours de route.

 

Nous sommes tous différents et par conséquent nos rêves le sont aussi. A chacun le sien, son domaine de prédilection et sa façon de le concevoir : la musique, la cuisine, l'écriture, les voyages, la lecture, le dessin, la peinture, le football, la natation, etc.

 

Par exemple : prendre un cahier et lister toutes les choses que nous aurions aimer faire étant petit ou un peu plus grand.

« Quels sont mes rêves d'enfant, d'adolescent, d'adulte ? »

« Quels sont les désirs que je souhaiterais vivre dans ce monde ? »

« Qu'est-il advenu de tous les buts que je me suis fixée mais que, faute de temps ou d'énergie, j'ai remis à plus tard ?  »

« Comment je me vois dans 5 ans si j'ai réalisé mon rêve ? »

 

Derrière un rêve d'enfant se cache une idéologie très sérieuse : vouloir devenir médecin peut signifier « vouloir sauver ».

 

Retrouver ses rêves d'enfant ou d'adolescent, ses idéaux (sans les inhibitions d'adulte et les limites) permet de retrouver le chemin vers ses valeurs et sa cohérence.

 

En revoyant le chemin parcouru

 

L'inspiration peut se puiser dans nos propres vies. Nous avons engrangé des expériences qui sont autant de ressources à disposition.

 

Ainsi, nos succès et nos échecs sont « recyclables ».

 

Les échecs ne sont pas négatifs en soi, ils nous apprennent beaucoup sur nous-mêmes et les autres. Les succès nous encouragent et renforcent notre confiance en nous.

 

Nous avons donc tous une réserve d'expériences intérieure. Parmi les expériences vécues, certaines constituent un point d'ancrage pour la suite du chemin.

 

Par exemple : quels événements (positifs et négatifs) donnent sens à notre vie ?

« Quel potentiel jusque là inexploité sommeille en moi ? »

« Quelle perle se cache derrière cette expérience ? »

« Quelles sont mes forces encore inutilisées ? »

« Qu'est-ce que je sais faire, quels sont mes dons ?

 

 

Par la modélisation, l'inspiration

 

Selon Charlotte Bühler « tout ce que nous pouvons faire, c'est étudier la vie des gens qui semblent avoir découvert le sens ultime de la vie par rapport à ceux qui sont restés dans l'ignorance à ce sujet ».

 

L'observation de nos chers contemporains, célèbres ou non, est souvent riche en enseignement.

Et plus encore, s'entretenir avec des personnes inspirantes, passer du temps avec elles, permet d'engranger des expériences qui peuvent changer notre vie.

 

Nous avons tous, autour de nous, des personnes qui ont une passion. Amis, voisins, parents, compagnon, grands-parents, collègues, connaissances...

La question la plus simple à leur poser est « comment t'es venue cette envie de devenir pompier ? » ou « d'où te vient cette passion pour la course à pied ? ».

 

Et puis il y a cet écrivain, cette femme politique, ce sportif ou cette actrice que nous admirons.

 

Par exemple : lorsque nous sommes attirés par une personnalité charismatique, faire la liste des qualités que nous admirons chez elle (une sorte d'état des lieux).

Et si nous n'avons pas d'exemples :

« Qui me donnera un modèle de vie que j'aurai envie de suivre ? »

« Qui m'inspire ? »

« Qu'est-ce qui m'inspire ?

Il y a de fortes chances pour que l'écho que les qualités suscitent en nous soit révélateur de qui nous sommes au plus profond.

 

En règle générale, lorsque nous sommes curieux et à l'écoute des autres, nous apprenons beaucoup. Pourquoi nous en priver ?

Cependant, le sens de notre vie est une histoire entre nous et nous. Donc, rester soi-même ! ;-)

 

 

Grâce aux sens

 

Il est important de se rappeler que, pour trouver le sens, nous pouvons utiliser nos sens : la vue, le toucher, le goût, l'odorat, l'ouïe.

Etre pleinement conscient de ses facultés redonne de la force intérieure. Devenir sensitif nous ouvre à nous-même et aux autres.

 

« Un être humain complet est un être humain sensible dans tous les sens du terme. L'éveil sensoriel n'abolit pas l'intelligence, mais la réveille (…) C'est au contraire l'unité entre l'intelligence et la sensibilité que les sens nous offrent, si nous acceptons l'invitation à sentir. Nous avons besoin de vivifier davantage notre incarnation afin que notre existence soit une continuelle expérience de vie, une découverte d'instant en instant. Nous avons besoin de sentir davantage le rayonnement sensible du corps et son champs d'expérience ».

 

 

Certains évoquent un 6ème sens, l'intuition, qui les guide vers la voie à suivre.

 

Développer son intuition ne relève pas de la magie et n'est pas réservé à quelques élus. C'est ce que nous démontre le site psychologie.com qui lui a consacré un article en février 2011.

 

En effet, comme le confirment les neurosciences, cette forme d'intelligence est déjà à l'oeuvre en chacun d'entre nous et peut être d'une grande aide dans notre vie puisque nous pouvons ressentir ce qui est bon ou mauvais pour nous.

 

Elle se manifeste la plupart du temps sous la forme « d'une petite voix intérieure qui conseille, une certitude fulgurante qui s’impose, ou encore une réaction corporelle plus ou moins intense ». Tout notre corps-être raisonne alors de cette certitude.

 

« En réalité, pour les neurosciences, il s’agit pour une bonne part d’informations sensorielles captées par notre cerveau mais qui ne parviennent pas à notre conscience.

Notre intuition est connectée à notre banque de données sensorielles, toujours en mouvement, et s’adapte en permanence pour percevoir le moindre changement. Les plus intuitifs sont donc ceux qui ont le mieux développé leurs qualités sensorielles. L’émotion vient des sens, elle est essentielle dans la capacité intuitive ».

 

L’intuition peut être une boussole précieuse parce qu'elle « nous fait gagner du temps, nous rapproche de nos véritables aspirations, nous connecte à nos vraies ressources intérieures. Encore faut-il oser lui faire confiance ».

 

Par exemple : pendant 1 semaine, à raison d'1 fois par jour, après s'être relaxé, se poser des questions telles que « quelle direction dois-je prendre en moment ? » ou « que dois-je faire maintenant, montre-moi ». Puis noter les messages qui parviennent sous la forme analogique (images, sons, sensations, émotions...). Ce qui ne signifie rien au premier abord peut devenir significatif au bout d'un certain temps.

 

Remarque : il est nécessaire de s'interroger sur le bien fondé des messages qui relèvent parfois davantage des désirs ou des peurs que de l'intuition.

 

Quoiqu'il en soit, l'intuition a besoin d'être sollicitée régulièrement pour se manifester en nous.

« Dans tous les cas, ne pensez pas, ne réfléchissez pas, restez uniquement en relation avec vos sensations, impressions et émotions, votre guide intérieur finira par se faire entendre ! »

 

 

Se connaître mieux grâce au développement personnel

 

Nous pouvons améliorer notre vie en travaillant sur notre identité et sur nos valeurs. En faisant cela, nous permettons l'émergence d'une direction pour notre vie.

 

Se poser certaines questions clef, c'est à dire être vraiment à l'écoute de son ressenti, de son envie, de ses désirs, de qui l'on est au plus profond de nous, permet d’avancer sur le chemin de la connaissance de soi.

 

Par exemple : noter TOUTES les idées qui passent par la tête est un bon moyen d'avancer dans cette recherche de sens, même les idées qui nous semblent apparemment insignifiantes, idiotes ou bizarres.

« Qu'est-ce que JE VEUX vraiment faire ? »

« Quelles sont mes aspirations profondes ? »

«  Qu'est-ce qui est important à mes yeux ? »

« Qu'est-ce qui fait sens pour moi ? »

« Quelles sont mes valeurs fondamentales ? »

 

Si nous sommes attirés par quelque chose c'est peut être parce que nous sentons intuitivement que nous en avons l'aptitude et cela peut donner la direction à suivre.

Lister ce que vous aimons et que vous savons faire peut donner une indication :

« Qu'est-ce qui est un jeu pour moi ? »

« Qu'est-ce qui me met en joie à sa simple évocation ? »

 

Pour aller plus loin dans l'approfondissement de qui nous sommes et ce qui nous anime, il existe différents moyens : les articles, les ouvrages, les conférences, les ateliers, les stages de développement personnel, la rencontre avec des professionnels de la relation d'aide (psychothérapeutes, psychanalystes, coachs...), etc.

Certains outils ouvrent des pistes : le bilan de compétence, le questionnaire MBTI, l'Ennéagramme, etc.

 

Tout ce que nous faisons en développement personnel, avec ou sans accompagnement, renforce notre identité et notre capacité à trouver les projets qui nous correspondent, ainsi que l'envie de les concrétiser.

 

 

 

En « conclusion »

 

L'être humain ne fait pas qu'exister, il façonne lui-même sa vie à tout moment.

Nous pouvons tous penser, comme Jean-Paul Sartre, que« chaque homme doit inventer son chemin » et avoir la certitude que nous sommes en constante évolution, que nous avons la possibilité, à chaque instant, de rendre notre vie plus enrichissante.

 

Qu'est-ce qui nous pousse à agir ?

Agir ne signifie pas réagir ou s'agiter, agir demande une vision. Avoir une vision claire est la première clef du passage à l'action. Ce qui signifie qu'un projet qui ne fait pas sens a toutes les chances de rester à l'état de projet. Encore faut-il savoir ce qui fait sens pour nous.

 

Ainsi, chaque être humain possède la liberté de changer à chaque instant.

Quelque soit notre statut, nous sommes tous à notre manière inventeurs, explorateurs de notre projet, du sens à donner à notre vie.

Nous sommes tous découvreurs de ce qui nous fera vibrer et passer à l'action, de ce qui nous fera entrer en « vibraction ». Comme ces voitures ou ces chevaux de course sur la ligne de départ qui vibrent, vibrent et s'élancent soudainement.

 

« Tout comme le bonheur, l'accomplissement de soi n'est qu'un effet, l'effet consécutif à la réalisation d'un sens. C'est seulement dans la mesure où l'être humain trouve un sens à sa vie qu'il s'accomplit...» Victor Frankl.

 

Une dernière chose...

Afin d'éviter de se stresser avec des pensées du style « oui mais si je me trompe de projet », « si je ne me fixe pas la bonne mission », « et si ceci, et si cela », etc etc... le plus sage est peut être de profiter du voyage, avec ou sans destination pré-définie, en prenant simplement le temps d'expérimenter la vie.

 

C'est peut être cela le sens de la vie... le simple fait d'expérimenter...

 

« Face au carrefour de nos choix, peu importe de tourner à gauche ou à droite, l'essentiel est de tourner à la rencontre de nous-mêmes et des autres » Sandrino

Nous voici arrivés à la fin d'un des nombreux cheminements sur le thème du « sens ». Il ne s'agit donc pas d'une conclusion, plutôt d'une pause avant la poursuite du chemin...

 

"L'utopie ne signifie pas l'irréalisable mais l'irréalisé. L'utopie d'hier peut devenir réalité"  Théodore Monod

 

Anne Hodique

16 mai 2015

 

SOURCES 

 

 

 

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sam.

09

mai

2015

DONNER UN SENS A SA VIE

Article n° 2 : quelques pistes (suite du 3 mai 2015)

 

 

Dans la publication du 3 mai, nous avons commencé l'exploration du « sens » en découvrant ses différentes facettes que sont « l'aptitude », « la signification » et « la direction ».

 

Nous avons aussi fait le constat que nous cherchons tous à donner un sens à notre vie et à notre action.

 

Si « chacun doit le découvrir par lui-même » (Victor Frankl) et si chacun peut faire sa propre mise en scène comme nous y invite Shakespeare (« la vie est un spectacle. Autant faire sa propre mise en scène »), s'inspirer de l'expérience, de la réflexion d'autres penseurs et chercheurs peut être d'une grande aide dans notre quête.

 

Voici donc quelques pistes proposées par la philosophie et la psychologie et vous constaterez que ces pistes se rejoignent souvent...

 

 

Du côté des philosophes

 

Les précurseurs

 

Parler du « sens de sa vie » c'est aussi parler du bonheur.

 

Les philosophes grecs antiques (plusieurs siècles avant Jésus-Christ) sont les premiers à s'être penchés sur cette question. Ils souhaitaient élaborer une sagesse permettant d'accéder au bonheur et au sens de l'existence.

Tous n'avaient pas la même conception du bonheur.

 

Les hédonistes (du grec hêdonê = plaisir) étaient partisans du plaisir en tant que valeur suprême.

Aristippe de Cyrène enseigne que le but de la vie consiste à l'assouvissement des désirs personnels immédiats, à éprouver la quantité maximale de plaisir et que le bonheur est la somme des moments hédonistes d'une personne.

 

Les eudémonistes (du grec eudaimonia, « bonheur ». Eu = bon - daimon = génie ou puissance divine) défendaient avec ferveur les vertus de l'âme (intellectuelles et morales) et prônaient le bonheur comme but de l'existence humaine.

L'individu eudémoniste accomplit pleinement son existence, en particulier en utilisant ses capacités de raisonnement, en agissant moralement (justice, générosité, tempérance, etc...) et en partageant son bonheur avec des êtres proches.

Trois « VIP » eudémonistes : Aristote, Platon et Socrate.

Selon Aristote, «le but ultime de l'existence est le bonheur et le bonheur est l’activité de l’âme dirigée par la vertu ». Le bonheur implique donc « une vertu parfaite et une existence accomplie ». Aristote ne rejetait pas le plaisir mais considérait que celui-ci n'est pas le bien en soi, plutôt une conséquence du bien et de l'eudémonisme.

Pour Platon et Socrate, une vie ne vaut la peine d'être vécue que lorsqu'elle est « examinée », qu'elle ne reste pas vague.

 

Les épicuriens étaient à la fois hédonistes (le bonheur passe par le plaisir sensible du corps) et eudémonistes (le bonheur repose sur la pratique de la philosophie pour atteindre la sérénité et nourrir son âme).

On a souvent tendance à confondre l'hédonisme avec l'épicurisme qui est une morale du plaisir mais dans les limites du simple besoin.

Les épicuriens recherchent les plaisirs simples, l'absence de douleur plutôt que l'excitation des sens et donc les passions qui entraînent la souffrance. La sagesse épicurienne attache beaucoup d'importance à l'amitié : ce sont les plaisirs de l'âme qui l'emportent sur les plaisirs du corps.

 

 

Plus près de nous

 

Descartes a défini des règles précises pour guider sa vie. Ainsi, donner du sens à sa vie consisterait avant tout à lui imprimer une direction clairement établie et fermement maintenue dans la durée.

 

Pour Nietszche, la vie n’a de sens que pour un être qui prend sa propre en vie en main et en fait en quelque sorte une oeuvre d’art. Il semble donc associer « sens de la vie » à « forte individualité ».

Nietzsche serait le premier à avoir utilisé l'expression «sens de la vie » (en 1875). L'expression est donc relativement récente.

 

Philosophe contemporain, Paul Ricoeur se réclame d'Aristote. Il qualifie de visée éthique « la visée de la « vie bonne » avec et pour autrui dans des institutions justes.

 

Bernard Benattar (contemporain lui aussi), explique que désir et sens sont étroitement liés.

Voici quelques éléments issus d'un court extrait d'une de ses interventions :

« Ce qui peut donner sens, ce qui fait que je me sens vivant et que ma vie a du sens, c'est que j'ai des désirs et des désirs (pas seulement satisfaits) qui peuvent se développer sans cesse.

Désir ne veut pas dire confort.

Il peut être un élan qui est presque le moteur de la puissance. « Le désir c'est le moteur principal de la puissance d'agir » Spinoza.

Mon désir qui ordonne ma puissance d'agir est un désir de sens, très souvent.

J'aime agir quand je me sens désireux du sens que je vais pouvoir créer. Et donc apparaissent tout un tas de valeurs.

Quelques exemples de désirs de sens : désir de justice, de liberté, de transmission, d'affirmation de soi, de reconnaissance, de comprendre, de savoir, d'agir, d'être l'auteur de quelque chose ».

Il peut aussi y avoir des interruptions du désir, des repos du désir".

 

 

Du côté des psychologues

 

Jung

Alors que Freud nous propose de "faire avec nos névroses quotidiennes", Jung suggère de nous "réaliser".

La mise en lumière progressive des contenus inconscients développe la personnalité individuelle et la dissocie du collectif en amenant à la "réalisation de soi-même".

C’est ce que Jung appelle « l’individuation ». Processus en quatre étapes, l'individuation fait passer de l’ego (le moi) au soi.

Le soi (quatrième et dernière étape) est le dépassement de nos contradictions et des opposés, une sorte de centre psychique dépouillé des affres de la persona, et naturellement relié à l’essentiel.

L'individuation est création permanente, tournée vers le futur. Elle répond à l'éternelle question « pourquoi vivons-nous ? ».

 

Victor Frankl

Psychiatre autrichien contemporain de Freud, Victor Frankl enseigna la neurologie et la psychiatrie à l’Université de Vienne, à Harvard et à Dallas au Texas.

Il a fondé « la logothérapie », thérapie basée sur la découverte du sens de sa vie.

Cette forme d'accompagnement est encore peu connue en France. Elle l'est beaucoup plus dans les pays de langue allemande, anglaise ou américaine.

 

Ses réflexions lui viennent de sa terrible expérience des horreurs de la seconde guerre mondiale. Sa famille a disparu en déportation et lui-même est le survivant de quatre camps de concentration.

Revenu chez lui, il écrit en neuf jours un livre traduit en Français sous le titre « découvrir un sens à sa vie ». L'objectif de Frankl était de montrer au lecteur, à l'aide d'exemples concrets, que la vie a toujours un sens, même dans les circonstances les plus pénibles.

 

Contrairement à la psychanalyse, la logothérapie s'intéresse au présent et à l'avenir, c'est-à-dire à la signification que la personne peut lui donner.

 

Pour Frankl, l'être humain ne cherche avant tout ni le plaisir ni la souffrance, mais plutôt une raison de vivre. Il maintient que la motivation principale de l'homme est le besoin de trouver une signification à ce qui lui arrive dans son quotidien. "Lorsqu'on trouve un sens aux événements de sa vie, la souffrance diminue et la santé mentale s'améliore" Frankl. 

 

Nietzsche écrivait : « celui qui a une raison de vivre peut endurer n'importe quelle épreuve, ou presque ». Dans les camps de concentration, Frankl rapporte que les plus aptes à survivre étaient les prisonniers qui avaient un projet à réaliser après leur libération.

 

Victor Frankl considère l'homme comme une totalité trinaire, à savoir : physique-psychique-spirituelle (approche holistique).

Selon lui, on peut découvrir le sens de la vie de trois façons :

  • par son attitude envers une souffrance inévitable : faire appel au potentiel le plus élevé de l'être humain, celui de transformer une tragédie personnelle en victoire, une souffrance en une réalisation. Cela consiste à changer son attitude face au destin en donnant un sens à sa souffrance. Et à transformer les situations pénibles en réussites personnelles. Arriver à transcender la souffrance,

  • à travers une oeuvre (la création) ou une bonne action,

  • en faisant l'expérience de quelque chose ou de quelqu'un : faire l'expérience de la bonté, de la vérité, de la beauté. Par exemple, prendre contact avec la nature ou avec une certaine culture ou à travers l'amour. Par son travail.

 

« Inutile de chercher un sens abstrait ! Cela peut être des actes simples et quotidiens comme transmettre le savoir pour un enseignant, un parent ou un manager ; créer des espaces à vivre pour un architecte, un décorateur ou un urbaniste ; réaliser une œuvre pour un

artiste ; ou dépasser une souffrance, dans le cas d’une maladie ou d’un handicap » Anna-Maria Stegmaier.

 

On peut affirmer que Victor Frankl est un résilient, au même titre que Boris Cyrulnik.

 

 

Boris Cyrulnik

Psychiatre et psychanalyste, Boris Cyrulnik est connu pour ses travaux sur la résilience qu'il décrit comme "l'art de naviguer dans les torrents".

Les personnes résilientes ont la capacité à rebondir dans l’adversité et donc à trouver un sens à leur vie.

Il est possible de devenir plus résilient et/ou plus épanoui en développant certaines habitudes et certaines qualités.

 

Ce qui favorise le sens, c'est notamment :

  • développer ses forces intérieures, contrôler ses affects (optimisme, courage, confiance en soi, flexibilité, humour, honnêteté, persévérance),

  • le travail, avoir un but précis, l'apprentissage tout au long de la vie, la créativité, la sublimation,

  • le sentiment d'appartenance à un groupe, la générosité, les relations interpersonnelles.

 

 

Jacques Lecomte

Le débat hédonisme/eudémonisme s'est déplacé de nos jours au sein de la psychologie, sous forme d'un débat bien être/sens de la vie.

Le bonheur est parfois assimilé au principe hédoniste : bonheur = bien être. Mais depuis quelques années, divers psychologues contestent cette façon de voir. Ils se réfèrent souvent à Aristote et à la psychologie humaniste en soulignant que l'eudémonisme désigne la vie pleine et réussie de l'être humain, le fonctionnement optimal d'une personne en terme de réalisation de son potentiel.

 

Le psychologue Jacques Lecomte s'est interrogé sur les liens existant entre bonheur, bien-être et sens. Selon lui, bonheur = sens de la vie + bien être.

 

Les résultats des recherches actuelles montrent que le bien-être (élément à court terme) et le sens (élément à long terme) sont complémentaires ; c’est lorsque l’individu vit ces deux expériences qu’il est véritablement heureux.

 

Plus précisément, une personne a une bonne santé mentale et physique et ressent du bonheur dans sa vie lorsqu'elle a simultanément ces deux ingrédients :

  • du bien être : le confort, la sécurité, les plaisirs de la vie (loisirs, ciné, fête, sport...),

  • et du sens : ce qui donne du sens à la vie :

- le coeur : les relations interpersonnelles,

- le cerveau : les convictions, les croyances, les valeurs,

- la main : l'action, l'engagement (dans des associations).

   Pour certains, c'est l'amour et l'amitié qui seront privilégiés, pour d'autres l'engagement  

   concret, pour d'autres encore les convictions personnelles.

 

Dans la réalité, ils sont souvent interactifs : en étant dans l'action autour de valeurs, on rencontre des amis. Ou bien on sort au pub, on retrouve des amis de notre association et on parle des valeurs communes.

 

Cependant, s'il manque un ingrédient, la recette du bonheur est incomplète :

  • S'il n'y a que le bien être (faire la fête tous les soirs par exemple), il manque quelque chose car le bien être n'a pas de fonction profonde et durable.

  De même, l'excès de confort et de sécurité, et donc l'absence de sensations, enlève de la    

  saveur à la vie. Exister c'est aussi avoir des sensations. Les sensations donnent du sens

   à la  vie !

  • Et si on ne vit que dans le sens, sans le bien être, cela ne suffit pas non plus pour un bonheur complet.

 

« Plutôt que d’assimiler bien-être et bonheur comme le font les philosophes hédonistes, en évacuant toute référence au sens de la vie, il semble plus pertinent de considérer que le bonheur résulte de la présence conjointe du bien-être (facette émotionnelle à court terme) et du sens (facette cognitive à long terme) ». Jacques Lecomte

 

Jacques Lecomte et Victor Frankl se rejoignent puisque Frankl écrit : « qu’attend-on pour faire place a une “psychologie des hauteurs” qui tiendrait compte non seulement de la quête du plaisir, mais aussi de la volonté de sens ».

 

 

En général

 

Plusieurs enquêtes révèlent qu'il y a principalement trois grandes façons de donner du sens à sa vie :

  • Par les relations affectives : l'amour, l'amitié et la parentalité. Les personnes qui ont des relations sociales positives trouvent leur vie plus satisfaisante, dépriment moins et supportent mieux les coups du sort (tels que le deuil, le chômage...),

 

  • Par les pensées, croyances et valeurs :
  • avec la philosophie (dont l'enjeu consisterait à répondre à la question « Comment vivre ? »), les interrogations sur soi et les autres, les attitudes face à la souffrance, les réponses offertes par les thérapies,
  • avec les valeurs et la dimension spirituelle (Léon Tolstoï témoigne d’une conversion individuelle comme réponse à une quête de sens à l’existence. A l’âge de 50 ans, parvenu au faite de la gloire, il traverse une douloureuse période de désespoir qui le mène au bord du suicide. Après une quête infructueuse dans les sciences et la philosophie, il se tourne « vers ces immenses masses d’hommes simples, ni savants ni riches » dont la foi simple le bouleverse profondément et l’amène à cette certitude. Il écrit : « je compris que la foi n’était pas seulement le dévoilement des choses invisibles, ni une révélation (...), ni la relation de l’homme à Dieu (...), mais que la foi était une connaissance du sens de la vie humaine, grâce à laquelle l’homme vivait plutôt que de se tuer. La foi était la force de la vie. Tant que l’homme vit, il doit croire à quelque chose. S’il ne croyait pas qu’il faut vivre pour quelque chose, il ne vivrait pas »),

  • avec l'art (pour le sculpteur Auguste Rodin, les œuvres d’art « nous arrachent à l’esclavage de la vie pratique et nous ouvrent le monde enchanté de la contemplation et du rêve. (…) L’art indique aux hommes leur raison d’être. Il leur révèle le sens de la vie, il les éclaire sur leur destinée et par conséquent les oriente dans l’existence. »

     

  • Par nos actes : l'engagement par l'action et notamment l’activité professionnelle constitue une source importante de sens pour de nombreuses personnes. Beaucoup trouvent du sens à leur travail, par divers moyens.

    Sans oublier l'activité artistique, humanitaire ou autre.

 

 

La pratique

 

Après la théorie, la mise en pratique !

Le Tao dit "chaque jour, demandez-vous ce qu'il y a d'inexprimé en vous. Puis, exprimez-le"

 

Dans la dernière publication, il sera question de quelques petits trucs et astuces pour trouver le sens.

Par exemple, par la détente, par la pleine conscience ou par la connexion à ses rêves, etc.

 

Peut être que certains d'entre vous pensent déjà « chouette, on n'aura pas à se casser trop la tête pour trouver le sens ! ».

Gardez-la en un seul morceau ; -) pour aller à la rencontre de VOTRE sens...

 

 

« Il n'est jamais trop tard pour devenir ce que l'on aurait pu être » George Eliot

 

Anne Hodique

 le 9 mai 2015

 

 

 

SOURCES

 

 

 

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dim.

03

mai

2015

DONNER UN SENS A SA VIE

Un homme va en pèlerinage à Chartres.

Il voit un type fatigué qui casse des cailloux.

Il s’approche de lui : « Que faites-vous Monsieur ?

« Vous voyez bien, je casse des cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Je fais un sous-métier, je suis un sous homme ».

Il continue et voit un peu plus loin un autre homme qui casse les cailloux ; lui n’a pas l’air mal.

« Monsieur, que faites-vous ? »

« Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui-là ».

L'homme poursuit son chemin et s’approche d’un troisième casseur de cailloux, qui est souriant et radieux :

« Que faites-vous Monsieur ?

« Moi, Monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale »


Pourquoi parler du sens ?


Pourquoi êtes-vous ici aujourd'hui à lire cet article sur « le sens » alors que vous avez certainement des tas d'occupations qui n'attendent que vous ? Et pourquoi cet article d'ailleurs ?

 

La réponse est simple : parce qu'il nous arrive de nous questionner ! Et pourquoi nous questionnons-nous ? Parce que nous voulons réussir notre vie, parce que nous voulons trouver la paix et l'harmonie intérieure, parce que... Nous voulons être heureux !

 

Ainsi, chacun est confronté à un moment ou à un autre de sa vie à ces grandes questions existentielles chères aux philosophes : « Que faisons-nous ici, pourquoi et pour qui sommes-nous là, que devons-nous, que pouvons-nous y faire, que nous est-il permis d’espérer ? » Jean Grondin.


Plus prosaïquement, dans notre vie de tous les jours, lorsque nous sommes fatigués, avec des soucis personnels ou professionnels, lorsque nous sommes dans le doute, dans une période stressante un peu plus longue que d’habitude, alors que nous avons la sensation de subir notre vie plutôt que de la vivre, nous pensons : « Où cours-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ? ».

Qui n'en a pas fait l'expérience ? Nous l'avons tous vécus un jour (ou cela se produira).


N'en déplaise aux « durs de durs », ce questionnement (même s'il ne dure que quelques minutes, voire quelques secondes) est le propre de notre condition humaine. Et il n'est pas nouveau !

De tout temps, des intellectuels, philosophes, artistes, religieux, scientifiques, et plus récemment des psychologues, ont mené des recherches très sérieuses, se sont penchés sur cette question, sur cette pensée qu'ils qualifient d'inhérente à l'être humain.

L’homme est un « animal conscient » taraudé par le sens.

Le philosophe Jean Grondin évoque une « pensée essentielle » et pour Albert Camus « le sens de la vie est la plus pressante des questions »… Rien que cela !

 

« La vie a t-elle un sens ? » peut également être reformulée individuellement et déclinée sous la forme « ma vie a t-elle un sens ? » ou « mon projet a t-il un sens ? », et « si oui, lequel ? ».

 

Ainsi, nous cherchons TOUS à donner un sens à notre vie, à notre action, et pas seulement à satisfaire uniquement nos besoins et nos instincts ou à nous adapter à notre quotidien, à la société et à son environnement.

 

 

Le sens, qu'est ce que c'est ?

 

Pour comprendre le sens du « sens », nous pouvons le définir à la manière de l'encyclopédie Larousse :

  • « les cinq sens » (faculté à percevoir des sensations auditives, tactiles, gustatives, olfactives et visuelles),

  • mais aussi « l'ensemble des idées que représente un signe ou un symbole »,

  • ainsi que « la raison d'être, la valeur, la finalité de quelque chose, ce qui le justifie et l'explique (donner un sens à son existence) ».

 

Nous pouvons aussi citer trois significations données par François Varillon :

  • le sens comme « signification » (on parle du sens d'une phrase), il s'agit ici des valeurs,

  • le sens comme « direction » (on parle du sens d'une rue), c'est à dire les objectifs

  • le sens comme « expérience » (on parle d'une situation qui fait sens) qui affecte l'ensemble de notre conscience et de notre système de représentations, et qui en entreprise correspond à la motivation.

 

Et pour aller un peu plus loin dans cette compréhension du mot « sens », nous pouvons enfin avoir recours aux synonymes. En voici trois :

  • l'aptitude (avoir le sens des affaires par exemple, la capacité à profiter de la vie),

  • La direction (direction d'un mouvement – le sens d'un courant, le sens des aiguilles d'une montre),

  • la signification.

 

 

Le sens qui permet de donner du sens au sens

 

 

Le sens en tant « qu'aptitude »

 

Socrate considérait que « l'être humain porte en lui la connaissance de sa nature profonde ».

Et donc l'Etre humain porte en lui la connaissance de ses aptitudes.

Qu'est-ce que cela signifie ? Simplement que nous avons tous en nous une source de savoirs acquis et de potentiels prêts à être développés... une source où nous pouvons aller puiser.

Imaginez... une « nappe phréatique d'aptitudes » disponible en permanence... C'est magique ? Non, c'est la REALITE. Notre réalité à tous.

 

Chacun a « sa propre source », « son réservoir d'aptitudes personnel » car nous sommes tous uniques. Il n'y a pas un être humain identique à un autre être humain.

Comme le dit avec humour Albert Einstein : "tout le monde est un génie ; mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide ».

Donc, les aptitudes de l'un ne seront pas nécessairement celles de l'autre.

C'est pourquoi nous avons TOUS quelque chose à apporter à nous-même et aux autres.

 

Le sens en tant « qu'aptitude » c'est aussi la capacité de sentir et même de profiter de la vie.

«Savoir prendre le temps de vivre», c’est disposer d’un certain «sens» de la vie, reconnaître une certaine saveur à la vie.

 

Etre connecté à ses aptitudes renforce la confiance en soi pour aller à la recherche du « sens ».

 

 

Le sens en tant que « direction »

 

La métaphore "la vie est un voyage" illustre bien le sens en tant que "direction".

 

Confiante dans mon aptitude à me déplacer d'un point A vers un point B (grâce à mon sens de l'organisation des voyages), je réfléchis à mes prochaines vacances...

 

Lorsque je pars en vacances, je vais vers une destination que j'ai choisi (par exemple la très belle ville de Rome) et je prends sa direction.

 

Puisqu'il s'agit ici d'un voyage organisé, j'ai auparavant choisi mon lieu d'arrivée, réfléchi à l'itinéraire, aux différentes routes possibles (ne dit-on pas « tous les chemins mènent à Rome » ?), aux étapes, déterminé la date de mon départ, mon mode de transport, préparé mes bagages et quelques friandises pour le trajet.

Mais, AVANT TOUT, lorsque j'ai préparé mon voyage, j'ai réfléchi à la destination et à la direction. C'est mon objectif.

 

On dit « mettre du sens dans sa vie ». On pourrait dire aussi « définir une direction à sa vie » ou « une direction à un moment de sa vie ».

 

La réponse peut être très différente d'une personne à l'autre, voire chez la même personne à différentes périodes de son existence. Bien entendu, nombreux sont les individus qui donnent un sens à leur vie par de multiples moyens et non au travers d'une orientation unique.


Rome... J'en rêvais depuis mon adolescence. Avec mon aptitude à organiser mes déplacements, je vais pouvoir prendre la direction de cette ville magnifique. Evidemment, tout changement de dernière minute ou en cours de route est envisageable... Je reste souple et ouverte aux possibilités !


Le sens en tant que « signification »

 

Le psychologue Jacques Lecomte dans son livre « Donner un sens à sa vie » relate une rencontre avec un jeune homme d'une vingtaine d'années passionné de pêche à la ligne au point de vouloir devenir champion du monde dans cette discipline. Jacques Lecomte avait été fasciné non pas par cette passion (la pêche à la ligne) mais par l'enthousiasme, par ce bonheur de vivre qu'il tirait de cette activité. L' important, c'est qu'à ce moment de son existence, le jeune homme avait trouvé quelque chose qui donnait un sens à sa vie et qui le transcendait.


Peu importe ce que l’on a dans sa vie, pourvu que l’on ait l’impression d’en saisir le sens, la signification.

La lecture du sens de notre action peut se faire après avoir répondu à ces 4 questions : « quoi, comment, pourquoi, pour quoi ».

Ainsi qu'à la question "pour qui ? » : la psychanalyse s’intéresse beaucoup à cette question de « l’adresse », du destinataire, pas forcément d’une représentation« consciente » de quelqu’un.

 

Tant qu'on ne peut pas répondre à la question « pourquoi ?», une grande partie de nos actes n'a à proprement parler pas de sens. « Celui qui a un « pourquoi » qui lui donne un but, peut vivre avec n'importe quel « comment » Nietzsche.

 

Et peut être plus important encore, pour l'accès au sens, est la prise en compte de la question « pour Quoi » et de la finalité portée par nos actes.

La petite histoire du début de cet article (vous vous souvenez, "les casseurs de cailloux"...) illustre parfaitement cette réflexion et nous montre que le sens (c'est à dire la signification) des actes est différent pour chacun. Rappelez-vous le troisième personnage quand il dit «« Moi, Monsieur, je bâtis une cathédrale ». 

Le sens qu'il donne à ses efforts lui apporte beaucoup de bonheur, car il métamorphose le réel, il embellit son quotidien. Pour lui, le caillou est déjà un morceau de la future cathédrale.

 

Vincent Lenhardt a écrit : « Je considère que chaque personne... peut être « responsable » c'est à dire capable d'une réponse par rapport à cette question du « pour Quoi ? ». Même si nous ne faisons que modestement tailler des pierres ou creuser des trous, il nous appartient de discerner la cathédrale qui se construit mystérieusement avec nous, grâce aussi à notre contribution. Chacun peut être « porteur de sens » pour lui-même et pour les autres ».

 

Chacun peut être "porteur de sens" pour lui-même et pour les autres. 

 

L'homme vit avec un besoin de signification, nécessaire pour son épanouissement. Il n'y a pas de vie dépourvue de signification.

Chacun peut trouver un sens à sa vie à travers l'amour, la religion, l'art, l'action, etc. Et c'est différent pour chacun. Bien entendu, on retrouve ici la notion de « valeurs ». Car les valeurs ont une signification, elles donnent un sens, elles nous motivent.

 

Le sens peut changer selon les époques de la vie, selon les circonstances. Nous privilégions telle ou telle valeur par rapport au sens de l'instant. Ce qui avait une signification hier peut ne plus être aussi important aujourd'hui. Et inversement.

Par exemple, vous détestiez le jardinage à 20 ans. Deux décennies plus tard, vous voici dans votre jardin, fier comme Artaban jusqu'à pousser des cris de joie devant votre récolte de tomates «c'est moi qui les ai plantées avec mes petites mains et je leur parle pour qu'elles poussent plus vite ! ». Ce qui vous paraissait inconcevable autrefois est devenu votre réalité et a du sens pour vous aujourd'hui. Incroyable ? Non, c'est bien vous... ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre !

 

Donc le sens, c’est à la fois donner une direction à son existence, mais aussi attribuer une signification à ses projets en fonction de son histoire et de ses aptitudes.

 

Le sens (l'aptitude) qui permet de donner du sens (la signification) au sens (la direction).

 

 

A la recherche du sens...

 

Votre réaction à présent pourrait être celle-ci : « bon, c'est bien beau tout cela... Comment fait-on à présent pour trouver le sens de notre vie ou notre projet qui fait sens ? »

 

Eh bien... Nous laissons le sens apparaître (suite à une rencontre, durant la lecture d'un livre, au hasard d'une promenade...) ou nous le recherchons. Et en cherchant, nous avons beaucoup de chance de trouver !

« Le sens c'est quelque chose qui doit être trouvé et non pas donné, découvert plutôt qu'inventé. Chacun doit le découvrir par lui-même ». C'est Victor Frankl qui dit cela.

 

Comme nous sommes tous uniques, comme notre vie ne ressemble à aucune autre, nous sommes les mieux placés pour découvrir NOTRE sens (avec ou sans accompagnement). Personne ne nous connaît mieux que nous-même.

 

Les pistes à explorer sont nombreuses de même que celles et ceux qui les ont explorées avant nous.

Deux disciplines nous éclairent le chemin dans cette quête de sens : la philosophie et la psychologie.

 

C'est ce que nous découvrirons ensemble dans le second article. Nous irons à la rencontre de quelques philosophes (Aristippe de Cyrène, Aristote, Platon...), psychologues et psychiatre (Jung, Lecomte, Frankl, Cyrulnik...).

 

Pour terminer, voici quelques pensées « es-sens-tielles » :

 

« Nous avons autant besoin de raisons de vivre que de quoi vivre » L'abbé Pierre

 

«Ce qui importe, c'est la certitude que quelque chose fait sens » Vaclav Havel

 

"Il n’y a pas de petites ou grandes choses mais il y a ce que j’aime,

ce que je fais et ce qui me plaît" Jacques Prévert

 

 

Anne Hodique

 le 3 mai 2015

 

 

 SOURCES

  • Vincent Lenhardt : " Les responsables porteurs de sens" - Insep Consulting Editions 2011
  • Victor Frankl : "Nos raisons de vivre" - InterEditions 2011
  • Victor Frankl : "Découvrir un sens à sa vie" - Les Editions de l'homme 2013
  • Jacques Lecomte : "donner un sens à sa vie" - Odile Jacob 2013
  • Jacques Lecomte (interview)  
  • Dayle Haddon : "Mes cinq secrets de jeunesse" - Presses du Chatelet 2005
  • Dictionnaire Larousse
  • Encyclopédie Universalis
  • Psychologie positive 

 

 

 

 

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lun.

20

avril

2015

ETRE

 

 

 

 

 

 

 

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lun.

20

avril

2015

ETRE SOI-MEME

 

 

 

 

 

 

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dim.

22

mars

2015

PERSEVERANCE

 

 

 

 

 

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dim.

22

mars

2015

C'EST QUOI LE COACHING ?

 

 

 

 

 

 

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dim.

22

mars

2015

LE BONHEUR

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

06

janv.

2015

PETITES HISTOIRES

 

1) Le casseur de cailloux

 

Un homme va en pèlerinage à Chartres.

Il voit un type fatigué, suant, qui casse des cailloux.

Il s’approche de lui : « Qu’est-ce que vous faites Monsieur ?

« Vous voyez bien, je casse des cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Je fais un sous-métier, je suis un sous homme ».

Il continue et voit un peu plus loin un autre homme qui casse les cailloux ; lui n’a pas l’air mal.

« Monsieur, qu’est-ce que vous faites ? »

« Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui-là ».

L'homme poursuit son chemin et s’approche d’un troisième casseur de cailloux, qui est souriant et radieux : « Moi, Monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale »

 

2) Le verre d'eau

 

Un conférencier, expliquant ce qu’est la gestion du stress à son auditoire, lève un verre d’eau et demande : «jusqu’à quel point ce verre d’eau est-il pesant ? ».

Les réponses fournies par l’auditoire varient de 8 à 20 onces.

Le conférencier répondit : «le poids absolu n’a pas d’importance. Cela dépend de combien de temps vous essayez de le tenir. Si je le tiens pour une minute, ce n’est pas un problème. Si je le tiens pour une heure, je vais avoir mal au bras droit. Si je le tiens pour une journée, je devrai appelai une ambulance. Dans chaque cas, c’est le même poids, mais plus je le tiens longtemps, plus il devient pesant». Il ajouta : «c’est ce qui se passe avec la gestion du stress. Si nous portons nos fardeaux tout le temps, un jour ou l’autre, alors qu’ils deviennent de plus en plus pesants, nous ne serons plus capable de les porter. Comme pour le verre d’eau, vous devez le déposer pendant un certain temps et vous reposer avant de le reprendre encore une fois. Lorsque nous sommes frais et dispos, nous pouvons continuer notre chemin avec ce fardeau. Avant de retourner à la maison ce soir, déposer le fardeau du travail. Ne l’apportez pas à la maison. Vous pourrez le reprendre demain ».

 

3) Le faucon

 

Nasrudin voit un faucon se poser sur son balcon. « Pauvre animal, comme tu es mal entretenu ! ». Il lui coupe les serres, lui raccourcit le bec, taille encore quelques plumes et, enfin, le regarde satisfait : « ah, maintenant, tu as vraiment l'air d'un oiseau... ».

 

4) A la recherche de la patience

 

Son maître recommande à Nasrudin de travailler la patience. Fort de ce conseil venu d'un homme de connaissance, Nasrudin se rend à la mosquée et implore Allah de lui accorder la patience. « Mon Dieu, donne-moi la patience ; s'il te plaît... Mais donne-la moi maintenant ! ».

 

5) Le miracle de la présence

 

Un homme se présenta à un maître et lui dit :

« Mon ancien maître est mort. C'était un saint homme capable de faire beaucoup de miracles. Quel genre de miracle es-tu capable de réaliser ? ».

« Moi, quand je mange, je mange, quand je dors, je dors, répondit le maître ».

« Mais ça n'a rien d'un miracle, moi aussi, je mange et je dors ».

« Non. Quand tu manges, tu penses à mille choses ; quand tu dors, tu es dans le rêve et la fantaisie. Moi, je dors, c'est tout. Ca c'est un miracle ».

 

 

Mes sources : 

- les histoires 1 et 2 sont issues du site http://www.psychologue.levillage.org/outils/histoires.pdf de Bruno Fortin (2011)

- Les histoires 3 à 5 proviennent du livre de Gérard Szymanski« la métaphore, voie royale de la communication »(Szymanski, 2011)

 

 

 

 

 

 

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lun.

05

janv.

2015

CITATIONS

"Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas"

Lao Tseu

 

"Vous acquérez de la force, du courage et de la confiance, dans chaque expérience où vous cessez de fixer votre regard sur la peur"
Eleanor Roosevelt

 

"Tout est changement. Non pour ne plus être mais pour devenir ce qui n'est pas encore"

Epictète

 

"Voyez-vous dans la vie, il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions les suivent"

Antoine de Saint-Exupéry

 

"Si tu prends un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y fais pauvre figure, mais encore tu laisses de côté un rôle que tu aurais pu remplir"

Epictète

 

"Accomplis chaque acte de ta vie comme s'il devait être le dernier"

Marc-Aurèle

 

"C'est avec la logique que nous prouvons et avec l'intuition que nous trouvons"

Henri Poincaré

 

"Le coeur d'un homme est son propre dieu"

Proverbe de l'Egypte ancienne

 

"Celui qui déplace la montagne, c'est celui qui commence à enlever les petites pierres" Confucius

 

« Il n'y a qu'une route vers le bonheur, c'est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté"

Epictète

 

"L'émeraude ne perd pas de sa valeur faute de louanges"

Marc-Aurèle

 

"Dis toi d'abord qui tu veux être puis fais en conséquence ce que tu dois faire"

Epictète

 

"Patience ! Avec le temps, l'herbe devient du lait"

Proverbe chinois

 

"Ne laissez jamais quelqu'un vous dire que vous ne pouvez pas faire quelque chose. Tu as un rêve, tu dois le protéger"

Will Smith

 

"C'est notre lumière, pas notre ombre, qui nous effraie le plus"

Nelson Mandela

 

"La couleur est la gloire de la lumière"

Jean Guitton

 

"Ce ne sont pas les choses qui te nuisent mais le regard que tu décides de porter sur elles"

Epictète

 

"Commence déjà à être l'ami de toi-même. Tu ne seras jamais seul"

Sénèque

 

"Le plus grand bien que nous puissions faire aux autres n’est pas de leur communiquer notre richesse, mais de leur révéler la leur"
Louis Lavelle
 

 

 "L'apparence est le vêtement de la personnalité"      

Galienni              

 

"Les métaphores dans le langage sont possibles précisément parce qu'il y a des métaphores dans le système conceptuel de chacun"

Lakoff et Johnson

 

"Il n’y a pas de petites ou grandes choses mais il y a ce que j’aime, ce que je fais et ce qui me plait"

Jacques Prévert

 

"Avant d’être écouté(e), vous êtes vu(e) ! En parlant aux autres avec des «mots-images» bien choisis, vous affirmez et faites reconnaître par les formes et les couleurs votre personnalité"

Aude Roy

 

"Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile"

Sénèque

 

"Plus le sage donne aux autres, plus il possède"

Lao Tseu

 

"Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait"

Mark Twain

 

"L’important est de faire le premier pas. Surmonter bravement une petite peur te donnera le courage d’affronter la suivante"

Daisku Ikeda


"Ne pense jamais que ce que tu as à offrir est insignifiant. Il y aura toujours quelqu’un qui en aura besoin"

Les beaux proverbes.com

 

"Chaque jour, demandez-vous ce qu'il y a d'inexprimé en vous. Puis, exprimez-le"

Le Tao

 

 

 

 

 

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dim.

23

févr.

2014

COMMENT VIVRE ?

 

« Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition ». Montaigne

 

 

 

 

 

 

 

 

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dim.

23

févr.

2014

NOUS AVONS TOUS DE LA VALEUR

 

 

« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. » Albert Einstein

 

 

 

 

 

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mar.

14

janv.

2014

VIVRE...

TEXTE ORIGINAL
I forgave mistakes almost unforgivable
I tried to replace people irreplaceable
I tried to forget people unforgettable
I already did things for impulse
I have disappointed some people, and I have been disappointed by others
I have hugged to protect someone
I have laughed when I couldn’t
I have made friends forever
I have loved and I have been loved, But I have also been rejected
I have been loved, and I couldn’t love them back
I have screamed and jumped of happiness
I have lived on love and made eternal promises, but I have also broke them.


I have cried listening to music and looking at photos
I have called to hear a voice
I have fallen for a smile
I have thought I was going to die of sadness …
I have felt the fear of losing someone special
And I ended up losing it…
But I have survived and I’m still Living
I don’t pass by life without enjoying it…
and You shouldn’t either… so…
LIVE, Enjoy, take the opportunities
Be determined, hug life and live with passion
Lose with class and win with courage
The World belongs to those who face no fear and life is very valuable to feel
insignificant.

 

TRADUCTION :
"J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables.
J'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables.
J'ai essayé d'oublier des personnes inoubliables.
J'ai agi par impulsion.
J'ai été déçu par des gens, mais j'ai déçu aussi.
J'ai enlacé pour protéger.
J'ai ri quand il ne fallait pas.
Je me suis fait des amis éternels.
J'ai aimé et ai été aimé.
Mais j'ai aussi été rejeté.
J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer en retour.
J'ai crié et sauté de joie.
J'ai vécu d'amour et fait des promesses éternelles.
Mais je n'en ai pas tenu certaines.
J'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos.
J'ai téléphoné juste pour entendre une voix.
Je suis tombé amoureux d'un sourire.
J'ai cru mourir de tristesse.
J'ai eu peur de perdre un être très cher... et je l'ai finalement perdu.
Mais j'ai survécu. Et je vis encore !
Je ne passe pas par la vie sans la savouver.
Et toi non plus, tu ne devrais pas.
Alors....
Vis, profite et saisis les opportunités !
Sois déterminé, embrasse la Vie et vis avec passion !
Perds avec classe et gagne avec courage !
Le monde appartient à celui qui ose.
Et la vie a trop de valeur pour se sentir sans importance."

 

                                                                                   Charlie Chaplin

SOURCE :

http://www.leblogducoaching.com/be-determined-hug-life-and-live-with-passion-charlie-chaplin/

 

 

 

 

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jeu.

02

janv.

2014

BONNE ANNEE 2014 A TOUTES ET A TOUS

 

Voilà, nous l'avons fait... Nous sommes des milliers de personnes dans le monde à avoir perpétué la tradition du Nouvel An.

 

Nous venons d'entrer dans le début d'un nouveau cycle. Nous avons franchi le passage, ce seuil entre une année et une autre... Ce point de jonction entre le passé révolu et un futur que l'on se souhaite porteur d'harmonie, de sérénité et de bonheurs.

 

Quelle que soit sa date sur le calendrier (différente selon les pays et les cultures), le nouvel an est un rite et les hommes ne peuvent se passer de rituel.

Comme le constate Mary Douglas « Animal social, l'homme est un animal rituel... Il n'y a pas de rapports sociaux sans actes symboliques...Sans cartes postales occasionnelles, l’amitié d’un ami éloigné n’a pas de réalité sociale. Il n’y a pas d’amitié sans rites d’amitiés... ».

A travers les mots et les actes que nous exprimons dans certaines occasions, nous réaffirmons notre souhait de rester en lien.

Ainsi, par ce rituel du nouvel an, nos symboles sèment du sens dans ce que l’on vit.

Du sens qui fera son chemin dans le cœur d’une personne (Denis Jeffrey)... et peut être unifiera les individus (Victor Turner).

 

Au revoir ou adieu 2013... Bienvenue à toi 2014 et à ta renaissance.

 

Dans cette période difficile pour beaucoup d'entre nous ici et ailleurs, souhaitons-nous bonne chance !

 

Bonne année à toutes et à tous...

 

Anne H.

 

SOURCES :

http://fr.wikipedia.org

http://goodnewsmom.over-blog.com/article-rituel-de-la-nouvelle-annee-41952442.html

http://terrain.revues.org/3148

http://www.scienceshumaines.com/les-rites-de-passage_fr_1079.html

http://aiissq.org/pdf/rite_et_mythes_jeffrey_article_formate.pdf

 

 

 

 

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mer.

25

déc.

2013

COACHING

Dans notre monde où tout bouge, où l'esprit tire constamment l'homme par les cheveux, nous sommes tous à la recherche de réponses aux questions qui fusent de toutes parts...

Des gens rient, d'autres pleurent... Et les questions fusent...Pourquoi cet Homme va-t-il bien ? Pourquoi cet Homme va-t-il mal ? Comment améliorer son bien-être, sa vision du monde ? Quelle posture adopter ? Face à ces questions, des Hommes ont cherché, des théories perfectibles sont nées. Chacun y a mis son ciment, sa pierre, ses étincelles...

 

 

Le coach, lui, a trouvé sa réponse : accompagner le coaché dans sa recherche de solutions.

Son savoir-être ne suffisant pas, le coach dispose en tant « qu'artisan » d'outils qui constituent son savoir-faire. Il les utilise avec un seul objectif : bien accompagner la personne, l'aider à se connecter à ses ressources.

 

Le coaching est une co-construction : chacun amène sa pierre à l'édifice et, séance après séance, le projet avance et se construit.

 

Le coaching est co-création...

 

Anne Hodique

 

 

Photographie : Enia / Thérapeute de couples et peintre

 

 

 

 

 

 

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mer.

25

déc.

2013

JOYEUX NOEL

Ce dont le monde a besoin maintenant, c'est de l'amour...

 

What The World Needs Now Is Love

(Hal David/Burt Bacharach)

What the world needs now,
Is love, sweet love,
It's the only thing that there's just too little of.
What the world needs now,
Is love, sweet love,
No, not just for some but for everyone.

Lord, we don't need another mountain,
There are mountains and hillsides enough to climb,
There are oceans and rivers enough to cross,
Enough to last 'til the end of time.

What the world needs now,
Is love, sweet love,
It's the only thing that there's just too little of.
What the world needs now,
Is love, sweet love,
No, not just for some but for everyone.

Lord, we don't need another meadow,
There are cornfields and wheatfields enough to grow,
There are sunbeams and moonbeams enough to shine,
Oh listen Lord, if you want to know...oh...

What the world needs now,
Is love, sweet love,
It's the only thing that there's just too little of.
What the world needs now,
Is love, sweet love,
No, not just for some oh but just for every, every, everyone.

What the world needs now,
Is love, sweet love.
What the world needs now,
Is love, sweet love.
What the world needs now,
Is love, sweet love.

 

 

 

 

 

 

 

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